Sa démission était attendue. Le président de l'Assemblée nationale libyenne a quitté, ce mardi 28 mai, ses fonctions. Un départ conforme à la loi en vigueur dans le pays depuis un mois. Mohamed al-Megaryef était sous le coup d'une loi bannissant de la vie politique les anciens collaborateurs du régime de Mouammar Kadhafi.
Mohamed al-Megaryef avait passé trente et une années en exil aux Etats-Unis, et il avait contribué à mettre sur pied le FSLN, qui a tenté plusieurs fois de renverser Mouammar Kadhafi. Mais il tombe malgré tout sous le coup de la loi d'exclusion, car il a occupé le poste d'ambassadeur en Inde pour le compte de Kadhafi dans les années 1980.
« Tout le monde doit se plier à la loi, par respect pour la démocratie. Je vais être le premier et je vous soumets ma démission », a déclaré Megaryef, visiblement ému, au cours d'une session plénière de l'Assemblée.
Les deux cents députés avaient adopté le 5 mai cette loi qui écarte de la vie politique les personnalités ayant occupé des postes à responsabilités sous l'ancien régime, c'est-à-dire de 1969 à la chute de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011. Le texte avait été adopté sous la pression de milices, d'ex-soldats rebelles qui, armés de lance-roquettes et de mitrailleuses, avaient fait des jours durant le siège de ministères le mois dernier.
Le bilan de Megaryef à la tête de la plus haute autorité de l'Etat est assez maigre. Ses détracteurs retiennent qu'il n'est pas parvenu à mettre sur pied la commission chargée de rédiger la future Constitution, pourtant l'une des raisons d'être de l'Assemblée issue des élections historiques de juillet dernier. Les députés devront élire un nouveau président parmi les parlementaires dans les jours à venir.
Le deuxième vice-président de l'Assemblée, Sala Al-Mahzoum, assure l'intérim jusqu'à la désignation d'un nouveau président, car le premier vice-président devra également se conformer à cette loi.