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Les deux furent récemment élus à la tête de leur pays. Mais c'est la seule chose qu'ils ont en commun.
1-Alors que la lourde machine protocolaire se mettait en œuvre pour l'organisation de gigantesques festivités pour la commémoration de l'indépendance de la Tanzanie, JOHN GAGUFULI a déclaré ceci: « Il est honteux de dépenser de l’argent pour célébrer l’indépendance quand notre peuple meurt encore du choléra ». Il a donc purement et simplement annulé les festivités de commémoration de l’indépendance, le 9 décembre, au profit d’une campagne de nettoyage des espaces publics à laquelle il a participé.
Quant à ALPHA CONDÉ, à l'occasion de son investiture, alors que la fièvre thyphoïde, le choléra et Ébola font des ravages dans son pays, non seulement il a décrété un lundi férié, mais de plus, il a dépensé des millions de dollars pour organiser en grande pompe une cérémonie à huit-clos avec ses invités sans aucune pensée pour son peuple.
2-JOHN GAGUFULI a fait de la lutte contre la corruption et de l’amélioration des conditions de vie ses priorités. Le lendemain de son investiture et après avoir réduit de $100 000 à $7 000 les frais de la cérémonie d’inauguration du nouveau Parlement, il s’est rendu à pied au ministère des finances et à l’hôpital central de Dar es-Salaam. Il a aussi restreint le déplacement de ses ministres à l’étranger. Désormais, seul le président, le vice-président et le premier ministre sont autorisés à voyager en première classe. Les réunions organisées par le gouvernement se tiendront dans des bâtiments publics et non dans des hôtels de luxe.
Quant à ALPHA CONDÉ, alors que la Guinée est le pays le plus corrompu de l'Afrique de l'Ouest au classement de l'organisation Transparency International, non seulement il passe la majeur partie de son temps à l'extérieur du pays dans des hôtels de luxe avec ses amis, mais de plus, une mission conclue ce 15 décembre par les experts du FMI en Guinée confirme une perte considérable de devises à la Banque centrale, un manque de transparence dans la gestion des ressources minières exceptionnelles, et une aggravation du déficit public. De plus, à chaque session budgétaire, on observe une augmentation considérable du budget de la présidence en Guinée, à tel point que ce budget est aujourd'hui supérieur à ceux de la santé et de la formation professionnelle combinés. Les ministres et les courtisans du président n'ont aucune limite dans le gaspillage de l'argent public et dans les abus de biens sociaux.
Cette comparaison entre la Tanzanie et la Guinée est importante pour ouvrir les yeux du peuple sur ce qui se passe ailleurs sur le continent. Elle est aussi importante pour faire prendre conscience au peuple sur ce qu'il doit attendre et exiger de ses dirigeants. Mais il est préférable de se limiter à ce niveau dans cette comparaison pour ne pas virer à l'humiliation ou aux attaques personnelles.
Nous tenons à lancer ici un appel direct à ALPHA CONDÉ: "Mr le Président, vous avez parcouru toutes les contrées du pays lors de votre campagne électorale. Il est donc incompréhensible que vous soyez sourd aux cris incessants de détresse de votre peuple. Vous passez plus de temps à l'étranger que dans votre propre pays. Le job de président de la république est un emploi à temps plein. Il est temps de prendre toute la mesure de vos responsabilités, de vous recadrer, vous et votre gouvernement, et de ne plus jamais oublier que c'est le quotidien et l'avenir de toute une nation qui est sous votre responsabilité. Nous n'avons plus aucune seconde à perdre. Des résultats concrets et immédiats pour le peuple: voilà ce que nous attendons et ce sur quoi vous serez jugé. Vous n'aurez plus aucune période de grâce. Votre premier mandat de 5 années fut largement suffisant pour tirer toutes les leçons qui s'imposent."
Nous invitons tout le peuple de Guinée, au-delà des partis et des ethnies, à rester très vigilant et surtout à être extrêmement exigeant envers ses dirigeants. Il ne faut jamais oublier que vous les avez élus pour vous servir. Il ne faut donc jamais tolérer qu'ils s'écartent de vos priorités. À chaque fois que vous observez un décalage, faites comme la LDRG: crachez leur la vérité au visage. Et s'ils ne comprennent pas, alors levez-vous et revendiquez vos droits!
Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG