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Cette contestation semble même s’organiser en profitant de dates officielles pour manifester de l'hostilité à l’égard du pouvoir à Téhéran. Le dernier bilan officiel des violences du 27 décembre 2009 est de plus de 15 morts. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées. Des sites internet iraniens annoncent l'arrestation d'un ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Yazdi.

C'est devenu un rituel : les manifestations officielles étant les seules autorisées, ce sont ces dates que choisissent les opposants iraniens pour descendre dans la rue. Ce fut le cas à l'automne avec la « Journée de Jérusalem », avec les 30 ans de la prise d'otage de l'ambassade américaine de Téhéran ou avec la « Journée de l’Etudiant » du 7 décembre. Et ce fut encore le cas ce dimanche 27 décembre 2009 avec la célébration de la fête religieuse chiite de l'Achoura.

Les dirigeants actuels de la République islamique sont donc pris au piège de leur propre calendrier, devenu celui de la contestation. Et on peut d’ores et déjà prévoir que d’autres dates officielles seront détournées par l’opposition, le mois de février prochain étant, par exemple, celui des commémorations de la révolution de 1979.

Autre casse-tête pour les dirigeants de Téhéran : la médiatisation des manifestations et de la répression par les opposants eux-mêmes. Le pouvoir iranien interdit la couverture de ces défilés par les médias étrangers mais les vidéos tournées au téléphone portable et postées sur internet assurent une diffusion massive et instantanée des images des rassemblements et des scènes de violences qui les accompagnent. Les manifestants tués ou blessés deviennent aussitôt des symboles du mouvement « vert », à l’instar de la jeune Neda dont la mort filmée, en juin dernier, a fait le tour du monde.

L’année qui s’achève en Iran aura été à la fois l’année du 30ème anniversaire de la Révolution islamique, l'année de soubresauts sans précédents en Iran, depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. L'année aussi de la « main tendue » de Barack Obama à Téhéran pour tenter de surmonter la rupture historique entre les Etats-Unis et l’Iran. Démarche restée sans réponse à ce jour et dont on peut se demander si elle n’a pas – finalement – contribué à ébranler le système iranien.

Dans ce contexte, l'avenir est incertain : la République islamique est remise en cause à l'intérieur et toujours sous pression à l'extérieur. Américains et Européens ont critiqué la répression des manifestations de l’Achoura en Iran. Et ce, sur fond de remontée de tension dans le dossier du nucléaire. Pour l’Occident, ce mois de décembre 2009 est une date-butoir pour évaluer l’attitude de Téhéran, qui risque de nouvelles sanctions pour son refus de renoncer à l’enrichissement d’uranium.

Source: http://www.rfi.fr/contenu/20091228-manifestations

Tag(s) : #International