
La Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée reste convaincu que si les putschistes sont encore au pouvoir et règnent dans un Etat de non droit, c’est beaucoup moins parce qu’ils ne savent s’exprimer que par des répressions armées, que parce que la société civile et la classe politique guinéenne ont, encore une fois de plus, privilégiés leurs intérêts à ceux de la démocratie et du peuple de Guinée. L’histoire nous éclairera très prochainement sur l’attitude des uns et des autres car, à compter d’aujourd’hui, 15 mois est le délai maximum que nous avançons pour voir tous les espoirs d’une transition militaire s’effondrer sur le visage de ceux qui ont cru.
Néanmoins, suite à cette première rencontre du Groupe International de Contact avec les putschistes et les forces vives guinéennes le 16 février 2009, la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée, fidèle à ses principes et valeurs, salue à sa juste valeur la démarche d’une communauté internationale qui n’a finalement trouvé aucun écho et aucun relais au sein des forces vives guinéennes à son ferme message démocrate depuis le coup d’Etat du 23 décembre 2008.
Cependant, en dépit de ce fait, la Ligue reste ferme sur sa position et ne reconnaîtra plus jamais un régime militaire en Guinée, encore moins un président autoproclamé. Nous considérons que la transition qui est entrain d’être conduit par ces milices militaires qui ce sont illustrées durant les 24 années dernières années par des abus, des mutineries et des répressions ne peut être démocratique et légitime.
Autant la Ligue ne reconnaîtra plus un régime militaire en Guinée, autant nous rappelons aux politiciens opportunistes que nous ne reconnaîtrons en aucun cas un gouvernement sortant d’une quelconque transition militaire, ce qui ne serait que synonyme d’alliances entre groupes mafieux pour la sauvegarde des intérêts de ces mêmes milices qui ont conduit la Guinée et ses populations dans un état de faillite sans mesure.
La Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée reste convaincu qu’il ne peut y avoir de transition démocratique tant que la justice guinéenne ne pourra pas jouer pleinement son rôle. Tant que ce sont des forces armées font la loi, la transition aboutira encore une fois à un système où seule la loi de la force prédominera. Pour la Ligue, il est absolument inconcevable, après avril 1984 et les 24 dernières qui ont suivi, de repartir sur la base de la loi de la force.
- Pourquoi la société guinéenne continu-t-elle à croire qu’un Claude Pivi ou un Moussa Dadis ne peut être traduit devant la justice guinéenne ?
- Pourquoi la société guinéenne continu-t-elle à croire qu’un Mamadou Sylla ou un Cellou Dallein Diallo ne peut pas être traduit devant la justice guinéenne ?
- Pourquoi continu-t-elle à croire d’un Aboubacar Somparé ou un Lamine Sidimé ne peut pas être conduit devant la justice guinéenne ?
La Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée milite pour ce changement de ce paradigme chez tout guinéen car, pour nous, la transition démocratique guinéenne sera synonyme de renaissance de la Justice guinéenne et d’expression de la force de la Loi.
Ce qui peut paraître comme utopique pour beaucoup, mais Jacques Attali n’a pas manqué de rappeler que l’utopie n’est que le nom donné aux réformes lorsqu’il faut attendre les révolutions pour les réaliser.
Pour ce faire, nous exigeons :
- La démission du président autoproclamé et la dissolution du CNDD ;
- La confrontation des membres du CNDD avec le rapport « Mourir pour le changement » de Human Right Watch ;
- La constitutionnalisation d’un organe national de lutte contre la corruption sous la coupole de la société civile, et capable d’enquêter sur n’importe quelle affaire de corruption et de malversation. Lequel organe sera indépendant du pouvoir exécutif et complémentaire avec le pouvoir judiciaire ;
- L’instauration d’une Cour Constitutionnelle, d’un Conseil d’Etat et d’une Cour de Cassation faisant fonction de la cour suprême pour le période transition. Lesquelles institutions seront les seules habiletés à donner suite aux rapports d’audits, aux crimes économiques, aux crimes financiers et aux répressions militaires ;
- La formation d’un Conseil Législatif faisant fonction de parlement pour la période de transition. Ce conseil sera chargé de révisé la constitution guinéenne de manière à assurer la naissance d’une troisième république consociative avec une nette séparation des pouvoirs ;
- La formation d’un gouvernement d’Union Nationale capable d’engager les reformes socioéconomiques nécessaires et d’organiser des élections présidentielles couplées avec les législatives. Lequel gouvernement d’Union Nationale sera présidé par une personnalité consensuelle ;
- Une CENI avec une plus large autonomie et de nouveaux responsables.
Nous tenons à rappeler à l’ensemble de nos compatriotes que ses recommandations ne sont pas un produit exclusif de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée, ce ne sont que quelques-unes unes de celles qui figurent en première page du rapport politique des concertations nationales de mars 2006.
En cela, la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée réitère son ferme engagement, non seulement à poursuivre sa campagne « STOP AU KAKI », mais aussi à poursuivre sa croisade auprès de la communauté internationale pour l’accentuation des sanctions à l’égard de la junte guinéenne.
Nous invitons l’ensemble des guinéennes et guinéens à participer activement à notre campagne jusqu’à ce que la Loi reprenne force sur nos terres, jusqu’à ce que le faible puisse avoir raison du fort sur nos terres, jusqu’à ce que les forces armées soient synonymes d’ordre et de discipline, jusqu’à ce que le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple soit enfin une réalité dans notre république.
Démocrates, lorsque nos enfants nous demanderons qu’avez-vous fais pour empêcher cela : nous répondrons, « alors que chacun négociait ses propres intérêts, nous avons endossé avec fierté l’impopulaire titre de principal opposant au coup d’Etat militaire du 23 décembre 2008 et de chevalier infatigable de la démocratie guinéenne ». Voilà la moindre des réponses valables que nous pourrons leur apporter. Yes we can!
« Diversité, Loi, Liberté »
« J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice. Il fallait donner sa vie pour la combattre » Albert Camus
Mamadou Oury Diallo, Canada
Président de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée