Le consensus unanime ne pouvait être mieux exprimé : ‘Balayons d’abord devant notre porte avant de nous
lancer dans des activités externes’. Tel est l’accord conclu par les experts et les décideurs politiques, dont des personnalites de premier plan, réunis du 2 au 6 décembre derniers à
Addis-Abeba, en Ethiopie, à l’occasion de la semaine africaine des technologies de l’information et de la communication (TIC)organisée dans
le cadre de la célébration du 50ème anniversaire de l’Union Africaine (UA).
Ils avaient comme objectif de faire le point sur la situation des connexions Internet sur le continent africain. Ils ont également réfléchi aux mesures que le continent devrait prendre pour réduire le fossé numérique avant de nouer des partenariats internationaux.
Le forum a eu recours à une approche comparative, prenant pour référence principale
les pays d’Europe et d’Amérique, où les TIC sont développées.
Sous la houlette de Yamfwa Mukanga - Ministre zambien des transports,
des travaux publics, de l’approvisionnement et de lacommunication, les participants venus des Etats membres de l’UA ont apporté
leurs contributions aux stratégies de résolution des problèmes auxquels le secteur des TIC est confronté en Afrique, puis discuté de la voie à suivre.
Leurs délibérations ont été résumées dans un communiqué que la Commission de l’Union
Africaine soumettra à l’examen de la prochaine session de la Conférence des ministres en charge des technologies de l’information et de la communication de l’UA.
Le communiqué résume les domaines prioritaires et les défis faisant face aux TIC en
Afrique. Des mesures pour surmonter ces obstacles y sont aussi proposées.
La gouvernance de l’Internet fut l’un des domaines au centre des préoccupations
des pays africains, les participants recommandant à la Conférence des ministres de l’UA de demander au gouvernement brésilien d’aider les diplomates et les experts africains à participer et
contribuer à la Conférence sur la gouvernance de l’Internet, qui sera organisée l’année prochaine à Sao Paulo. Les jeunes n’ont pas été oubliés. Plusieurs sessions de formation et de
discussions ont été organisées à leur intention afin de les aider à renforcer leurs compétences pour devenir des gourous de la technologie. On les a exhortés à faire preuve d’imagination et de
créativité dans les TIC pour contribuer à la résolution des multiples crises qui frappent le continent, dont la pauvreté etl’insécurité alimentaire.
Malgré le débat fécond, des doutes ont été émis sur la mise en œuvre des résolutions,
à cause de la faible représentation des Etats membres au forum. Des 54 ministres en charge des TIC attendus, seuls trois ont répondu présents. Une faible participation qui traduit un manque
criard d’engagement de la part des Etats membres, ce qui pourrait constituer un frein au développement homogène des TIC sur le continent.
Certains participants se sont dits inquiets de l’absence des décideurs et des
responsables des gouvernements des pays invités. Le manque d’engagement de ces acteurs clés du secteur remet en cause, à leurs yeux, l’applicabilité des résolutions prises par le continent dans
ce type de forum.
Le thème du forum s’articulait autour de la notion suivante : "Promouvoir le
panafricanisme, la renaissance africaine à travers les TIC vers la vision 2063 de L’UA."
Au terme de la conférence, les participants ont convenu que si l’Afrique dispose des
capacités pour développer les TIC, des investissements pérennes et des engagements plus fermes de la part des Etats membres seront nécessaires afin de concrétiser tout ce potentiel.