« La Diversité est notre meilleure richesse »

Le gouvernement israélien a proposé mercredi un gel de dix mois des constructions dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. Soumis à une forte pression américaine et internationale, Nétanyahou a déjà évoqué un moratoire sur les nouveaux projets, mais c'est la première fois qu'il annonce la durée d'une éventuelle suspension.

Les Palestiniens ont d'ores et déjà rejeté cette offre, considérant cet arrêt des constructions comme partiel, puisqu'il n'inclut pas les projets en cours, qui continuent au nom de la «croissance naturelle» de la population des colonies et, surtout, ne comprend pas Jérusalem-Est.

Nétanyahou a présenté cette proposition pendant une réunion du cabinet de sécurité. «Ce n'est pas une décision facile , a-t-il commenté, mais elle présente plus d'avantages que d'inconvénients ; elle nous permet de montrer au monde entier cette simple vérité : le gouvernement israélien veut relancer les négociations avec les Palestiniens, prend des mesures concrètes pour cela et est sérieux dans ses intentions de promouvoir la paix. »

La proposition ne toucherait pas les permis de construire déjà délivrés, qui représentent environ 3 000 logements, et ne concernerait que la Cisjordanie.

Le sort de la future capitale
Jérusalem-Est est une nouvelle fois le principal point de litige dans un dossier inextricable : Israël a annexé les quartiers orientaux de la ville, considère Jérusalem comme sa «capitale éternelle», et les constructions qui se poursuivent dans les quartiers est comme une question distincte des colonies de Cisjordanie.

Les Palestiniens, qui revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État, exigent pour reprendre les négociations la suspension de toutes les activités de construction, à Jérusalem comme dans le reste des Territoires occupés.

«Les Israéliens disent vouloir négocier, mais sans parler de Jérusalem-Est, ni des frontières de 1967, ni des réfugiés, dit Abdullah Abdullah, le directeur du comité politique du Conseil législatif palestinien. Que reste-t-il alors à discuter ?»

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé récemment son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections palestiniennes. Désespéré, selon son entourage, de ne voir aucune perspective à un processus de paix sur lequel il a tout misé et qui se trouve au point mort depuis un an, il a aussi essuyé les critiques de son propre camp en acceptant de rencontrer Nétanyahou à Washington, en septembre dernier, et de renoncer à une présentation du rapport du juge Goldstone sur les crimes de guerre commis à Gaza.

Les Américains essayent de convaincre Abbas de revenir sur sa décision. L'Administration Obama, qui s'était avancée un peu inconsidérément en exigeant le gel total des colonies comme préalable à la reprise des négociations, avant de se heurter à l'intransigeance israélienne, pourrait saisir cette offre de Nétanyahou, aussi partielle soit-elle, pour ramener les Palestiniens à la table des négociations. La proposition de Nétanyahou permettrait au moins à Mahmoud Abbas de sauver la face.

Source: http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/26/01003-20091126ARTFIG00003-israel-propose-un-gel-de-dix-mois-des-colonies-.php