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union-africaine-1-.jpgLe continent noir n'est pas synonyme que de pauvreté et d'aide internationale. Il compte aussi ses pays émergents, insiste le PDG du Conseil canadien pour l'Afrique, un «afro-optimiste» qui accompagne la gouverneure générale Michaëlle Jean au cours de sa mission africaine.

Enlevez vos lunettes noires. L'économie africaine bouge et plusieurs pays de ce continent pourraient devenir les prochains «tigres» prêts à bondir sur la voie du développement économique. À la condition que l'on cesse de les voir uniquement comme de simples bénéficiaires de l'aide internationale, et qu'on les considère comme des lieux prometteurs d'investissement.

L'homme qui parle ainsi s'appelle Lucien Bradet, et il est le PDG du Conseil canadien pour l'Afrique - organisme qui regroupe 150 entreprises travaillant dans des pays africains.

M. Bradet fait partie de la délégation qui accompagne la gouverneure générale Michaëlle Jean dans ce qui pourrait être l'une de ses dernières missions: un voyage qui la mènera au Sénégal, en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Cap-Vert.

Lucien Bradet connaît bien l'Afrique: dans les années 60, il a été l'un des rares étudiants blancs à étudier à l'Université nationale du Rwanda. Il est donc bien conscient des plaies qui ravagent ce continent. Il ne s'en définit pas moins comme un irréductible «afro-optimiste».

Même si tout ne va pas bien en Afrique, dans l'ensemble, la situation s'améliore, a-t-il fait valoir hier dans l'avion gouvernemental qui a amené la délégation canadienne d'Ottawa à Dakar.

«L'économie africaine croît à un rythme annuel de 4 à 5%», a-t-il souligné. D'autres indicateurs suivent: l'éducation, l'espérance et la qualité de vie progressent.

Stabilité en hausse

La stabilité aussi est à la hausse. «Autrefois, il y avait simultanément de 10 à 5 feux à éteindre en Afrique. Aujourd'hui, il y en a toujours, mais on les compte sur les doigts d'une main.» Même chose pour la démocratie: le continent n'est pas à l'abri des coups d'État, «mais les élections sont devenues la règle, et non plus l'exception».

Le progrès n'est pas égal partout. De nombreux pays en arrachent. Mais d'autres connaissent un essor dont on parle peu, déplore Lucien Bradet, qui cite l'Angola, le Botswana, le Mozambique et le Rwanda parmi ces pays effervescents.

Il reste encore bien des freins à la progression de l'Afrique. La corruption, bien sûr. Mais aussi les subventions agricoles européennes et américaines, qui ont un impact «terrible».

Ressources inexploitées

Il reste que cette Afrique émergente pourrait, dans quelques années, jouer le rôle qui a été celui de l'Inde et de la Chine au cours des dernières décennies. Car en plus d'offrir une main-d'oeuvre à bon marché, l'Afrique regorge de ressources inexploitées et d'infrastructures à construire. La Chine l'a bien compris: en une décennie, les investissements chinois en Afrique sont passés de 10 à 110 milliards de dollars, fait valoir M. Bradet.

Ce dernier se démène pour changer l'image de ce continent. Avec des résultats inégaux: «Ce n'est pas facile de vendre l'Afrique aux Canadiens.»

Malheureusement, constate-t-il, l'exemple vient de haut: «La majorité de la classe politique à Ottawa croit à tort que l'Afrique a uniquement besoin d'aide.» Et quand l'aide ne donne pas les résultats escomptés, elle est remise en question...

Pourtant, assure Lucien Bradet, «un jour, l'Afrique va changer». Et ce jour-là, le Canada a intérêt à ne pas rater le train.

Source: http://www.cyberpresse.ca/international/afrique/201004/15/01-4270612-les-tigres-de-lafrique-sont-prets-a-bondir.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_278_section_POS1

Tag(s) : #Afrique de l'Ouest