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2011-06-27 12-53-15.215Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

Ce samedi 22 juin 2013, il était prévu la tenue de la 4ème édition de la Concertation Non-partisane de la communauté guinéenne au Canada. La Concertation Non-partisane est cette plateforme qui a pour but de rassembler de manière très citoyenne la communauté guinéenne au-delà des partis et des ethnies pour, d’abord nous parler entre-nous sans aucun préjugé, puis, aborder de manière objective les sujets pertinents de la vie socioéconomique et démocratique guinéenne. Le thème de cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane portait sur « le rôle de la société civile guinéenne dans ce contexte de tensions politiques et ethniques en Guinée ».

 

En effet, au sein de la LDRG nous avons aujourd’hui cette conviction profonde selon laquelle la solution à la crise de confiance, à la crisse socioéconomique et à la crise démocratique que traverse notre pays repose entièrement sur la société civile guinéenne. Cela ne veut pas dire que les partis politiques sont inutiles, tout au contraire, les partis politiques sont indispensables pour le fonctionnement de toute démocratie. Cependant, mesdames et messieurs, je sais que vous serez certainement d’avis avec moi lorsque j’affirme que les partis politiques guinéens sont aujourd’hui d’avance disqualifiés pour résoudre la crise guinéenne. L’absence d’une culture démocratique au sein des partis politiques guinéens et la course à l’accumulation illicite des richesses de notre pays dont ont fait preuve les acteurs politiques guinéens au cours des 30 dernières années ont entraîné l’échec des partis politiques dans leur mission d’éducation politique des populations, et de formulations de politiques publiques cohérentes et efficaces. La classe politique guinéenne est associée à toutes sortes d’affaires de corruptions, de pratiques clientélistes, de manque de transparence, d’absence de démocratie interne, et d’incapacité à promouvoir une nouvelle génération de leaders. Au lieu de défendre les intérêts des populations et de formuler des politiques publiques orientées vers le peuple, les acteurs politiques guinéens sont devenus experts dans la division de la population et la promotion de la haine entre nos populations. Tous ces ingrédients font que, quelque soit notre attachement à tel ou tel parti politique, nous devons objectivement reconnaître qu’aujourd’hui la classe politique guinéenne fait beaucoup plus partie du problème que de la solution pour notre pays. Et chaque jour qui passe en Guinée, nous nous rendons compte de la nocivité de cette classe politique.

 

De ce fait, l’espoir d’une sortie de crise en Guinée aujourd’hui repose entièrement sur la société civile guinéenne. Cependant, la question reste posée: Est-ce que la société civile guinéenne est suffisamment forte pour jouer son rôle de force d’équilibre et  débloquer la situation sociopolitique et démocratique en Guinée?

 

Cette question mérite d’être posée car, partout sur la planète où la société civile a su jouer un rôle historique, elle a fait preuve de deux attributs indispensables, à savoir: « l’autonomie et l’indépendance ». Ce sont là les deux attributs qui donnent tout son sens à la société civile en période de profondes crises politiques et démocratiques. Ce sont ces deux principaux attributs qui permettent à la société civile de résister aux manipulations des pouvoirs politiques et des groupes d’intérêts.

 

Alors, mes cher(e)s compatriotes, à la question à savoir si la société civile guinéenne est suffisamment forte aujourd’hui pour débloquer la situation, la réponse à cette question est évidente et je sais que je ne décevrai personne en affirmant que, malheureusement, la société civile guinéenne s’est beaucoup affaiblit depuis janvier 2007, et surtout elle a perdu toute son indépendance et son autonomie. La société civile guinéenne s’est affaiblie après l’insurrection populaire de Janvier 2007 parce que les autorités politiques ont découvert la menace qu’une société civile alerte représente pour un establishment médiocre. Ainsi, depuis 2007 l’establishment guinéen, à travers toutes sortes de pratiques malsaines, a réussi à dépolitiser, à corrompre et à bureaucratiser la société civile guinéenne. Dans leur effort d’affaiblissement de la société civile, ils sont même arrivés à créer des syndicats qui soutiennent désormais l’action du gouvernement au détriment des intérêts des fonctionnaires de l’État. Seules les organisations qui ne parlent pas de véritables réformes sociales, économiques, politiques et démocratiques sérieuses ont le droit d’exister en Guinée. Plus aucune organisation autonome et indépendante n’existe en Guinée.

 

Cet affaiblissement de la société civile guinéenne s’est fortement illustré lors de la période de transition que nous venons de connaître en Guinée. Alors que la transition est un moment unique où les décisions concernant l’avenir d’un pays se prennent de manière consensuelle, il se trouve malheureusement que la société civile guinéenne était tellement faible qu’elle n’a pu obtenir aucun acquis socioéconomique et démocratique au cours de cette période de transition. La société civile était tellement faible que la classe politique n’a même pas jugée utile de demander l’avis de la population par référendum pour l’adoption de la nouvelle constitution. La constitution a été rédigée à huit-clos et décrétée contre nous, le peuple. Dans aucun pays au monde où il existe une société civile consciente de son rôle cela n’est possible et envisageable. Au cours de la période de transition que nous venons de connaître, les forces rétrogrades et les groupes d’intérêts ont entièrement dominées les forces progressistes guinéennes. Seuls les politiciens ont obtenu quelque chose : la limitation du nombre de mandats du président de la république. Et c’est tout. Où était la société civile guinéenne lors de cette transition? Après tous les déboires que nous avons connus au cours des 30 dernières années en Guinée, n’avions-nous pas besoin de la création et de la constitutionnalisation d’un organe anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques? N’avions-nous pas besoin d’obtenir l’indépendance de notre système judiciaire et de notre Banque centrale? N’avions-nous pas enfin besoin d’obtenir la neutralité politique de nos forces de sécurité et de notre administration publique? Où était la société civile Guinéenne au cours de cette période de transition? Parce qu’elle a été affaibli depuis 2007, et parce qu’elle a perdu son autonomie et son indépendance, alors la société civile guinéenne n’a pas été au rendez-vous historique auquel le destin nous a invité au cours de la transition. La société civile guinéenne fut tellement marginalisée au cours cette période de transition que, lorsqu’il fut question de trouver une personnalité intègre et neutre pour diriger la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la classe politique guinéenne est allé jusqu’au Mali voisin pour chercher et trouver cette personnalité intègre et neutre. Parce que la société civile fut faible, absente et marginalisée durant la période de transition, alors la Guinée a manqué une occasion unique de repartir sur le bon pied vers le progrès socioéconomique et démocratique.

 

Le parfait contre-exemple où nous retrouvons une société civile qui a su jouer de manière très responsable son rôle historique est la société civile sénégalaise. Nous avons tous assisté avec admiration au comportement de la société civile sénégalaise au cours des derniers mois.  C’est une société civile qui a su jouer son rôle de force d’équilibre et, grâce à son autonomie et son indépendance, à pu débloquer la crise politique et démocratique que traversait le Sénégal voisin. On n’a pas eu besoin d’avoir recours à l’ONU, à la Francophonie, à la CEDEAO, la société civile sénégalaise a été capable de débloquer par elle-même la crise politique et démocratique que traversait le Sénégal. La société civile sénégalaise est un cas d’école sur lequel nous devons tous méditer et nous inspirer aujourd’hui.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

La 4ème édition de la Concertation Non-partisane consistait donc à rassembler la communauté au-delà des partis et ethnies pour réfléchir ensemble sur les voies et moyens de revivifier la société civile guinéenne dans sa branche la plus indépendante et autonome, et de lui donner la force nécessaire pour assumer sa responsabilité historique. Cependant, en dépit de la présence de quelques habitués de l’évènement, cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane n’a finalement pas pu se tenir en bonne et due forme car le quorum de participants pour délibérer et adopter une résolution n’a pas été atteint.

