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Après l'enterrement d'un manifestant tué dimanche lors d'une manifestation, des milliers de personnes ont exprimé leur opposition, lundi, à Deraa, dans le sud de la Syrie.
« Révolution, révolution », « Dieu, la Syrie, liberté et c'est tout », « Finie la peur! », scandaient les manifestants, a indiqué un résident de la ville.
Selon un autre témoin cité par l'AFP, les forces de police ont arrêté plusieurs personnes près de la mosquée Omari.
La ville de Deraa est depuis quatre jours le théâtre de manifestations malgré une loi d'urgence en vigueur en Syrie depuis 1963.
L'armée syrienne s'est déployée lundi aux portes de Deraa. Les militaires ont établi des postes de contrôle aux entrées de la ville et vérifient les cartes d'identité.
Dimanche, dans la même ville, des centaines de manifestants ont mis le feu au palais de justice et au siège du parti Baas, au pouvoir, ainsi qu'à des succursales de deux compagnies de téléphonie cellulaire, dont l'une, Syriatel, appartient à Rami Makhlouf, cousin du président Bachar Al-Assad.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, et le ministre de l'Administration locale, Tamer al-Hijé, se sont rendus dimanche à Deraa pour offrir leurs condoléances aux familles de deux manifestants tués vendredi.
Par ailleurs, à Djessam, dans l'ouest du pays, des centaines de personnes sont descendues lundi dans les rues.
« Ils organisent un rassemblement dans le centre de la ville », a déclaré un militant politique.
Le mouvement de protestation en Syrie a pris naissance le 15 mars à Damas, après un appel à manifester pour « une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception, sans corruption ni vols ni monopole des richesses » lancé depuis une page Facebook intitulée « la révolution syrienne contre Bachar Al-Assad 2011 ».
Le bilan de la répression des manifestations quotidiennes qui ont débuté vendredi à Deraa s'élève à cinq morts et des dizaines de blessés.
La France a dénoncé lundi les violences contre les manifestants en Syrie et demandé la libération de toutes les personnes détenues pour avoir participé au mouvement de protestation.
L'ONG Human Rights Watch a salué le courage des Syriens qui ont « publiquement dénoncé un des régimes les plus répressifs de la région », ajoutant qu'un tel courage ne devrait toutefois pas leur coûter la vie.
Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/03/21/008-syrie-protestation-lundi.shtml