« Ensemble, tout devient possible! »

Le président bolivien Evo Morales gagne sur les deux tableaux. Avec 63 % des suffrages, selon les dernières projections, le président bolivien est réélu triomphalement. De plus, son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS) devrait obtenir la majorité au Parlement bicaméral, avec 24 ou 25 sièges sur 36 au Sénat.

Son principal adversaire, l'ancien militaire et gouverneur provincial Manfred Reyes Villa, récolterait environ 24 % des suffrages exprimés.

Ces deux victoires ouvrent la voie à M. Morales pour poursuivre ses projets sociaux et économiques.

« Cette majorité de plus des deux tiers des députés et sénateurs nous oblige à accélérer le processus de changement », a déclaré Evo Morales à des milliers de partisans.

Ce « changement », a-t-il expliqué, reposera sur la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution de janvier 2009. Un texte qui donne une place centrale à l'État, aux droits indigènes, à la décentralisation, au contrôle des ressources naturelles.

La majorité absolue du MAS lui permettra d'amender la Constitution en augmentant le nombre de mandats du président, limité à deux actuellement. M. Morales lui-même a laissé planer dimanche la possibilité d'un troisième mandat.

Le contrôle du Parlement donne enfin au MAS carte blanche pour les nominations dans la justice par exemple.

Pour les cinq ans à venir, Evo Morales veut développer des projets liés au lithium, à la pétrochimie ou au ciment.

Lors de son premier mandat, Evo Morales a procédé à la nationalisation de l'industrie gazière, principale source de devises.

Il a ainsi contraint plusieurs entreprises étrangères, comme l'Espagnol Repsol et le Brésilien Petrobras, à céder une bonne partie de leurs bénéfices à l'État bolivien.

Le gouvernement a aussi pris le contrôle des entreprises minières et de télécommunications. Il a créé une compagnie aérienne nationale et lancé un quotidien.

L'État contrôle aujourd'hui 28 % de l'économie, contre 8 % à l'arrivée de Morales à la présidence, et prévoit d'étendre son pouvoir à 40 % de l'activité économique.

Grands projets

Par ailleurs, il s'est également engagé à construire de grands barrages hydroélectriques, à lancer des projets industriels dans les cimenteries, les produits laitiers, le sucre et la pharmacie.

En campagne la semaine dernière, le président bolivien a déploré que le manque d'investissements étrangers empêche le pays de développer ses capacités de raffinage du gaz naturel et d'autres produits dérivés.

Le président bolivien semble prêt à des concessions pour mieux financer ses programmes sociaux, comme l'aide à la scolarité des enfants, ainsi que le soutien aux personnes âgées et aux jeunes mères.

Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/12/07/002-Bolivie-double-victoire.shtml