Guinéennes et guinéens,
Mes très chers compatriotes,
Aujourd’hui, j’ai l’immense honneur de vous informer que la Pétition pour la Nouvelle République a franchi le cap de 1000 signataires. Ce sont, plus exactement, au moment où je vous parle, 1020 signataires issus de toutes les sensibilités politiques et ethniques de notre nation. Ce sont 1020 guinéennes et guinéens vivant en Guinée et hors de la Guinée. Ceci est une étape cruciale pour toutes celles et tous ceux qui, au cours des 8 dernières années, n’ont jamais cessé de croire à une véritable rupture avec les vieilles pratiques de gouvernance et les vieilles manières de faire de la politique qui excluent le peuple, qui étouffent le citoyen, et qui divisent la nation. Le franchissement du cap de 1000 signataires pour cette Pétition est surtout une étape cruciale pour toutes celles et tous ceux qui, au cours des 8 dernières années, ont refusé d’ignorer le sacrifice, et d’abdiquer sur les aspirations démocratiques, du peuple de Juin 2006 et de Janvier 2007.
Mesdames et messieurs,
En Juin 2006 et en Janvier 2007, sous la chape de plomb de plus de vingt-et-quatre années d’un régime militaire caractérisé par la corruption endémique, la mal gouvernance, l’impunité et les abus de pouvoir, le peuple de Guinée, accusé depuis trop longtemps d’être docile envers le régime militaire, s’était finalement soulevé. Le peuple s’était soulevé, il a bravé vents-et-marrées et, les mains nues, il a affronté les canons et les chars du régime militaire pour exprimer, non seulement son ras-le-bol face à toutes ces injustices, mais aussi, ses aspirations d’une nouvelle république moderne, juste, équitable et sans abus de pouvoir. Le bilan de ces soulèvements populaires fut énorme : près de 1000 morts, des centaines de blessés graves, de la torture à grande échelle, et des dizaines de portés-disparus. Le peuple de Juin 2006 et Janvier 2007 a consenti un sacrifice très lourd. Même si le changement auquel il aspirait n’a pas vu immédiatement le jour sous le régime militaire du Général Lansana Conté, cependant, le monde entier, ainsi que l’ensemble des acteurs sociaux, publics et politiques guinéens, nous tous, nous étions appelé à prendre acte des aspirations du peuple de Guinée.
Soudainement, le 22 décembre 2008, suite au décès du Général Lansana Conté, ce qui semblait impossible en Juin 2006 et Janvier 2007 sous la répression militaire devient tout d’un coup possible dans le cadre de la transition qui venait de s’ouvrir en Guinée. Le destin venait alors d’offrir à l’ensemble des acteurs sociaux, publics et politiques une occasion unique de travailler ensemble pour répondre aux aspirations démocratiques du peuple de Guinée. C’est justement parce qu’ils n’ont pas été à la hauteur; c’est parce qu’il ont voulu ignorer le sacrifice du peuple de Juin 2006 et Janvier 2007 en résumant la transition ouverte en décembre 2008 à de simples questions électorales; c’est parce qu’ils ont trahi les aspirations démocratiques du peuple de Juin 2006 et Janvier 2007 en dictant et décrétant une constitution permissive et oppressive contre le peuple; C’est pour ces principales raisons que la Pétition pour la Nouvelle République a vu le jour il y a 8 années.
Cette pétition est le fruit d’une vaste consultation inédite conduite à l’époque sur les réseaux sociaux. Les guinéens et guinéens de tous les bords, chacun proposant ce qu’il estime être le meilleur pour son pays, ont participé à ce magnifique exercice démocratique. Les meilleures propositions furent soumises au vote avant d’être intégrées par le comité en charge du pilotage de la consultation. Cette pétition contient donc les dix piliers fondamentaux qui caractérisent les aspirations démocratiques du peuple de Juin 2006 et Janvier 2007. Elle contient les dix piliers fondamentaux qui nous garantiront de ne plus jamais répéter les mêmes erreurs du passé. Elle contient les 10 piliers fondamentaux que nous souhaitons voir figurer dans notre constitution. Elle contient les 10 piliers fondamentaux qui nous permettront d’arriver au sein de cette Nouvelle République moderne, juste, équitable et sans abus de pouvoir à laquelle le peuple de Juin 2006 et Janvier 2007 aspirait fortement, et pour laquelle il s’est sacrifié.
Guinéennes et guinéens,
Au cours de la période de transition, nous ne nous sommes pas contentés de créer cette pétition. Face à l’entêtement des acteurs politiques à vouloir résumer la transition à de simples questions électorales, face à l’entêtement des acteurs politiques à vouloir rédiger à huit-clos et décréter contre le peuple une constitution oppressive qui souille le sacrifice du peuple de Juin 2006 et Janvier 2007, face à cela, en tant que Président de la LDRG, j’ai aussi initié une campagne de jeûne personnel et un marathon. J’ai donc consenti 33 rudes journées de jeûne et accompli 208 km de marche pénible pour accompagner la pétition et faire réfléchir les acteurs de la transition. Malgré ce sacrifice personnel, ils n’ont jamais compris le message. Ils ont fait décréter leur constitution et notre nation se retrouve à nouveau en train de commettre les mêmes erreurs du passé : corruption endémique, mal gouvernance, impunité, répression, oppression, division ethnique et violence politique.
