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Depuis un moment il y a des voix qui s’élèvent par-ci et par-là pour dénoncer une certaine interdiction de manifester en Guinée. J'aurais été le premier à dénoncer une telle privation de nos libertés fondamentales si tel était le cas. Mais il ne me semble aucunement que le CNRD ait interdit ni les manifestations politiques ni l’expression de désaccords politiques en Guinée. 

Dans le communiqué du CNRD, "il est dit que les partis politiques peuvent se réunir, et réunir leurs militants, à leur siège". Par ailleurs, il y a plusieurs espaces prévus pour exprimer de façons républicaines des désaccords au cours de cette transition (CNT, Cadre de concertation inclusif, etc.). Il apparaît donc que ce sont seulement les marches politiques qui provoquent souvent des violences qui sont temporairement suspendues le temps que les réformes engagées au cours de la transition soient effectivement exécutées. Faut-il rajouter qu’il y a plusieurs manières de manifester autre que sortir dans les rues en cassant les biens publics et privés. Donc celles et ceux qui estiment nécessaire de manifester en Guinée ont en réalité mille et une autres façons de le faire sans pour autant freiner le déroulement des réformes engagées depuis le 5 septembre 2021 auxquelles la majorité des guinéens adhèrent.

Il me semble donc important d’éviter la caricature et l'amalgame. Il ne faudrait pas de ci-tôt oublier que le CNRD a repris le bateau dans un contexte de détentions arbitraires, de torture, d'interdiction de manifester, d'interdiction de se réunir, d'interdiction de sortir du territoire, de frontières fermées, d'impunité totale, de privation de liberté d'expression, etc. C’est dans cet enfer que nous vivions avant le 5 septembre. Aucun guinéen ne veut rejouer ce film tragique. Nous sommes dans une période de transition. Lorsque la nouvelle Constitution sera adoptée par Référendum et que le retour à l’ordre constitutionnel sera effectif, en ce moment il sera possible de juger si les guinéens sont véritablement privés de libertés fondamentales. En attendant, il serait mieux avisé d’éviter d’utiliser les principes fondamentaux de la république à des fins personnelles au risque de faire dérailler cette transition de la dernière chance pour toute une nation.

M.O.D

Tag(s) : #Africa, #Afrique, #Afrique de l'Ouest, #Guinée