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S51019CA200046_834.jpgGuinéennes et guinéens,

Mes très chèr(e)s compatriotes,

Dans l’histoire de l’humanité, il a toujours existé des moments et des époques à fortes charges historiques. Ce sont des époques au cours desquelles des vérités et des ordres établis sont remis en cause et bousculés. Ce sont des époques caractérisés par des évènements inédits qui resteront à jamais gravés dans nos livres d’histoire et enseignés aux prochaines générations. Comme on aime souvent le dire, ce sont des époques au cours desquelles « l’histoire est en marche ».

 

Pour les plus observateurs d’entre nous, l’année 2011 ne marque certainement pas le début de cette grande histoire en marche. La grande histoire du XXIème siècle a certainement débuté le 11 Septembre 2001 lorsque l’Amérique fut attaquée à son cœur par des groupes terroristes. Ensuite s’en est suivi de grandes catastrophes naturelles qui toucheront les quatre coins de la planète. Nous avons encore en mémoire le Tsunami qui a frappé l’Indonésie en 2004, l’Ouragan Kathrina aux États-Unis en 2005, les multiples inondations en Europe, en Australie et en Asie, les effroyables glissements de terrain et tremblements de terre d’une dimension nouvelle en Chine, en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Haïti en 2010. Puis la consécration depuis ce nouveau millénaire des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui ne cessent de transformer au quotidien nos modes de vie et de comportement. Et enfin, de grands bouleversements financiers ont fait basculer l’ordre économique mondial depuis l’an 2008 consacrant l’émergence de nouvelles puissances économiques et régionales. Au regard de toutes ces observations, il devient évident que l’année 2011 ne marque pas le commencement de la grande histoire en marche en ce début du XXIème siècle.

 

Toutefois, même si l’année 2011 ne marque pas le commencement de cette grande histoire en marche, cependant, il faut tout de même reconnaître qu’elle s’est fortement inscrite dans le sillage des grands bouleversements historiques mémorables de ce début du XXIème siècle. L’année 2011 fut l’année des peuples du monde.Partout à travers la planète, d’Afrique en Europe, d’Asie en Océanie, du Moyen Orient en Amérique, partout sur la planète les peuples ont arpenté par centaines de millions les rues pour réclamer dignité, liberté et démocratie. Rarement dans l’histoire de l’humanité les émotions populaires furent autant en parfaite communion. Face à un monde de plus en plus déshumanisé, les peuples ont subitement compris qu’ils peuvent changer le cours de l’histoire et ils ont décidé de prendre leur destin en main. Ce même destin a fait que notre génération soi un témoin privilégié de cette grande histoire en marche tout au long de l’année 2011.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Dans cette grande histoire en marche, comment la Guinée s’est-elle comportée tout au long de l’année 2011? La Guinée avance-t-elle dans le sens de l’histoire ou reste-elle à la marge de cette marche historique de l’humanité? Et surtout, à cette allure, que nous réserve l’année 2012? Ce sont là les principales questions que je vais aborder avec vous dans la suite de cette présentation aujourd’hui.

 

I-Comment la Guinée s’est-elle comportée tout au long de l’année 2011?

 

En effet, le comportement de la Guinée au cours de l’année 2011 ne fut autre que le premier résultat d’une transition qui commença deux ans plutôt, notamment le 23 décembre 2008. Il faut bien rappeler que le 23 décembre 2008, suite au décès du général Lansana Conté, grâce à l’ouverture d’une période de transition qui durera deux années, le destin donnait ainsi une opportunité unique à la Guinée de changer le cours de l’histoire pour reprendre enfin le chemin de la véritable démocratie, du progrès et du développement pour tous. Au cours de cette période de transition qui se refermera en fin d’année 2010, plusieurs décisions hautement déterminantes pour l’avenir de notre nation et de notre pays ont été prises par les acteurs impliqués dans la conduite de la transition en Guinée. De ce fait, contrairement à ce que beaucoup d’acteurs laissent entendre aujourd’hui, l’année 2011 ne fut donc pas l’année de la semence, mais plutôt l’année des premières récoltes. Ce fut l’année des premiers résultats et des premières conséquences par rapport aux décisions prises lors des deux années de transition dont le destin a gratifié la Guinée.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

Avant donc de dresser le bilan de l’année écoulée, permettez moi d’abord de planter le décor, de rappeler très vite, à celles et ceux parmi nous qui ont oublié ou qui ont manqué quelque chose, que durant la période de transition deux logiques étaient diamétralement opposées en Guinée.

