L'avocat et défenseur des droits de l'homme iranien Abdolfattah Soltani
a été condamné récemment à dix-huit ans de prison et à vingt ans d'interdiction d'exercer par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, ont indiqué plusieurs sites d'opposition, citant sa
famille, mardi 6 mars. Amnesty International, confirmant l'information, a demandé dans un communiqué la libération de ce prisonnier d'opinion qu'elle soutient depuis son arrestation, en septembre
2011.
"Un des avocats de mon mari a été informé qu'il avait été condamné à dix-huit ans d'emprisonnement à Borazjan [NDLR : petite ville du sud de l'Iran] et à vingt ans d'interdiction d'exercer son métier", a indiqué Masoumeh Dehqan, l'épouse de Me Soltani, au site d'opposition réformateur Rahesabz. Elle n'a pas pu préciser la date de cette condamnation.
Le Quai d'Orsay a condamné l'emprisonnement d'Abdolfattah Soltani ainsi que l'arrestation de la photographe et réalisatrice iranienne Tahmineh Monzavi. "Ces décisions s'inscrivent dans la politique de répression inacceptable qui continue de s'abattre sur la population iranienne, depuis les élections de 2009", a affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero.
"PROPAGANDE CONTRE LE RÉGIME"
Me Abdolfdattah Soltani est l'un
des cofondateurs du Cercle des défenseurs des droits de l'homme, avec la Prix Nobel de la paix
Shirin Ebadi. Il a assuré notamment la défense de responsables de la communauté religieuse des
bahaïs, poursuivis par les autorités, qui ne la reconnaissent pas. Il a été accusé par le tribunal révolutionnaire de Téhéran d'"organisation d'un groupe d'opposition illégal", de
participation a des "rassemblements en vue de porter atteinte à la sécurité
nationale" et de "propagande contre le régime", selon Amnesty
International. Il lui a également été reproché d'avoir "accepté un prix illégal
et des revenus illégaux," pour avoir reçu en 2009 le prix international des droits
de l'homme de Nuremberg, en Allemagne, ajoute l'organisation.
"Mon mari rejette ces accusations et va faire appel", a indiqué Mme Dehqan. Une dizaine d'avocats défenseurs des droits de l'homme ou de l'opposition sont actuellement emprisonnés en Iran, selon Amnesty International qui les a pour la plupart adoptés comme prisonniers d'opinion.
Source: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/03/06/l-avocat-et-defenseur-des-droits-de-l-homme-iranien-soltani-condamne-a-18-ans-de-prison_1652304_3218.html