Les doutes sur la capacité de plusieurs pays
du sud de l'Europe, comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal, à honorer leurs dettes ont fait plonger la semaine dernière les places financières mondiales. Derrière cette extrême volatilité des
marchés, des spéculateurs, déterminés à engranger un maximum de profits.
Le scenario est loin d'être inédit. Déjà au début des années 1990, le financier George Soros faisait trembler les monnaies européennes. Parmi ses cibles, la livre sterling qu'il a réussi à
couler, obligeant la Banque d'Angleterre à sortir sa devise du système monétaire européen.
Aujourd'hui, c'est le marché de la dette dans la zone euro qui intéresse les spéculateurs, principalement les hedge funds, ces fonds de gestion au fonctionnement opaque. Ils ont choisi de parier
sur le prix des obligations d'Etat, c'est-à-dire de la dette, émise par la Grèce, le Portugal, ou l'Espagne. Puis ils se sont rués sur les CDS, ces produits dérivés qui permettent de s'assurer
contre le risque de défaut de paiement d'un Etat. Or le taux de ces CDS, dans le cas de la Grèce, a explosé ces derniers jours.
Conséquences, Athènes a de plus en plus de mal à emprunter sur les marchés qui exigent désormais des taux d'intérêts deux fois supérieurs à la moyenne des pays émergents. Tout cela fait bien sûr
l'affaire des spéculateurs qui peuvent désormais revendre leurs CDS bien plus cher qu'ils ne les ont achetés il y a encore quelques jours.
Source: http://www.rfi.fr/contenu/20100207-crise-dette-europe-speculation