 

·         --D’une part il y avait la «logique électoraliste », celle pour laquelle tous les problèmes de la Guinée allaient immédiatement se résoudre si nous organisons des élections. Pour cette première logique la transition de deux ans que nous avons connu devait tout simplement se résumer à une simple question d’élections. Cette logique est celle qui a regroupé l’écrasante majorité de la classe politique guinéenne et des acteurs impliqués dans la conduite de la transition.

 

·         --D’autre part il y avait « la logique réformiste », celle pour laquelle la transition est avant tout une occasion unique de remettre toutes les cartes sur la table et de redéfinir les règles d’un jeu démocratique équitable, juste et adéquat à la société guinéenne. Cette deuxième logique fut très impopulaire et elle fut principalement défendue par la LDRG.

 

Tout au long des deux années de transition, alors que les partisans de la logique électoraliste ne pensaient qu’à l’organisation des élections présidentielles, la LDRG quant à elle n’a jamais cessé de prêcher la nécessité, avant toute élection, de doter la Guinée d’une nouvelle république à la hauteur des enjeux socioéconomiques et démocratiques auxquels nous sommes confrontés. Durant ces deux années de transition, ils étaient tellement aveuglé par les luttes de pouvoir qu’ils iront jusqu’à dicter et décréter contre le peuple de Guinée une constitution permissive, incohérente et oppressive. Depuis lors, la LDRG a naturellement refusé de reconnaître les lois injustes et oppressives dictées et décrétées contre le peuple de Guinée, et nous avons engagé la lutte pour le respect de notre dignité et de nos libertés fondamentales. Depuis lors, nous exigeons l’organisation d’un référendum populaire sur une Constitution qui garantisse au peuple de Guinée les 8 garde-fous suivants :

 

1.     1-La création et la constitutionnalisation d’un organe anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques en Guinée;

2.     2-La constitutionnalisation de l’indépendance fonctionnelle et organisationnelle de notre Banque centrale;

3.      3-La constitutionnalisation de l’indépendance effective de notre système judiciaire;

4.     4-La constitutionnalisation d’une loi de décentralisation qui favorise une exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et une redistribution équitable de nos richesses nationales;

5.     5-La constitutionnalisation de la responsabilité des gouvernants envers un parlement fort et représentatif;

6.     6-La constitutionnalisation de la neutralité politique de l’administration publique, de nos forces de sécurité et de nos forces armées;

7.     7-La constitutionnalisation d’une représentativité équitable de notre diversité ethnique au sein de l’administration publique, au sein de nos forces de sécurité et au sein de nos forces armées; Et enfin

8.     8-La constitutionnalisation du partage du pouvoir de manière de garantir l’unité de notre nation.

 

Au bout de la période de transition en décembre 2010, au nom de la LDRG et du peuple opprimé de Guinée, j’avais déjà accompli 12 jours de jeûne, 104 km de marche et récolté 172 signataires pour exprimer notre refus de reconnaître les lois injustes et oppressives dictées et décrétées contre nous, nous le peuple de Guinée, et exiger la tenue d’un référendum sur une Constitution qui garantisse au peuple de Guinée les 8 garde-fous que je viens de citer. Vous connaissez tous la suite de l’histoire. Malgré ce modeste sacrifice, c’est « la logique électoraliste » qui l’emportera avec une arrogance foudroyante et sans aucun égard pour la dignité du peuple opprimé de Guinée.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Aujourd’hui donc, en cette fin d’année 2011, un an après la transition de deux années par laquelle le destin nous a gratifié, un an après les élections présidentielles auxquelles ils ont résumé toute la transition, aujourd’hui donc c’est le meilleur moment de procéder aux premières récoltes de ce qu’ils ont semé. Un an après, sommes-nous devenus une meilleure nation? Un an après, notre pays est-il devenu meilleur sur le plan démocratique et socioéconomique?

 

1-À la question à savoir si un an après nous sommes devenus une meilleure nation, nous n’allons pas faire ici de procès d’intention contre qui que ce soi. Un an près, les faits parlent d’eux-mêmes.

 

D’abord les élections présidentielles ont été le théâtre de conflits interethniques sans précédents en Guinée. Les discours de haine tenus par les différents acteurs politiques guinéens ont provoqué une poussée de violences interethniques qui feront des dizaines de morts et plusieurs victimes. Dans son rapport paru le 23 Septembre 2011 sur la Guinée, l’organisation International Crisis Group affirme noir sur blanc que « … si les acteurs politiques guinéens affirment tous au premier abord qu’ils entendent représenter et défendre tous les guinéens, cependant les personnages politiques eux-mêmes font de la variable ethnorégionale une dimension centrale de leurs calculs politiques… ».

 

À cause de leur obstination pour le pouvoir et les élections, il apparaît donc incontestablement que, au lieu de sortir unie et forte, notre nation ressort divisée et affaiblie de cette transition de deux années. Aujourd’hui le guinéen n’aime plus le guinéen, le guinéen hait le guinéen, tout cela pour des questions électorales et politiciennes. Et ce n’est pas l’état de notre nation en cette fin d’année 2011 qui démentira mes propos.

 

Pourtant, mes cher(e)s compatriotes, le bons sens nous dit que nous aurions bien pu désamorcer les tensions ethniques au cours de la période de transition avant d’aller à toutes élections. C’est en cela que la LDRG n’a jamais cessé de prêcher et de prévenir sur les risques de résumer toute la transition à de simples questions électorales. Parmi les 8 garde-fous que la LDRG n’a jamais cessé de défendre tout au long de cette transition, vous aurez remarqué qu’il existe bel et bien la nécessité de constitutionnaliser le partage du pouvoir de manière à garantir l’unité de notre nation, la nécessité de constitutionnaliser la neutralité politique de l’administration publique, de nos forces de sécurité et de nos forces armées, mais aussi, la nécessité de constitutionnaliser une représentation équitable de notre diversité ethnique au sein de l’administration publique, de nos forces de sécurité et de nos forces armées. Au moment où les décisions se prenaient de manière consensuelle au cours de la transition, c’était le moment idéal de procéder à ces réformes car cela aurait pu garantir une compétition électorale saine consolidant l’unité de notre nation.

 

Tout au long de l’année 2011, au nom de la LDRG et du peuple opprimé de Guinée, j’ai malgré tout poursuivi la lutte pour rappeler aux acteurs politiques guinéens qu’il n’est jamais tard pour bien faire. Je suis allé au bout des 208 km de marche, des 26 jours de jeûne et j’ai récolté 420 signataires pour inviter les acteurs politiques guinéens, avant les prochaines élections, à tenir un référendum populaire sur une Constitution qui garantisse à notre nation les 8 garde-fous que j’ai cité précédemment. Ils ne semblent pas encore avoir compris le message!

 

2-À la question à savoir si un an après notre pays est devenu une meilleure démocratie, nous n’allons pas non plus faire de procès d’intention à ce niveau aussi. Un an après, les faits parlent d’eux-mêmes.

 

D’abord, je l’ai déjà souligné, ils ont rédigé à huit clos et décrété contre nous, nous le peuple opprimé de Guinée, une constitution asservissante et dictatoriale. Ce qui a d’ailleurs amené la LDRG à entrer naturellement en dissidence pour engager la lutte. La constitution qu’ils disent démocratique a fait ses premières preuves au cours de l’année 2011. Encore en cette fin d’année 2011 il n’existe qu’un seul pouvoir dit « légitime » en Guinée, c’est le pouvoir exécutif. La plupart des lois sont appliquées par décrets et il n’existe aucun contre-pouvoir pour contrôler l’action du gouvernement.

 

Puis, les décisions unilatérales du gouvernement d’intimider des radios privées, de supprimer les libertés d’association et de manifestation, de nommer et de défaire de manière arbitraire des cadres de l’administration sans aucun souci d’équité, de dissoudre les conseils de plus d’une vingtaines de collectivités locales, ou de mettre la CENI sous sa tutelle, ces quelques décisions qui ont jalonné l’année 2011 ne sont pourtant que les premières récoltes de l’application de la constitution dictée et décrétée contre le peuple de Guinée durant la période de transition.

 

Aujourd’hui nous voyons les candidats malheureux aux précédentes élections accuser le président de la république et le gouvernement de dictature pur et dure. Mais voyons! Cela ne fait aucun sens! Je demande à ces mêmes acteurs politiques où est-ce qu’ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient lorsque les lois que le président et le gouvernement appliquent aujourd’hui ont été dicté et décrété contre nous? Où est-ce qu’ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient lorsque j’effectuais la douloureuse marche de 208 km et les 26 rudes journées de jeûne pour dénoncer ces lois et exiger un référendum sur une Constitution qui garantisse l’indépendance de notre système judiciaire, la responsabilité des gouvernants devant un parlement fort et représentatif, la décentralisation et la déconcentration du pouvoir? Où est-ce qu’ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient? Mais voyons! Vous ne pouvez pas dicter et décréter des lois oppressives et asservissantes contre tout un peuple, ensuite commencer à se plaindre de l’application de ces mêmes lois! En cette fin d’année 2011, ils se rendent finalement compte qu’ils ont dicté et décrété des lois dictatoriales, oppressives et incohérentes auxquelles ils sont les premières victimes.

 

3-En fin, à la question à savoir si un an après notre pays est devenu meilleur sur le plan de la gouvernance et sur le plan socioéconomique, nous n’allons pas non plus faire de procès d’intention à ce niveau aussi. Les faits parlent d’eux-mêmes.

 

D’abord, le 8 mars 2011 nous avons tous assisté au transfert opéré, manu militari, de la gestion du terminal à conteneurs du port de Conakry détenue par la compagnie Getma légalement autorisée vers une nouvelle compagnie, Bolloré. Au même titre que ces méthodes, les contrats de gré-à-gré continuent de prévaloir dans l’attribution des marchés publics en Guinée.

 

Puis, sur le plan de la réforme de la sécurité, alors que le gouvernement ne cesse de crier haut et fort sur tous les toits qu’il en fait sa priorité, jusqu’à présent une opacité totale entoure la gestion financière de l’armée guinéenne. Nul ne connaît la part du budget alloué à l’armée guinéenne et aucune institution n’est habileté à contrôler le budget de l’armée. De même, la garde présidentielle est devenue est milice ethnique hors structure qui mobilise tous les moyens au détriment de l’armée régulière et des forces de police. Plus que jamais, l’armée guinéenne est devenue une institution chargée de protéger le régime au lieu de protéger les institutions républicaine et les libertés fondamentales des populations guinéennes. L’exclusion est devenue la règle dans la nomination des cadres de l’armée et de l’administration publique.

 

Quant aux promesses de changement, elles n’ont pas tenues longtemps. Très tôt, le président de la république s’est entouré, non seulement de personnalités accusées de crimes contre l’humanité par l’ONU et la CPI, mais aussi, par les cadres les plus corrompus que le régime du général Lansana Conté a fabriqués au cours des 25 dernières années. D’ailleurs ce ne fut pas une surprise si dans son index annuel de la corruption en 2011 l’organisation Transparency International classe la Guinée au rang des pays les plus corrompus au monde.

 

Sur le plan socioéconomique, alors que le gouvernement semblait faire du soulagement des populations sa priorité en subventionnant par-ci et par-là les denrées de premières nécessités, seulement 6 mois après, son échec sur le plan social est retentissant. Non seulement les populations croupissent dans un manque chronique d’eau potable et d’électricité, mais de plus, la décision du gouvernement d’augmenter de plus de 20% les prix du carburant à la pompe vient totalement grever le faible budget des ménages les plus modestes et relancer la hausse des prix des denrées de premières nécessités en Guinée. Par ailleurs, la paupérisation des jeunes dans le chômage et le manque total de perspectives économiques vient embaumer lourdement le climat social en Guinée en cette fin d’année 2011.

 

Pourtant, mes cher(e)s compatriotes, le bons sens nous dit que l’histoire aurait bien pu être totalement différente aujourd’hui. Au moment où les décisions se prenaient de manière consensuelle au cours de la transition, si en ce moment nous avions effectué les réformes qui encourage la bonne gouvernance économique en Guinée, nous n’en serions pas là aujourd’hui. C’est en cela que la LDRG n’a jamais cessé de prêcher et de prévenir sur les risques de résumer toute la transition à de simples questions électorales. Parmi les 8 garde-fous que la LDRG n’a jamais cessé de défendre tout au long de cette transition, vous aurez bien remarqué qu’il existe bel et bien la nécessité de créer et de constitutionnaliser un organe anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques, la nécessité de constitutionnaliser l’indépendance fonctionnelle et organisationnelle de notre Banque centrale, la nécessité de constitutionnaliser une décentralisation qui garantisse une exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et une redistribution équitable de nos richesses nationales.

 

Tout au long de l’année 2011, au nom de la LDRG et du peuple opprimé de Guinée, j’ai malgré tout poursuivi la lutte pour rappeler aux acteurs politiques guinéens qu’il n’est jamais tard pour bien faire. Je suis allé au bout des 208 km de marche, des 26 jours de jeûne et j’ai récolté 420 signataires pour inviter les acteurs politiques guinéens, avant les prochaines élections, à tenir un référendum populaire sur une Constitution qui garantisse à notre nation les 8 garde-fous que j’ai cité précédemment. Ils ne semblent pas encore avoir compris le message!

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Sur le plan de l’union nationale, sur le plan de la gouvernance démocratique, et sur le plan socioéconomique, ce sont là les premières récoltes, les premières conséquences des décisions qui ont été prises lors de la période de transition en Guinée. Ce bilan est le résultat de la « logique électoraliste », celle qui a préféré résumer une la transition de deux années à de simples questions électorales.

 

Alors que la grande histoire est en marche partout depuis le début de ce XXIème siècle, alors que l’année 2011 fut partout une année des peuples, il apparaît donc que la Guinée marche à contre courant. Lorsque les autres peuples connaissent la véritable démocratie et la fin des dictatures, la classe politique guinéenne a quant à elle réussi à fabriquer une bonne dictature et la Guinée continue à régresser sur tous les plans. Aujourd’hui, au moment où je m’adresse à vous, en cette fin d’année 2011, la Guinée est un pays totalement bloqué et paralysé sur le plan politique et sur le plan socioéconomique.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

L’objet de ce message ce n’est pas de vous dire que j’ai eu raison sur tous. À quoi cela servirai aujourd’hui? Cela ne servirait absolument à rien. L’objet de ce message ce n’est pas non plus d’étendre le désespoir dans le cœur des guinéennes et des guinéens. Tout au contraire, l’objet de ce message c’est surtout de vous dire qu’au milieu de cet abime, il y a une lumière qui brille. Depuis les premières heures de la transition cette lumière brille de toutes ses forces. Alors que l’establishment guinéen marche à contre courant de la grande histoire de l’humanité en ce début du XXIème siècle, cette lumière éclaire quant à elle dans le bon sens de l’histoire. Cette lumière, aussi impopulaire et aussi singulière qu’elle puisse paraître dans l’environnement sociopolitique guinéen, aujourd’hui pourtant elle représente l’espoir de l’unité, de la véritable démocratisation et du progrès socioéconomique pour notre nation et pour notre pays. Cette lumière brille encore aujourd’hui parce qu’elle est la lumière de la Vérité. Elle éclaire le bon chemin et elle nous invite à avancer vers les 8 réformes institutionnelles fondamentales comprises dans le projet nouvelle république. Il n’y aura pas d’autres issues. Pour connaître une Guinée unie, stable, démocratique, juste, équitable et prospère, la seule solution qui subsiste est celle d’aller vers ces 8 réformes. Tous les stratagèmes qu’ils mettront en œuvre pour éviter ces réformes sont voués à l’échec, et le bilan de l’année 2011 n’en est que la première illustration.

 

La transition politique a eu lieu en Guinée et nous ne le contestons pas. Mais la transition démocratique n’a pas encore commencé en Guinée et il temps qu’elle commence. Elle ne peut plus attendre. Il est temps de rendre le pouvoir au peuple de Guinée. Il est temps pour les politiciens de se mettre au service du peuple. Il est temps pour les gouvernants de rendre des comptes au peuple. Il est temps de doter la Guinée d’une nouvelle république à la hauteur des enjeux socioéconomiques et démocratiques auxquels l’ensemble des nations libres sont confrontés en ce début du XXIème siècle.

 

II-Qu’attendre de l’année 2012 en Guinée

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Vous l’aurez sans doute compris, l’année 2012 ne s’annonce pas sur les meilleures auspices pour la Guinée.

 

·         --Sur le plan socioéconomique, alors que le gouvernement focalise son attention sur la capitale Conakry, la grogne populaire viendra de l’intérieur du pays où les populations sont abandonnées à elles-mêmes sans aucune perspective.

 

·         --Sur le plan démocratique, la tendance observée durant l’année 2011 se confirmera au cours de l’année 2012. Les gouvernants et le président de la république, se croyant tout puissant, continueront à abuser de leur pouvoir et violeront les principes démocratiques les plus élémentaires. La justice se taira en Guinée au cours de l’année 2012.

 

·         --Sur le plan politique, pouvoir et opposition ne sont d’accord que sur un seul terrain, celui de maintenir le régime dictatorial tel qu’il est, celui de ne jamais rendre le pouvoir au peuple, celui de ne pas s’avancer vers les 8 réformes institutionnelles fondamentales comprises dans le projet nouvelle république. Alors que 2012 s’annonce être une année électorale en Guinée, pouvoir et opposition sont prêt à se lancer dans une course électorale sans aucun intérêt pour la démocratie et pour le peuple de Guinée. Ils sont prêts à opposer les populations guinéennes dans le but d’occuper les sièges d’un parlement qui n’a aucun pouvoir et devant lequel ni le gouvernement ni le président de la république ne sont responsables. Sur le plan politique, l’année 2012 sera donc sans surprise l’année de tous les excès en Guinée.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

La conjugaison des tensions sociales, des dérives démocratiques et des tensions politiques annoncées pour l’année 2012 en Guinée nous dit que, non seulement 2012 sera une année très rude pour les pauvres populations guinéennes, mais de plus, un évènement d’une portée historique aura inéluctablement lieu sur nos terres de Guinée au cours de l’année 2012.

 

Pour ce qui est de notre part au sein de la LDRG, tout au long de l’année 2012 nous continuerons sans doute à prêcher la nécessité, avant les prochaines élections, d’organiser un référendum populaire sur une Constitution qui garantisse à notre nation les 8 garde-fous compris dans le projet nouvelle république. Toute la question est désormais de savoir si le régime et la classe politique guinéenne reviendront enfin à la raison pendant qu’il est encore temps.

 

En tout état de cause, au cours de l’année 2012 l’armée régulière guinéenne aura à nouveau un rôle extrêmement important à jouer. Elle sera sollicitée pour préserver les intérêts d’un petit groupe d’individus au détriment de l’intérêt de la nation. Au nom du peuple opprimé de Guinée, lorsque ce moment arrivera, j’exhorte l’armée guinéenne à se mettre au-dessus des considérations politiciennes et ethniques pour se ranger définitivement du côté du peuple de Guinée. J’invite l’armée guinéenne à voir en l’armée Tunisienne, en l’armée Égyptienne et en l’armée Nigérienne un modèle d’intégrité et de responsabilité historique.

 

Le seul problème de la Guinée aujourd’hui, c’est sa classe politique actuelle. Nous ne pouvons pas continuer à sacrifier l’avenir de notre nation et des prochaines générations à cause de quelques individus qui continuent à construire leur prospérité sur la misère et le sang de l’écrasante majorité de nos populations. Il est temps d’enclencher la transition démocratique en Guinée pour rendre le pouvoir au peuple et contraindre les acteurs politiques guinéens à faire de la politique de manière responsable et utile à la nation.

 

III-Conclusion

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Au bout de cette adresse, il ne me reste plus qu’à vous adresser, à vous, vos proches et votre famille, mes meilleurs vœux de nouvel an 2012. Je prie Dieu le Tout Puissant, mon Seigneur et le Seigneur de l’univers, Lui Le Dominateur Suprême et Le Très Miséricordieux, je Le prie qu’Il jette dans nos cœurs l’innocence d’un nouveau né, qu’Il purifie nos cœurs de toute haine ethnique, qu’Il ouvre nos cœurs et nos oreilles à la lumière et au son de la Vérité, et qu’Il fasse souffler nos terres de Guinée le vent de la concorde nationale et de la délivrance. Je prie que la force de l’Amour domine nos cœurs et s’impose pour toujours sur nos terres de Guinée.

 

Je vous remercie de votre aimable attention et, encore une fois, au nom de la LDRG je vous souhaite une bonne année 2012!!!

 

Santé à vous!

 

Mamadou Oury Diallo

Président de la LDRG