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Guinéennes et guinéens,

Mes très chers compatriotes,

Chaque génération a connu à un moment donné des évènements marquants qui déterminent sa conscience collective. Pour ma génération, sans aucun doute, les évènements de janvier et février 2007 furent un marqueur indélébile. En janvier et février 2007, en parfaite communion avec le mouvement social guinéen, la jeunesse guinéenne, lassée par la corruption des élites dirigeantes et par le manque de perspectives, a laissé exploser sa colère en affrontant, les mains nues, les chars et les canons du régime militaire du général Lansana Conté. En ces jours de janvier et février 2007, notre génération a clairement exprimé ses aspirations à une république débarrassée de la corruption et caractérisée par une séparation des pouvoirs. Faut-il rappeler que c’est l’intervention du général Lansana Conté dans les affaires judiciaires, notamment la libération de l’un de ses proches mis sous les verrous pour des affaires de malversations financières à la Banque centrale, qui a mis le feu au poudre. En janvier et février 2007, notre génération a exprimé ses aspirations avec courage et dans le sang, car la répression fut féroce : il y a eu plus de 400 morts sur l’ensemble du territoire national, avec des blessés qui se comptent par milliers.

Le mouvement social, en se contentant d’un gouvernement de consensus, avait totalement échoué à faire aboutir les revendications populaires. Depuis lors, le régime a survécu et s’est attelé à, non seulement briser le mouvement social guinéen, mais aussi, à diviser la nation pour ne plus jamais avoir à faire à un mouvement d’une telle ampleur en Guinée. Non seulement il n’y a jamais eu justice pour ce qui paraît comme la répression la plus longue et la plus brutale de l’histoire contemporaine de la Guinée, mais de plus, encore aujourd’hui, des acteurs des répressions de janvier et février 2007 se promènent librement et occupent de hautes fonctions au sein de l’administration, du gouvernement ou de l’opposition en Guinée.

Alors que la révolte populaire de janvier et février 2007 fut incapable d’obtenir une nouvelle république reflétant les aspirations populaires, un peu plus d’un an plus tard, notamment en décembre 2008, suite au décès de général Lansana Conté, le destin offrait finalement aux populations guinéennes une chance unique d’obtenir leur nouvelle république moderne, juste, équitable et sans abus de pouvoir. L’histoire témoigne a suffisance de la grande irresponsabilité avec laquelle la classe politique et les acteurs de la transition ont géré cette transition. Cette chance unique offerte par le destin fut sacrifiée à l’autel de jeux politiciens et égoïstes d’une stupidité légendaire. En effet, après avoir commencé par prêter allégeance aux putschistes, ils n’ont rien trouvé de mieux à faire si ce n’est, non seulement de se réunir à huis-clos pour rédiger une constitution très éloignée des aspirations du peuple de janvier et février 2007, mais aussi et surtout, à faire décréter le 13 mai 2010 cette constitution rétrograde par un général d’armée putschiste. Voilà ce qu’ils ont réussi à faire de cette chance unique qui n’est censée se présenter qu’une seule fois par génération. C’est celle-là l’incontestable Vérité. Et comme le dit ci-bien un proverbe chinois, « les vérités qu’on aime le moins à apprendre sont celles que l’on a le plus d’intérêt à savoir ».

Mes très chers compatriotes,

La bonne nouvelle dans cette histoire est que, malgré l’échec de l’insurrection populaire de janvier et février 2007, malgré le morcèlement du mouvement social et la division des populations qui s’en est suivi, et malgré la trahison des aspirations du peuple de janvier et février 2007 lors de la période de transition, cependant, non seulement les jeunes de janvier et février 2007 ne sont pas morts pour rien, mais de plus, leurs idéaux subsistent et sont aujourd’hui parfaitement incarnés par la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG).

En effet, durant la période de transition, alors qu’ils rédigeaient à huis-clos leur constitution rétrograde, au sein de la LDRG, nous avons procédé à un exercice démocratique inédit. Cet exercice a consisté à inviter nos concitoyens de partout (intérieur et extérieur de la Guinée) à partager ce qu’ils souhaitent voire figurer au sein de leur nouvelle constitution. Cet exercice a connu la participation de plus d’un millier de guinéennes et guinéens, chacun proposant ce qu’il estime être le meilleur pour sa nation. La LDRG a compilé les principales propositions et les a soumis pour approbation à l’ensemble des participants. Les propositions retenues ont été intégré dans le projet de constitution à laquelle aspire notre nouvelle génération. Et nous l’avons appelé le Projet Nouvelle République. Ce Projet Nouvelle République a été envoyé aux autorités guinéennes en guise de contribution citoyenne à la transition. Non seulement ce projet n’a pas été pris en compte par les acteurs de la transition qui étaient dans leur bulle à huis-clos, mais de plus, ils ont vite fait décréter le 13 mai 2010 leur constitution inconnue et rétrograde contre le peuple. Depuis lors, non seulement la LDRG refuse de reconnaitre la constitution rétrograde dictée et décrétée contre le peuple, mais de plus, nous luttons pour faire prévaloir les idéaux et les aspirations du peuple de janvier et février 2007 qui s’incarnent parfaitement dans le Projet Nouvelle République.

En tant que Président de la LDRG, en plus d’avoir déchiré et piétiné en direct la constitution rétrograde dictée et décrétée contre le peuple, j’ai simultanément engagé une campagne de jeûne, un marathon, et j’ai mis en ligne une Pétition. À ce jour, la campagne pour la Nouvelle République compte 34 rudes journées de jeûne, 208 km de marche pénible, et elle a récolté à ce jour 1470 signataires issus de toutes les sensibilités politiques et ethniques de notre nation. De plus, le 13 Mai de chaque année, depuis qu’ils ont dicté et décrété cette constitution rétrograde contre le peuple, nous organisons sur les réseaux sociaux les Journées de refus et de rejet des lois dictées et décrétées contre le peuple, ainsi que le Référendum Électronique sur le Projet Nouvelle République.

C’est dans le cadre du Référendum Électronique sur le Projet Nouvelle République que nous avons invité nos compatriotes à s’exprimer à nouveau librement sur les 10 Piliers du Projet Nouvelle République. Année après année, ce Référendum Électronique connaît une participation de plus en plus importante. Alors que l’année précédente ils n’étaient que 85 participants, cette année ils sont 198 participants. C’est une progression relativement satisfaisante de 133%.

En tant que Président de la LDRG, je tiens donc à partager avec vous ici le Résultat Global du Référendum Électronique sur le Projet Nouvelle République qui s’est tenu du 7 au 13 mai 2018 :

Pilier 1 - La création d’un organe Anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques : parmi les 198 participants, 189 se sont exprimés par rapport à ce premier pilier : 96,8% de ceux qui se sont exprimés approuve la création d’un organe Anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques. Il faut rappeler qu’à l’origine des révoltes de janvier et février 2007, c’était des affaires de corruption concernant des proches du Président de la République, notamment Mamadou Sylla qui est aujourd’hui proche à la fois de l’opposition et du pouvoir en place. De plus, depuis plus de 10 ans, la Guinée est reconnue par l’organisation Transparency International comme le pays le plus corrompu de la sous-région. Cette corruption endémique est le plus grand handicape au développement socioéconomique de la Guinée.

Pilier 2 - L'indépendance organisationnelle et fonctionnelle de notre Banque centrale : parmi les 198 participants, 182 se sont exprimés par rapport à ce deuxième pilier : 90,8% de ceux qui se sont exprimés approuve la constitutionnalisation de l’indépendance organisationnelle et fonctionnelle de notre Banque centrale. Il faut aussi rappeler que l’affaire de corruption qui avait mis le feu au poudre en janvier et février 2007 concernait la dilapidation des stocks de devises à la Banque centrale par un proche du Président de la République, en la personne de Mamadou Sylla. Par ailleurs, la Banque centrale a longtemps été un échappatoire des gouvernants qui, s’ils sont incapables de redynamiser l’économie guinéenne, demandent tout simplement à la Banque centrale d’imprimer de l’argent pour payer les fonctionnaires. L’impression exagérée des billets permet aux gouvernants irresponsables de sauver la face tout en dégradant continuellement le pouvoir d’achat des pauvres travailleurs. De même, le FMI n’a pas manqué récemment de rappeler le gouvernement guinéen à l’ordre lorsque ce dernier a demandé, à la veille des élections présidentielles de 2015, à la Banque centrale de tout simplement remettre le stock de devises accumulés difficilement à des opérateurs économiques censés retourner des commissions au parti présidentiel pour battre des campagnes électorales. C'est pour ce laxisme gouvernemental que la Banque centrale doit être un organisme, non seulement constitutionnellement indépendant du gouvernement, mais de plus, dont l’unique mission sera de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités. Il ne sert absolument à rien de déclencher chaque année des grèves pour réclamer une hausse des salaires. Ce qu’il faut réclamer à présent, c'est de préserver notre pouvoir d’achat. L’indépendance de notre Banque centrale est indispensable pour préserver notre pouvoir d’achat.

Pilier 3 - L'indépendance effective de notre système judiciaire : parmi les 198 participants, 189 se sont exprimés par rapport à ce troisième pilier : 97,9% de ceux qui se sont exprimés approuve la constitutionnalisation de l’indépendance effective de notre système judiciaire. Il est aussi important de rappeler que les révoltes de janvier et février 2007 furent provoqué par l’intervention du Président de la République dans une affaire judiciaire, notamment en libérant Mamadou Sylla accusé et incarcéré pour malversations financières à la Banque centrale. De plus, aucun développement durable n’est possible en Guinée sans l’existence d’un véritable État de droit. L’État de droit commence par la reconnaissance implicite des gouvernants des limites de leur pouvoir par rapport au pouvoir judiciaire et au pouvoir législatif. Une République n’est pas forte que par sa capacité a exercer la violence. Elle est surtout forte par la force qu’exerce ses lois sur tous les champs économiques, sociaux et politiques. L’indépendance effective du système judiciaire doit se manifester par l’exclusivité qu’aurait le Conseil Supérieur de la magistrature quant à la gestion de la carrière des magistrats et à l’élaboration du budget de la justice. De même, cette indépendance doit se manifester par l’objectivité qui accompagne le processus de nomination des hauts magistrats du pays.

Pilier 4 - L'Indépendance politique de la Commission Électorale afin qu'elle soit une structure purement technique sans ingérence des partis politiques : parmi les 198 participants, 188 se sont exprimés par rapport à ce quatrième pilier : 93,6% de ceux qui se sont exprimés approuve la constitutionnalisation de l’indépendance politique de la Commission électorale. Cet organe est au cœur de toutes les querelles politiques en Guinée depuis l’avènement du multipartisme dans ce pays. Elle est la première cause de la crise de confiance qui prévaut, d’une part, entre les acteurs politiques, et d’autre part, entre les populations et leurs représentants. De même, la première cause de l’instabilité politique est la politisation à outrance de cet organe extrêmement important pour consolider la démocratie et garantir la paix en Guinée. Le Référendum électronique vient confirmer les aspirations de notre nouvelle génération à disposer d’une Commission Électorale exclusivement dirigée par la société civile indépendante.

Pilier 5 - L'exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et la redistribution équitable des richesses nationales : parmi les 198 participants, 190 se sont exprimés par rapport à ce cinquième pilier : 98,4% de ceux qui se sont exprimés approuve la nécessité d’une exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et d’une redistribution équitable des richesses nationales. En effet, le paradoxe n’a jamais cessé de s’approfondir entre l’intensification de l’exploitation de nos ressources naturelles et l’augmentation de l’extrême pauvreté en Guinée. C’est une situation qui est tout simplement incompréhensible et insoutenable. Même à Boké, le berceau de la réserve mondiale de la bauxite, il n’y a ni eau, ni électricité, ni école, ni centre de santé, ni emploi. En Forêt, où l’on exploite le fer et le diamant depuis près d’un siècle, il a fallut l’épidémie d’Ébola pour que l’on se rende compte qu’il n’y a même pas de centre de santé et de routes praticables. Sur les hauteurs de la moyenne Guinée, d’où tous les grands cours d’eau de la région prennent leurs sources, il n’y a ni électricité ni emploi. En haute Guinée, d’où un Coton et des pommes de terre de première qualité peuvent être produits, c’est la misère qui prévaut. Sans parler de la Basse-côte où les produits de la mer et les terres fertiles offrent un gigantesque potentiel. La seule explication de ce paradoxe est que les ressources exploitées et les richesses produites sont accaparées par l’élite politique et dirigeante. La grande majorité de la population n’a droit qu’à des discours de haine les opposants à leur compatriote. Le plébiscite du pilier 5 lors du Référendum électronique montre à suffisance que notre nouvelle génération aspire à mettre fin à ce paradoxe, non seulement en redistribuant de manière équitable les richesses nationales, mais aussi, en exploitant de manière raisonnable nos ressources nationales afin de tenir compte des impacts sur l’environnement et des besoins des générations futures.

Pilier 6 - L'obligation de rendre des comptes à tous les niveaux de la gestion publique, y compris pour le Président de la République : parmi les 198 participants, 187 se sont exprimés par rapport à ce sixième pilier : 97,3% de ceux qui se sont exprimés approuve la nécessité de constitutionnaliser le principe de reddition de comptes au sein de notre République. Lorsque des acteurs qui aspirent gouverner le pays se réunissent à huis-clos pour rédiger une constitution, il est tout à fait normal qu’ils omettent de prévoir des clauses qui les contraignent à rendre des comptes de leurs actions lorsqu’ils seront au pouvoir. Voilà toute l’irresponsabilité dont les acteurs de la transition en Guinée ont fait preuve en rédigeant à huis-clos une constitution qui encourage les gouvernants à ne pas rendre des comptes de leurs actions. La Guinée est le dernier pays de la sous-région où les responsables d’institutions, les dirigeants d’organismes publics et semi-publics, les ministres, et le président de la république ne sont responsables devant aucune institution indépendante. C’est la république des irresponsables. Un dirigeant nommé reste à son poste quelques soient son comportement et ses résultats. Un ministre nommé reste à son poste quelques soient son comportement et ses résultats. Un député ou un Président élu reste à son poste quelques soient son comportement et ses résultats. Ce mode de gouvernance est obsolète et détestable. Notre nouvelle génération, en approuvant massivement lors du Référendum électronique la nécessité de constitutionnaliser le principe de reddition de comptes, semble l’avoir mieux compris que quiconque.

Pilier 7 - Un quota minimum de représentation de 30% pour les femmes dans l'administration publique et les entreprises à participation publique : parmi les 198 participants, 184 se sont exprimés par rapport à ce septième pilier : 75,5% de ceux qui se sont exprimés approuve la nécessité de constitutionnaliser ce quota de représentativité pour les femmes. Les 25% qui ont voté contre ce principe ont des arguments tout autant valables. Cela prouve à quel point le débat sur la question de la représentativité des femmes dans les instances de décision en Guinée mérite d’avoir lieu. Démographiquement, les femmes guinéennes sont autant nombreuses que les hommes, pourquoi sont-elles moins représentées dans les instances de décision? Par ailleurs, les femmes guinéennes sont tout autant compétentes que les hommes, pourquoi sont-elles exclues des instances de prise de décision? Finalement, il a été prouvé dans plusieurs rapports internationaux qu’exclure les femmes de la vie économique et des processus de prise de décision n’est pas une idée intelligente car cela contribue au retard économique et social des pays concernés. Par ailleurs, tous les échecs sociaux et économiques que nous connaissons en Guinée depuis les 60 dernières années sont l’œuvre des hommes. Donnons aux femmes guinéennes compétentes leur chance. Donner aux femmes leur chance ne consiste pas à créer un comité de femmes dans chaque parti politique, ou à distribuer des liasses d’argent à chaque 8 mars. Donner aux femmes guinéennes leur chance c’est de leur faire place au sein des instances de décision de notre pays. À travers ce vote lors du Référendum électronique, notre nouvelle génération, certes se pose des questions sur ce sujet, mais elle se montre prête pour ce grand changement en Guinée.

