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Les États-Unis ont lancé des dizaines de missiles sur un terrain d'aviation en Syrie, en riposte à l'attaque à l'arme chimique menée mardi et qui a coûté la vie à des dizaines de personnes.

Cette frappe a été menée avec 59 missiles, selon un responsable de la Maison-Blanche, qui a précisé que la base aérienne de Shayrat, qui a été visée, est associée au programme syrien d'armes chimiques.

« Ce soir, j'ai ordonné une frappe militaire ciblée sur une base aérienne en Syrie d'où a été menée l'attaque chimique », a annoncé Donald Trump dans un discours à la nation.

J'appelle toutes les nations civilisées à chercher à mettre fin au massacre et au carnage en Syrie. Donald Trump


Il s'agit de la première attaque directe des États-Unis contre le gouvernement syrien. Cette frappe surprise, dans la région d'Homs dans l'ouest du pays, représente une volte-face pour le président Donald Trump, qui avait mené sa campagne électorale en s'opposant à toute implication américaine dans la guerre civile syrienne.

Le président américain a semblé touché par les photos d'enfants tués au cours de cette attaque chimique qu'il a qualifiée de « disgrâce contre l'humanité qui avait franchi plusieurs lignes ».

Il est dans l'intérêt vital pour la sécurité nationale des États-Unis de prévenir et dissuader la propagation et l'usage d'armes chimiques mortelles.

 Donald Trump
« Il est incontestable que la Syrie a utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses obligations en vertu de la convention sur les armes chimiques et ignoré les appels du Conseil de sécurité de l'ONU », a-t-il insisté depuis sa résidence de Floride.

Le gouvernement de Bachar Al-Assad a nié les allégations, et la Russie a dit croire que l'arsenal chimique appartenait à des rebelles.

Les missiles Tomahawk, tirés depuis des navires de guerre en Méditerranée, ont atteint une base aérienne de l'armée syrienne d'où avaient décollé les avions à l'origine du bombardement aux armes chimiques, a souligné Donald Trump lors de son allocution.

Cette frappe aérienne américaine a fait des morts, selon le gouverneur de la province de Homs où a eu lieu l'attaque.

L'armée syrienne affirme que les frappes ont fait six morts. L'Observatoire syrien des droits de l'homme rapporte qu'un officier de l'armée de l'air fait partie des victimes.

La télévision d'État syrienne, qui a qualifié l'attaque d'agression, a rapporté que les missiles américains avaient atteint un certain nombre de cibles militaires.

Donald Trump a intimé « toutes les nations civilisées » à collaborer avec les États-Unis pour mettre un terme au massacre et au carnage en Syrie.

La Russie mise au courant

Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a accusé la Russie d’avoir manqué à ses responsabilités en Syrie. Elle a toutefois été informée à l’avance de la frappe américaine pour éviter que les militaires russes sur place soient touchés, a assuré le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis.

La Russie avait mis en garde plus tôt dans la journée les États-Unis contre une possible opération militaire en Syrie et avait prévenu qu’il pourrait y avoir des conséquences négatives.

L’ambassadeur russe aux Nations unies Vladimir Safronkov avait prévenu, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, qu’en cas d’intervention militaire, la responsabilité serait sur les épaules de ceux qui auront initié une telle entreprise « tragique et douteuse ».

Cette mise en garde est survenue alors que des discussions détaillées avaient eu lieu entre la Maison-Blanche et le Pentagone sur ces possibilités. Il s'agissait entre autres de clouer les avions des forces gouvernementales syriennes au sol, ajoutait-on de même source.

Cette source indiquait que ce type de riposte serait mené par des missiles de croisière, permettant à l'armée américaine de frapper ses cibles sans avoir à faire voler ses avions dans l'espace aérien syrien, évitant ainsi le risque d'une confrontation avec les avions russes qui soutiennent le régime de Bachar Al-Assad.

Les bases aériennes et les installations de défense antiaérienne sont d'autres cibles militaires possibles, avait ajouté cette source, écartant en revanche les installations militaires russes - Moscou est militairement engagé en Syrie depuis septembre 2015.

Quant aux éventuels stocks d'armes chimiques, le renseignement américain pense que le régime syrien en dispose encore en dépit de l'accord de septembre 2013 par lequel il acceptait le démantèlement de son arsenal chimique sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Mais les États-Unis ne disposent pas nécessairement d'informations précises sur leur localisation.

Le précédent de l'été 2013

Cette intervention américaine contre le gouvernement syrien, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies reste paralysé par la menace d'un veto russe et possiblement chinois, ouvre un nouveau front dans le conflit syrien aux conséquences difficilement prévisibles.

Cette action du président Trump est à l’opposée de celle prise par son prédécesseur dans des circonstances similaires. À l'été 2013, à la suite d'une précédente attaque chimique qui avait fait des centaines de morts dans le secteur de la Ghouta, près de Damas, Barack Obama avait jugé que le régime Assad avait franchi une « ligne rouge » et semblait sur le point d'ordonner des frappes militaires. Il y avait finalement renoncé au profit de négociations avec la Russie sur un démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

Source: http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1026778/etats-unis-examinent-possibles-options-militaires-syrie-assad

Radio-Canada / Les États-Unis lancent 59 missiles contre une base aérienne en Syrie
Tag(s) : #Moyen et Proche Orient