La représentante spéciale du secrétaire général des
Nations unies à Bangui, les ambassadeurs de l'Union européenne, des Etats-Unis et de France ont recommandé à la Commission électorale indépendante de Centrafrique le report technique des
élections législatives et présidentielle prévues le 25 avril prochain.Cette démarche conjointe de la communauté internationale appelant au report d'un scrutin en Afrique est rarissime. Le 15 mars
2010, dans son discours en sango, le président François Bozizé avait exclu toute idée de report des élections.
Pour la communauté internationale à Bangui, le constat est sans appel : le programme de désarmement des ex-rebelles a pris un tel retard qu'il n'est pas possible de circuler librement dans toute la moitié nord du pays. Comment inviter les villageois à s'inscrire sur les listes électorales ? Comment distribuer des cartes d'électeurs ? Comment installer des bureaux de vote sur l'ensemble du territoire ? Autant de questions qui sont restées sans réponses à ce jour. Par ailleurs, les comités locaux de la Commission électorale ne sont pas encore officiellement installés.
« Dans ces conditions, envisager des élections crédibles dans un peu plus d'un mois, c'est tout simplement impossible », explique une source diplomatique. Mercredi 17 mars, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies à Bangui, les ambassadeurs de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la France, qui sont les principaux soutiens du processus électoral, ont donc délivré, comme un seul homme, le même message à la CEI : « La crédibilité des élections est plus importante à nos yeux que le respect à la lettre des délais imposés par la Constitution ».
La communauté internationale demande non seulement le report technique des prochaines élections, mais aussi davantage de transparence dans le fonctionnement de la Commission électorale.
Source: http://www.rfi.fr/contenu/20100319-communaute-internationale-appelle-bangui-reporter-legislatives