Le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies se sont dit prêts à
étudier le renforcement de la Minus (la mission des Nations unies au Sud-Soudan) pour faire face au risque sécuritaire, mais aucune décision n'a été prise. A moins de trois mois de la
tenue du référendum sur l'indépendance prévu le 9 janvier prochain, les tensions montent dans les zones frontalières contestées entre le Nord et le Sud. Pour l'heure, ce sont surtout les
observateurs militaires de l'ONU qui se redéploient en fonction de ces tensions.
Dans la zone pétrolière d'Abyei, la tension entre tribus risque de dégénérer en conflit ouvert.
Les mysseryia éleveurs arabes nomades veulent les mêmes droits que les dinkas les agriculteurs sédentaires de la zone. Ils exigent de voter au futur référendum qui doit déterminer si Abyei
rejoint le Nord ou le Sud-Soudan.
Pour l'instant, la mission de l'ONU au Sud-Soudan a renforcé sa
présence. Une compagnie supplémentaire c'est-à-dire 30 a 45 soldats ont été déployés sur Abyei. Le travail se fait en collaboration avec la SPLA, l'armée des ex-rebelles sudistes. Ashraf
Eïssa porte-parole de la Minus confirme :
« Nous disposons d’unités militaires conjointes ainsi que d’unités policières constituées d’éléments de la
SPLA et de soldats de l’ONU. Ils travaillent ensemble pour rétablir et renforcer la sécurité des civils. Nous faisons seulement des patrouilles de routine dans certaines zones du Sud-Soudan
et dans les zones sous notre responsabilité pour s’assurer que toute tension tribale ou n’importe quel type de menace contre la sécurité soit contenue et mise sous contrôle »
.
Actuellement, l'essentiel des troupes de l'ONU au Sud-Soudan est constituée d'observateurs militaires. Depuis
l'accord de paix global signé en 2005 entre le Nord et le Sud, leur rôle est de surveiller le cessez-le-feu. Plusieurs centaines d'entre eux ont été déployés sur des zones sensibles entre le
Nord et le Sud.
L'ONU n'a pour l'instant aucun projet de création d'une zone tampon le long de la frontière comme le réclame pourtant
Salva Kiir le président du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan. « Nous n'avons pas été mandatés pour faire cela », affirme le porte-parole de la Minus.
Source: http://www.rfi.fr/afrique/20101019-onu-enverra-pas-casques-bleus-supplementaires-le-sud-soudan