Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

000 Par2953800 0Le Premier ministre Jean-Marie Doré a l’intention de procéder à une modification de la Constitution et ce entre les deux tours de l’élection présidentielle. La presse et les organisations de la société civile dénoncent les « égarements » du Premier ministre et en appellent au président de la transition, le général Sékouba Konaté pour qu’il « reprenne la main » sur la conduite et le respect du calendrier électoral.

Etonnantes et surprenantes intentions du Premier ministre Jean-Marie Doré, nommé en janvier 2010 pour organiser la transition d’un régime issu d’un coup d’Etat vers un ordre républicain. En effet, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le Premier ministre veut changer les règles du jeu. C’est comme si à la mi-temps d’un match de football on changeait les règles du jeu. Le juge central n’aura plus d’autorité et ce serait par exemple un collège d’arbitres, installé dans les tribunes qui lui intimerait les fautes à siffler.

« La transition était prévue pour six mois à partir du 15 janvier 2010, et nous voici au huitième mois à cause des tergiversations d’un Premier ministre qui veut coûte que coûte se maintenir à son poste », a déclaré à l’AFP, Aziz Diop, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSCG). Il demande au général Sékouba Konaté, président de la transition de reprendre la main sur le dossier électoral et de limoger le Premier ministre Jean-Marie Doré. Les intentions du Premier ministre ont reçu plus de désapprobations que d’encouragements.

Erreurs de jeunesse

La première phase de la transition qui se résume par la tenue du premier tour de l’élection présidentielle (27 juin 2010), a bon an mal an, été conduite par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Elle confesse aujourd’hui quelques erreurs de jeunesse, mais Jean-Marie Doré ne veut pas en rester là. Il souhaite une modification de la Constitution pour avoir la haute main du ministère de l’Intérieur, autrement dit du gouvernement, sur tout le processus électoral. Il n’en fallait pas plus au Conseil national de transition, l’organe consultatif chargé de gérer la transition, pour désavouer à son tour le Premier ministre. De nombreux constitutionnalistes rappellent à Jean-Marie Doré que changer le code électoral implique une modification d’une grande partie de la Constitution. Et ce n’est pas sur un coin de table que ce travail se fait.

Il faut également bien comprendre que cela peut prendre un certain temps et ce n’est pas à quelques semaines du second tour de la présidentielle qu’une telle entreprise peut être engagée. Mais la mise en garde des uns et des autres ne semble pas entamer les intentions du Premier ministre, d’où les inquiétudes sur le respect des échéances fixées. L’épilogue de la transition devrait se jouer le 19 septembre, la date fixée pour le second tour de la présidentielle.

Pour de nombreux observateurs le bon sens a perdu du terrain en Guinée au profit d’un seul objectif : comment faire pour gagner à tout prix les élections. Pour les partisans de Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête du premier tour avec 43,69% des suffrages, les données sont simples : respecter le calendrier électoral pour rester dans la dynamique du premier tour. Son adversaire du second tour, Alpha Condé qui n’a totalisé que 18,25% à l’issue du scrutin du 27 juin dernier, pense, lui, que le temps devrait jouer en sa faveur. Vieil opposant tatillon, à cheval sur les principes, il se garde aujourd’hui de critiquer le Premier ministre laissant le soin à ses partisans de pointer les faiblesses de la Céni.

Source: http://www.rfi.fr/afrique/20100823-reprobations-envers-le-premier-ministre-guineen-veut-modifier-constitution

Tag(s) : #Afrique de l'Ouest