Depuis quelques jours, s'est ouvert à Conakry, le procès de l'assassinat du jeune journaliste Mohamed Koula Diallo. Jusqu'à présent je n'avais pas eu l'occasion d'adresser mes condoléances à la famille éplorée ainsi qu'à la presse guinéenne. Il n'est jamais trop tard pour le faire. Donc je saisi l'occasion de l'ouverture de ce procès pour adresser mes condoléances les plus attristés aux proches et amis de Mohamed Koula Diallo. J'ai vu, comme beaucoup de mes compatriotes, les photos du jeune journaliste, appareil photo en main, dans les médias. À le voir, souriant, on se rend compte que c'est un jeune qui aimait son métier. Nous prions pour le repos de son âme.
Cette affaire à l'air d'être banale, mais elle est tout sauf anodine. Un journaliste mort, non pas par bousculade dans un mouvement de foule, ou sur un théâtre de guerre. Il a reçu une balle de fusille dans l'exercice de son travail au siège d'un parti politique en Guinée. Au sein de la LDRG, comme beaucoup de nos compatriotes, nous souhaitons vraiment savoir ce qui s'est passé.
**Premièrement, Mohamed Koula Diallo était-il partie prenante dans le conflit qui oppose les deux camps du même parti?
**Deuxièmement, des deux camps en conflit, d'où vient cette balle qui a tué Mohamed Koula? et
**Troisièmement, quelles étaient les intentions de ceux qui ont tiré ce coup de fusil?
Nous faisons confiance aux magistrats en charge de se dossier pour trouver les réponses à ces questions hautement importantes. Mais en attendant d'avoir des réponses à toutes ces questions, pour des raisons de sécurité, nous invitons les journalistes à porter des gilets-par-balle en se rendant aux sièges des partis politiques.
Par ailleurs, au-delà des questions purement judiciaires, cet incident en dit long sur la nature et la caractère de la classe politique guinéenne. Ils ont cette forte tendance à privilégier et à croire que la violence est la solution à tout. Avec l'assassinat du journaliste Mohamed Koula Diallo, voilà qu'ils ont du sang sur les mains. Un politicien ayant du sang sur les mains, ce n'est jamais un bon signe pour une nation. Lorsque des jeunes manifestants sont assassinés, on demande justice et on demande de virer les coupables de la police ou de la gendarmerie. Et lorsqu'un jeune journaliste est assassiné au siège d'un parti politique, que fait-on?
Nous voulons des réponses.
Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG