Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mesdames et messieurs,
Mes hommages et mes salutations à vous ainsi qu’à vos proches. Aujourd’hui, c’est d’abord et avant tout à titre de citoyen libre de Guinée que je souhaite interpeller chacun d’entre-vous.

En effet, depuis les élections présidentielles du 18 octobre 2020, sur le plan politique, nous assistons à un gel des tensions politiques au pays. Tandis que les uns œuvrent dans un environnement très compliqué pour un retour vers la normalisation politique dans notre pays, d’autres trouvent un malin plaisir à nous maintenir dans cette situation de crise. C’est à ce titre qu’il faut percevoir la première vague de libérations conditionnelles de certains détenus politiques comme un pas vers la normalisation politique. Cependant, nous avons récemment assisté à une scène extrêmement désolante, révoltante et intolérable. Alors que Mr Abdoulaye Bah (ex-Président de la délégation spéciale de la Ville de Kindia et membre du Bureau Politique de l’UFDG) faisait partie des détenus politiques ayant bénéficié d’une liberté conditionnelle au nom d’une tentative de normalisation politique, ce même monsieur a récemment été interpellé et remis à nouveau en prison par les extrémistes du régime de Conakry parce que tout simplement il a dit “Cellou Dalein est le Président démocratiquement élu de la Guinée”.

À ce stade, il ne s’agit plus d’une question politique; mais plutôt d’une question de liberté fondamentale de chaque citoyen guinéen. Il est connu que c’est un régime ethnocentrique voyou qui s’est établi en Guinée. Mais à présent les extrémistes du régime de Conakry prétendent vouloir nous dicter, nous les citoyens libres de Guinée, ce que nous pouvons dire ou ne pas dire; ce que nous pouvons penser ou ne pas penser. C’est le chemin vers le totalitarisme. Naturellement, cette tentative d’intimidation ne fonctionnera que si nous, nous les citoyens libres, donnons raison aux extrémistes du régime. Il n’y a rien de plus banal pour un militant que de dire que son candidat est le Président démocratiquement élu. Depuis les élections du 18 octobre, les militants de l’UFDG répètent la même chose à longueur de journée. Si cela peut valoir à un citoyen la prison, qu’est-ce qu’on attend alors pour incarcérer les caciques du régime qui tiennent des discours extrêmement plus graves que les propos de Mr Abdoulaye Bah? Si nous laissons ceci passer, qu’est-ce que ces extrémistes vont à nouveau essayer de nous interdire de dire ou ne pas dire?  Vont-ils peut-être bientôt nous interdire de parler Soussou, Français, Guerzé, Poular, etc?

Mesdames et messieurs,
Premièrement, je tiens ici d’abord, encore une fois, à faire mien les propos de Mr Abdoulaye Bah. Je dis ce qu’il a dit. Je dis “Cellou Dalein est le Président démocratiquement élu de la Guinée”. Si ces propos font souffrir les extrémistes du régime, alors ils n’ont aucun choix que de souffrir de les entendre car je vais les répéter jusqu’à la limite du ridicule. Je suis un citoyen guinéen libre. Nous ne laisserons jamais aucun régime remettre en cause nos libertés d’expression et d’opinion. 

Deuxièmement, afin que le message passe très bien, au nom de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG), j’organise le Vendredi 27 août 2021 à Ottawa une marche de protestation pour: défendre notre liberté d’expression, réclamer la libération des détenus politiques, réclamer des sanctions internationales ciblées contre l’appareil répressif et les extrémistes du régime, et réclamer justice pour les crimes contre l’humanité commis en Guinée. J’invite l’ensemble de mes compatriotes ici au Canada, qu’ils soient de la mouvance ou de l’opposition, à se joindre à cette marche. La liberté d’expression et d’opinion est une question fondamentale sur laquelle nous devons être unis, solidaire et intransigeant. Nous ne devons donner aucun choix aux extrémistes si ce n’est d’être obligé de souffrir d’entendre ce qu’ils ne veulent pas entendre et de vivre avec ce qu’ils n’aiment pas voire. C’est cela vivre dans une société libre.

La marche du Vendredi 27 août débutera à 10h30 devant l’Ambassade de Guinée à Ottawa. Elle se terminera au Parlement du Gouvernement fédéral à Ottawa. Non seulement vous êtes toutes et tous invités à honorer cet événement symbolique de votre présence, mais de plus, des députés et responsables de haut niveau du Gouvernement fédéral du Canada prendront part à la démonstration au Parlement.

Le message envers les extrémistes du régime de Conakry doit être très claire: votre tentative d’intimidation a échoué. Vous ne pourrez jamais remettre en cause notre liberté d’expression. Nous réclamons la libération de Mr Abdoulaye Bah et de l’ensemble des détenus politiques en Guinée. Et nous réclamons justice pour les crimes contre l’humanité commis en Guinée.

Fraternellement,

Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG 

Tag(s) : #Afrique, #Africa, #Afrique de l'Ouest, #Guinée, #Société-Guinée