 

Pourtant, du côté de la LDRG, comme lors des précédentes éditions, nous avons cette fois-ci aussi fait ce qu’il fallait pour que l’ensemble des membres de la communauté puisse participer à cet évènement inédit dans l’environnement social guinéen. J’ai personnellement pris le temps d’appeler un à un l’ensemble des membres de la communauté. J’ai appelé malinkés, soussous, forestiers et peuls. J’ai aussi envoyé des lettres d’invitation personnelle à chacun des membres de la communauté. Mais apparemment cela n’a pas suffit.

 

Alors, au sein de la LDRG, nous nous sommes donc posé la question à savoir : pourquoi la communauté a boycotté cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane?

 

Les premières réponses que nous avons recueillies disent que c’est parce que je ne participe pas personnellement aux activités de la communauté. Donc c’est pour cela que les membres de la communauté n’auraient pas participé à la 4ème édition de la Concertation Non-partisane. Il y a certainement une part de vérité la-dans, et c’est d’ailleurs ici le lieu pour moi de faire un mea-culpa sur ce plan. Il est vrai que je passe une grande part de mon temps personnel dans des travaux de recherches et de réformes utiles à la nation. Je vais donc désormais consacrer plus de temps à la communauté. J’invite donc les membres de la communauté à être un peu plus tolérant en vers moi, je suis avant tout leur fils, leur frère, leur ami et leur compatriote. Je suis très honoré d’être de cette génération en votre compagnie. Certes jusque là je ne participais pas aux activités de la communauté, mais j’ai quand même réussi à sonner chez chacun de vous et à engager un dialogue avec l’ensemble communauté. Donc s’il y a bien quelqu’un qui sait ce que pense la communauté aujourd’hui, c’est bien moi. C’est pour cela que je ne  crois pas trop que c’est celle-là la véritable raison pour laquelle la communauté à boycotté cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane.

 

Pour nous, au sein de la LDRG, les véritables raisons du boycotte de la 4ème édition de la Concertation Non-partisane sont ailleurs. Le boycotte s’explique à la fois par le contexte politique et par la menace que cette Concertation Non-partisane représente pour l’establishment politico-militaire en Guinée.

 

Le boycotte s’explique par le contexte politique car nous vivons actuellement en Guinée une période pré-électorale intenses où les membres de la communauté soutiennent acharnement chacun un parti politique dans la course aux élections législatives. La politisation de la communauté est telle qu’il n’est donc pas évident pour les membres de la communauté de dissocier en eux le militant du citoyen. La Concertation Non-partisane étant cette plateforme citoyenne qui jette des ponts entre membres de la communauté au-delà des partis et des ethnies, alors le contexte politique n’a pas facilité aux membres de la communauté la participation à cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane. Cela n’est cependant pas une surprise pour la LDRG, car c’est bien celui-là le défi que nous avons voulu relever en choisissant la date du 22 Juin 2013, à la veille des élections législatives, pour la tenue de cette 4ème édition de la Concertation Non-partisane. Sur ce plan, nous avons donc la réponse à nos questions et nous avons aussi une idée de la tâche qui nous reste à abattre pour arriver à ce sursaut citoyen et civique indispensable au véritable Changement en Guinée. Nous ne renonçons pas à ce défi. Nous y travaillons chaque jour.

 

Puis, la 4ème édition de la Concertation Non-partisane a été boycottée pour cette formidable idée d’une Guinée au-delà du parti et de l’ethnie que véhicule cette plateforme. Vous comprenez bien que les forces rétrogrades qui consacrent toutes leurs forces pour diviser la nation afin de maintenir leurs intérêts, ces groupes que sont les acteurs politiques, le régime politico-militaitre et  affairiste, n’ont aucun intérêt à voire cette formidable idée d’une Guinée au-delà du parti et de l’ethnie vivre et s’étendre au sein des masses populaires. Que le régime politico-militaire et affairiste en place, à travers ses réseaux clientélistes et consulaires, agisse pour convaincre ses militants et la communauté à boycotter la Concertation Non-partisane, c’est de bonne guerre car il cherche à se maintenir au pouvoir par tous les moyens. Mais que les acteurs politiques dits de l’opposition invitent également leurs militants à boycotter la Concertation Non-partisane, ils sont alors pris dans leur propre contradictions et ils dévoilent sans s’en rendre compte leur véritable visage à leur propres militants. Leurs militants découvrent au fur et à mesure que le Changement pour lequel la LDRG œuvre, n’est pas le même pour lequel œuvre les acteurs politiques dits d’opposition.

 

Pour la LDRG, c’est claire, nette et évident : nous œuvrons pour un changement de régime politique, démocratique et socioéconomique en Guinée. Eux ils œuvrent, non seulement pour le maintient du régime oppressif en place, mais surtout, pour accéder au pouvoir et l’exercer dans le cadre du régime oppressif actuel. Voilà pourquoi la Concertation Non-partisane représente également une menace pour les acteurs politiques dits d’opposition en Guinée. Alors, que les caciques du régime et les états généraux des partis politiques guinéens se réunissent pour délibérer sur des mots d’ordre à donner à leurs militants par rapport à la Concertation Non-partisane, pour la LDRG, c’est déjà un objectif atteint, car il ne faut pas oublier que nous sommes aussi une force d’influence. Si le régime et les acteurs politiques agissent et se positionnent par rapport à nos activités, cela démontre l’influence grandissante de la LDRG sur la vie politique guinéenne. Ils se positionnent et lutte contre un acteur dont ils n’osent même pas prononcer le nom. J’en suis très satisfait car ils sont bien partie pour préparer le terrain pour la LDRG.

 

Finalement, je ne découragerai jamais le régime en place et les acteurs politiques à donner des mots d’ordres à leurs militants et à les encourager à se détourner du Message et des actions de la LDRG. Cependant, au sein de la LDRG, nous savons que le peuple n’appartient à aucun acteur politique et à aucun parti politique. Le peuple n’est pas aveugle, sourd et bête comme peuvent l’imaginer les acteurs politiques. J’ai personnellement un grand rendez-vous avec le peuple de Guinée, les forces rétrogrades voient ce rendez-vous approcher, mais elles ne peuvent pas l’empêcher. Elles ne peuvent pas l’empêcher car elles savent bien que je ne suis mue que par cet idéal d’une Guinée au-delà du parti et de l’ethnie. Cet idéal d’une Guinée au-delà du parti et de l’ethnie, ils le savent, c’est un idéal pour lequel, si nécessaire, je suis prêt à mourir.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

Tout en vous informant que je suis déjà à pied d’œuvre pour l’organisation de la prochaine édition de la Concertation Non-partisane, en cette période de tensions politiques et ethniques intenses en Guinée, il ne me reste plus qu’à vous inviter à faire place dans vos cœurs à la lumière de la Vérité et à l’amour du prochain. Je vous invite à laisser s’exprimer en vous le citoyen guinéen. La solution à crise que traverse notre nation ne repose nul par ailleurs que sur notre capacité, nous les citoyens libres et indépendants, à nous élever au-dessus des guéguerres politiciennes et ethniques pour doter notre pays d’une nouvelle république au sein de laquelle la société civile devient un acteur essentiel et respecté de la vie démocratique, une nouvelle république qui favorise la bonne gouvernance et la transparence, qui met un terme aux abus de pouvoir, et qui contraint les acteurs politiques à faire de la politique de manière responsable et utile à la nation. Nous en sommes capables !

 

Mamadou Oury Diallo

Président de la LDRG

Tag(s) : #Société-Guinée