Pilier 8 - La neutralité politique de nos forces de sécurité et de l'administration publique : parmi les 198 participants, 188 se sont exprimés par rapport à ce huitième pilier : 93,6% de ceux qui se sont exprimés approuve le principe de neutralité politique de nos forces de sécurité et de l’administration publique. L’un des facteurs qui expliquent la perte de l’autorité de l’État est justement la politisation à outrance de nos forces de sécurité et de l’administration publique. Il est tout à fait normal que des postes de responsabilité politique au sein de l’administration publique soient occupés par des dirigeants qui adhèrent et comprennent les politiques publiques de la majorité au pouvoir. Cependant, étant donné que l’alternance fait partie de la vie démocratiques des nations, à chaque alternance politique il n’est pas nécessaire de remplacer tous les cadres de l’armée et de l’administration publique par de nouveaux acteurs qui ne sont pas initiés aux dossiers. L’armée et l’administration publique représentent la continuité de l’État. Un pays peut fonctionner sans gouvernement. Mais aucun pays ne peut fonctionner sans une administration publique. D’où l’importance de tracer clairement la ligne de démarcation entre les postes politiques et ceux qui ne le sont pas dans l’armée et dans l’administration publique. Cela contribuera à l’efficacité des agents de l’État. En approuvant très fortement ce pilier lors du Référendum électronique, notre nouvelle génération réclame un État et une administration publique politiquement neutre.

Pilier 9 - Le rétablissement de l'équilibre ethnique au sein de nos forces de sécurité et à tous les niveaux de l'administration publique : parmi les 198 participants, 186 se sont exprimés par rapport à ce neuvième pilier : 80,6% de ceux qui se sont exprimés approuve le principe de rétablissement de l’équilibre ethnique au sein de nos forces de sécurité et de l’administration publique. Les 20% qui ont voté contre ce principe ont des arguments tout autant valables. Cela justifie la nécessité d’un débat franc dans le pays à propos de cette question. En effet, l’autre facteur qui explique la perte de l’autorité de l’État est l’ethnicisation de nos forces de sécurité et de l’administration publique. À chaque alternance politique, les forces armées et l’administration publique s’ethnicisent en fonction de l’appartenance ethnique du Président de la République. L’État ressemble à une communauté ethnique alors qu’elle doit ressembler à la nation. Cette ethnicisation des institutions renforce l’exclusion, la polarisation ethnique, les violences ethniques, le manque de confiance envers l’État, et la perte d’efficacité et d’autorité de l’État. Par ailleurs, nous vivons dans un monde où les menaces externes (terrorisme et criminalité internationale) sont à nos portes. Nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des forces armées rongées par des questionnements politiques ou ethniques. L’armée guinéenne doit être la plus forte et la plus efficace de la sous-région afin de déjouer les menaces à la paix et à la stabilité nationale et régionale. D’où l’importance de poursuivre la réforme de l’armée afin d’arriver vers une armée représentative de toute la nation, de la plus haute hiérarchie militaire jusqu’aux bataillons spécialisés et aux simples soldats. En approuvant majoritairement le pilier 9, notre nouvelle génération comprend beaucoup mieux cet enjeu de l’équilibre ethnique et aspire à une administration publique ressemblant à toute la nation.

Pilier 10 - Le partage du pouvoir de manière à garantir l'Unité nationale : parmi les 198 participants, 191 se sont exprimés par rapport à ce dixième pilier : 91,6% de ceux qui se sont exprimés approuve le principe de partage du pouvoir. Depuis toujours, le principe qui a prévalu dans la vie politique guinéenne est celui de : « celui qui gagne, gagne tout. Celui qui perd, perd tout et n’est plus rien ». Voilà pourquoi certains sont prêts à tuer pour se maintenir au pouvoir. Et voilà pourquoi d’autres sont prêts à marcher sur des cadavres pour arriver au pouvoir. C’est aussi pour cette raison que le débat politique en Guinée ne porte que sur la commission électorale. Et lorsqu’il s’agit de débattre de véritables questions de politiques publiques, le débat n’est jamais objectif et constructif. Chacun défend son idée et s’y accroche coûte-que-coûte parce qu’elle provient de son camp, même si c’est la mauvaise idée. La subjectivité et la polarisation politique prévalent dans ce genre d’environnement. Cela est le parfait ingrédient pour garantir une instabilité politique permanente, empêchant tout progrès social et économique pour les populations. En validant très majoritairement lors du Référendum électronique le principe de partage du pouvoir, notre nouvelle génération exprime clairement sa volonté de tourner cette vieille page. En introduisant le principe de partage du pouvoir, non seulement celui qui aura gagné des élections n’aura pas tout gagné, mais de plus, celui qui aura perdu les élections n’aura pas tout perdu. Grâce à ce principe de partage du pouvoir, au lieu qu’ils soient nommés, les gouverneurs des 8 régions administratives du pays seront élus par leurs populations locales. Les régions administratives auront une plus grandes délégation de pouvoir pour avoir un impact dans la vie quotidienne des populations locales. De même, avec ce principe de partage du pouvoir, l’élection législative sera autant importante que l’élection présidentielle car c’est le parti majoritaire au parlement qui formera le gouvernement et mettra en œuvre sa politique en collaboration avec le Président de la République. Le gouvernement ne sera plus exclusivement composé du parti présidentiel ou du parti majoritaire au parlement. Tous les partis minoritaires au parlement devront constitutionnellement et proportionnellement être présent au gouvernement. Ça sera une grande coalition gouvernementale où la coopération, la collaboration et les accords de programmes dans un esprit d’objectivité dicteront le fonctionnement du gouvernement en lieu et place aux conflits et affrontements permanents que nous connaissons aujourd’hui. En votant majoritairement lors du Référendum électronique pour l’adoption de ce principe en Guinée, notre nouvelle génération exprime clairement, non seulement sa volonté de tourner définitivement la page des querelles politiciennes interminables, mais aussi, ses aspirations à une vie démocratique moderne.

Guinéennes et guinéens,

Mes très chers compatriotes,

Voilà tout présenté et analysé les résultats du Référendum Électronique du 13 Mai 2018. Sur ce lien, vous pourrez aussi accéder directement au Résultat Global du Référendum : l’expression du peuple. C’est cet exercice démocratique et participatif que la classe politique guinéenne fut incapable de réaliser durant la période de transition que nous avons connu de 2008 à 2010. C’est cet exercice que nous allons réaliser à l’échelle de la nation durant les jours de Changement en Guinée. Voilà pourquoi je tiens aujourd’hui à féliciter et rendre un vibrant hommage à l’ensemble des guinéennes et guinéens qui prennent part, année après année, au Référendum Électronique sur le Projet Nouvelle République.

Le changement ne tombe pas du ciel. Si nous voulons le changement, nous devons tout simplement être le changement que nous voulons. Nous devons donc continuer sans relâche à incarner ce changement afin de montrer aux plus sceptiques et pessimistes de nos concitoyens le chemin du possible. Depuis janvier et février 2007 nos aspirations démocratiques sont confisquées par un régime qui recycle encore et toujours les mêmes acteurs qui n’ont aucun autre objectif si ce n’est de construire leur prospérité sur la misère de l’écrasante majorité de notre nation. Tant qu’une seule voix se lève pour résister contre ce système, ils ne vaincront pas. Certes nous parlons d’une voix, mais nous sommes des milliers, et chaque jour notre Mouvement grandit. J’invite donc les acteurs du système rétrograde en Guinée à se rendre à l’évidence que nous n’abdiquerons jamais sur nos aspirations démocratiques légitimes : le Changement est inéluctable!

DIVERSITÉ – LOI – LIBERTÉ

Mamadou Oury Diallo

Le Président

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