Une manifestation interdite de l'opposition guinéenne contre la candidature du chef de la junte militaire à l'élection présidentielle a été violemment dispersée, ce lundi matin, à
Conakry. Des opposants ont été blessés, le correspondant de Rfi a été malmené et brièvement interpellé.
La junte militaire avait prévenu : toute manifestation était interdite, ce lundi en Guinée. Mais l’opposition avait décidé de maintenir sa marche de protestation à Conakry, la capitale, contre la
candidature à la présidentielle du chef de la junte militaire.
Du coup, selon l’AFP, les adversaires du capitaine Dadis Camara ont été accueillis à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Au moins 11 militants de l’opposition ont été blessés, dont trois
gravement, lors de la dispersion de la marche par les forces de l'ordre.
Le correspondant de l'AFP et de Radio France Internationale (RFI), Mouctar Bah, a été brièvement interpellé. Des hommes en uniforme ont pris son matériel et l’ont fracassé par terre.
Selon des témoins, plusieurs leaders de l'opposition ont été bloqués par des policiers alors qu’ils tentaient de se rendre à la marche. Il s'agit notamment de Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et
François Fall.
Lundi matin, un important dispositif avait été déployé à tous les grands carrefours de la capitale, avec des véhicules de police et de l'armée. Seules de rares voitures circulaient, les stations
services étaient fermées, tout comme de nombreuses boutiques.
En milieu de journée, des échauffourées se poursuivaient entre manifestants et forces de l'ordre.