/image%2F0994931%2F20150615%2Fob_1593c9_jeb-bush.jpg)
L'ancien gouverneur de Floride vient de lever le secret de Polichinelle qui entourait ses ambitions politiques. Après avoir préparé sa campagne en coulisses pendant plusieurs mois, il a officiellement lancé sa campagne pour accomplir à son tour ce que son père George H. Bush et son frère George W. Bush ont réussi avant lui : devenir président des États-Unis.
« L'Amérique mérite mieux », a-t-il lancé, s'en prenant à l'administration Obama au cours d'un rassemblement au Miami Dade College, en Floride. Il est temps que Washington D.C. cesse de « causer les problèmes » et permette « la libre entreprise et la liberté pour tous les Américains ».
Mettant de l'avant son expérience de gouverneur, entre 1999 et 2007, 11e candidat républicain à briguer la tête de la formation a vanté son bilan en matière de création d'emplois, de budgets équilibrés, de réductions d'impôt, des thèmes chers aux républicains.
Il a aussi appelle à une nouvelle direction « qui applique les principes conservateurs » afin que les femmes, les groupes minoritaires et les handicapés puissent eux aussi gravir les échelons.
Faisant de la défense des minorités une priorité de sa campagne, il s'est également adressé aux hispanophones dans un espagnol parfait. Particulièrement au cours des dernières campagnes électorales, le Parti républicain s'est aliéné les électeurs d'origine latino-américaine, certains le surnommant même « le parti des vieux hommes blancs en colère ».
Les contributions déjà recueillies auprès d'un vaste réseau de riches donateurs, qui atteignent plusieurs millions de dollars, confèrent à Jeb Bush, de son vrai prénom John Ellis, un avantage initial sur ses rivaux.
Les sondages, tous réalisés avant qu'il n'officialise sa candidature, le désignent parmi les meneurs au sein d'un bassin de candidats déjà bien rempli. Pour l'heure, l'un de ses rivaux les plus sérieux est Marco Rubio, lui aussi politiquement lié à la Floride, dont il est le sénateur. Le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, figure parmi les autres meneurs, selon le site realclearpolitics.com, qui recense les sondages d'opinion.
Cela dit, aucun des candidats ne fait véritablement figure de favori : les trois hommes recueillent chacun quelque 10 % des intentions de vote.
Une dynastie politique à passer sous silence
Hier soir, le politicien de 62 ans a changé l'arrière-plan de sa page Twitter par ce qui sera son logo de campagne : Jeb! 2016, éludant ainsi le nom de son illustre famille. Comme s'il voulait faire oublier l'héritage politique de son frère, contesté par une frange importante d'Américains.
Fait à noter, ni son père ni son frère n'étaient présents à l'événement.
Récemment, le frère de George W. Bush a d'ailleurs pris ses distances avec une de ses décisions qui s'est ultimement révélée l'une des plus impopulaires du 43e président des États-Unis. « Sachant ce que nous savons maintenant, je n'aurais pas engagé [le pays dans ce conflit], je ne serais pas allé en Irak », a-t-il affirmé. Il avait pourtant déclaré le contraire quelques jours plus tôt au réseau Fox News, disant par la suite avoir mal interprété la question.
Depuis, il insiste: il est différent de son frère, dont les positions étaient, en effet, davantage conservatrices, ce que ne manquent pas de déplorer plusieurs républicains.
Ses deux mandats à la tête de la Floride ont notamment été marqués par la privatisation de services publics. Sur le plan social, toutefois, il s'est montré davantage centriste.
Jeb Bush, qui est marié à une Américaine d'origine mexicaine et qui s'est converti au catholicisme, entend également se distinguer de plusieurs de ses adversaires républicains plus conservateurs sur la question de l'immigration. Lui propose une réforme du système, de façon à ouvrir la voie à des régularisations massives. Une position qui, elle, risque d'être moins populaire auprès des purs et durs de sa formation.
En éducation, l'un des enjeux dont il fait une priorité, il soutient une refonte nationale des programmes, que le Tea Party juge trop centralisatrice.
Ce n'est pas pour rien que certains républicains le présentent comme un « RINO » : Republican in name only (républicain de nom seulement).
Source: http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2015/06/15/007-jeb-bush-investiture-republicaine.shtml