« Ensemble, tout devient possible! »

Au lendemain d'un discours du président Bachar al-Assad promettant la levée imminente de l'état d'urgence, des milliers de Syriens sont descendus dans la rue pour manifester.

Aux cris de « Nous volons la liberté! », les protestataires n'ont semblé guère impressionné par les promesses du président sur l'état d'urgence, en vigueur depuis 48 ans. Les manifestations ont secoué tout le pays, particulièrement la ville de Deraa, au sud-ouest du pays, devenue le foyer de l'actuelle vague de contestation du régime syrien.

À Alep, deuxième ville du pays, plusieurs centaines de personnes ont scandé « Le peuple veut la liberté » sur la tombe du leader indépendantiste Ibrahim Hananou. La ville avait été jusqu'à présent épargnée par le vent de protestation qui souffle sur la Syrie.

À Talbiseh, entre les villes centrales de Homs et de Hama, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une foule participant aux funérailles d'un homme tué la veille par des hommes du régime. Nombre de participants aux obsèques avaient scandé des slogans hostiles au président al-Assad. Trois personnes sont mortes, rapportent des témoins.

« Plus d'excuse » à la contestation, dit le président

La levée de l'état d'urgence annoncée par Bachar al-Assad est l'une des principales revendications des manifestants qui défient le régime de Damas depuis un mois. En vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas en 1963, ces lois permettent des arrestations sans inculpation et étendent l'autorité de l'État sur quasiment tous les aspects de la vie des Syriens.

Dans son discours de samedi, le raïs syrien a cependant ignoré les revendications populaires en faveur d'un démantèlement du régime sécuritaire strict, la libération des milliers de prisonniers politiques et la fin du monopole du Baas sur la vie publique.

Le dirigeant syrien a par ailleurs prévenu qu'après la levée de l'état d'urgence, il n'y aurait « plus d'excuse » à la contestation. « Les Syriens sont civilisés. Ils raffolent de l'ordre et n'accepteront pas le chaos et le règne de la populace. Nous n'aurons aucune indulgence envers le sabotage », a déclaré al-Assad dans une allocution télévisée à la nation.

Depuis un mois, la contestation a fait plus de 200 morts, selon le principal comité syrien de défense des droits de la personne.

Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/04/17/008-syrie-protestations-bachad.shtml