Mes très chers compatriotes,
Ils ont dicté et décrété leur constitution rétrograde, mais nous n’avons pas abdiqué. Nous ne pouvons pas abdiquer parce que l’esprit des soulèvements populaires de Juin 2006 et Janvier 2007 vit encore en nous d’une belle flamme. Nous ne pouvons pas abdiquer parce que la Vérité est éclatante et, malgré les boycotts politiques et médiatiques organisés, nous avons voulu partager cette Vérité avec le plus grand nombre de nos compatriotes. Voilà pourquoi, au cours des 8 dernières années, nous avons eu cette discussion franche avec vous et nous vous avons invité à joindre votre signature à la Pétition pour la Nouvelle République. En signant la pétition, en franchissant le cap de 1000 signataires issus de toutes les sensibilités politiques et ethniques, vous confiez à la LDRG le mandat de parler à votre nom et d’entreprendre les actions nécessaires pour l’avènement de cette Nouvelle République. Et, en tant que Président de la LDRG, je ne prends pas à la légère ce mandat citoyen. Voilà pourquoi, dès aujourd’hui, je suis prêt à aller de l’avant avec vous.
La prochaine phase importante du Mouvement pour la Nouvelle République est la tenue d’une CONCERTATION NATIONALE en Guinée dont le but est, non seulement de faire le bilan morale, démocratique et institutionnel de la période de transition (décembre 2008 à avril 2017), mais aussi, d’en sortir avec une proposition de Constitution qui tient compte des 10 piliers fondamentaux de la pétition pour la Nouvelle République. Pour ce faire, nous allons multiplier les consultations au cours des prochaines semaines.
- Premièrement, en votre nom, j’irai rencontrer le premier magistrat du pays, à savoir le Président de la République, pour, non seulement lui soumettre main à main la Pétition que vous avez signé en tant que citoyen guinéen, mais aussi, solliciter son appui pour la tenue de cette Concertation Nationale dont le déroulement et le résultat seront indépendant des formations politiques;
- Deuxièmement, nous irons vers l’ensemble des partis politiques qui sont ouverts à une discussion franche et objective sur la légitimité de la constitution actuelle, sur les 10 piliers du Projet Nouvelle République que nous souhaitons voir figurer dans notre système institutionnel, et sur leur accompagnement pour la tenue de cette Concertation Nationale;
- Troisièmement, nous irons vers les organisations de la société civile guinéenne qui font preuve d’une intégrité morale incontestable et d’une véritable neutralité politique. Notre objectif n’est pas de faire l’unanimité. C’est seulement vers ces organisations qui ont fait preuve d’intégrité morale et de neutralité politique que nous irons pour aborder la nécessité de la tenue de cette Concertation Nationale dont les partis politiques n’auront qu’un rôle consultatif;
- Quatrièmement et finalement, en tant que votre Ambassadeur, la LDRG multipliera les rencontres de sensibilisation à l’échelle sous-régionale, continentale et internationale avec les organismes, les institutions et les pays dont le soutien peut nous être utile pour amorcer et conduire dans l’apaisement ce processus d’évolution institutionnel et démocratique que nous envisageons pour notre pays.
Mes très chers compatriotes,
Voilà le but défini pour la prochaine phase du Mouvement pour la Nouvelle République ainsi que les démarches que nous allons entreprendre pour atteindre ce but. Comme ce fut le cas pour les précédentes étapes (campagne de jeûne, marathon pour la nouvelle république, et signatures de la pétition), cette phase qui s’annonce ne sera pas non plus simple et facile. Vous le savez aussi bien que moi, nous n’avons que la foi en la Vérité et en la noblesse de notre cause pour nous faire avancer. Voilà pourquoi notre mobilisation doit continuer, et même prendre une nouvelle ampleur. Comme vous l’avez fait au cours des 8 dernières années, je vous invite à faire « votre » la Pétition pour la Nouvelle République. Signez la pétition et faites-la signer par vos proches et amis jusqu’à ce que l’ensemble de notre Génération s’en approprie véritablement.
Par ailleurs, la bonne nouvelle est que je n’ai pas changé. Lorsque la cause est vraie et juste, vous le savez, mon abnégation et ma persévérance n’ont aucune limite. Donc, faites-moi confiance. Autant j’ai été fou pour consentir 33 jours de jeûne, autant j’ai été fou pour accomplir 208 km de marche pénible, autant j’ai été fou pour récolter plus de mille signataires pour la pétition, autant je serai fou pour la tenue de cette Concertation Nationale en Guinée. Nous n’allons pas non plus nous éterniser dans ces démarches de consultation. Nous nous donnons au maximum 18 mois, à partir d’aujourd’hui, pour y arriver. Si en Juin 2018 nous n’obtenons pas de résultats concrets à cause de la mauvaise foi des différentes parties prenantes, alors en ce moment je vous annoncerai personnellement la seconde option qui s’offre à nous pour l’avènement de cette Nouvelle République moderne, juste, équitable et sans abus de pouvoir à laquelle nous aspirations, et pour laquelle le peuple de Juin 2006 et de Janvier 2007 a prêté vie. Notre démarche est légitime, elle est citoyenne et elle est vraie. Nous ne reculerons pas sur ce que nous estimons être nos droits fondamentaux à choisir librement nos institutions et notre destin.
Encore une fois, je vous remercie de la confiance que vous portez en la LDRG
C’est ensemble, au-delà des partis et des ethnies, que nous réussirons
Je vous remercie de votre aimable attention
Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG