/image%2F0994931%2F20210402%2Fob_d75158_secretary-blinken.jpg)
Le 31 mars 2021 le Département d'État des USA a publié son Rapport annuel sur la question des droits humains à travers le monde. Alors que les rapports publiés ces quatre dernières années ont eu un faible écho en Guinée, celui de cette année revêt un intérêt particulier. D'abord parce qu'il devait se singulariser par le fait que les États-Unis remettent à nouveau la question des droits humains au cœur de leur politique étrangère. Puis, parce que le régime ethnocentrique-voyou de Conakry semblait jusqu'à présent avoir réussi à détourner l'attention de la Communauté Internationale sur ces agissements.
Au-delà des coups d'éclats dans les médias suite à sa publication, ce rapport publié le 31 mars mérite une lecture complète et attentive. C'est à cet exercice que, au nom de la LDRG, je me suis naturellement prêté. Et, de première impression, je me réjouis déjà que ce rapport valide tout le contenu du Rapport "ROGER BAMBA" publié par la LDRG le 30 janvier 2021.
Le Département d'État des États-Unis reconnaît, non seulement le soutien légal et institutionnel du régime de Conakry à la violence d'État, mais de plus, il accuse directement le Gouvernement et les forces armées guinéennes (police, gendarmerie et armée) d'être responsables de crimes abominables, y compris des fosses communes de NZérékoré pour se débarrasser des cadavres encombrant suite aux répressions de Mars 2020 contre les opposants à la présidence à vie. Également, non seulement le rapport du Département d'État décrit clairement l'enfer du système carcéral et judiciaire guinéen, mais de plus, il souligne clairement l'impunité qui caractérise tous les abus de pouvoir du régime ethnocentrique-voyou du Président Alpha Condé, y compris les cas de corruption au plus haut sommet de l'État. Le Département d'État des États-Unis rappelle que, non seulement il y a des prisonniers politiques de haut rang dans les geôles d'Alpha Condé, mais de plus, il souligne que l'activiste Roger Bamba a été arrêté sans raisons valables, et a bien été torturé et assassiné en détention par les agents du régime d'Alpha Condé.
Je suis loin de me réjouir de ces atrocités décrites plus haut, mais je suis très satisfait de l'attention portée par les États-Unis sur la question des droits humains en Guinée. Par ailleurs, en dépit du fait que ce rapport soulève l'existense de discriminations ethniques dans le recrutement des employés au secteur privé, cependant, il ne va pas assez loin dans les détails concernant la dimension ethnocentrique du régime de Conakry. Et ce n'est peut-être pas sa vocation.
En tout état de cause, ce rapport publié le 31 mars est une voix additionnelle qui vient se rajouter à celles des populations guinéennes et des organismes de défense des droits humains (Amnesty International, Human Rights Watch, Transparency International, etc.) pour réclamer une intervention de la Communauté Internationale en Guinée, notamment:
- Exiger sans délai la tenue du procès des Crimes contre l'humanité de Septembre 2009;
- Exiger la libération inconditionnelle et immédiate de tous les détenus politiques;
- Ordonner des investigations indépendantes sur les crimes contre l'humanité commis au cours des 10 dernières années en Guinée;
- Imposer des sanctions ciblées aux responsables de l'appareil sécuritaire du régime ethnocenrique-voyou de Conakry;
- Exiger justice et réparation pour les milliers de victimes; et enfin
- Exiger la dissolution immédiate de l'Assemblée nationale et de la Cour Constitutionnelle pour une sortie de crise politique.
Les défenseurs de la démocratie et des droits humains se réjouissent d'avoir enfin retrouvé aujourd'hui un partenaire important. La lutte continue!
Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG