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2011-11-02 10-02-43.967Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Comme toutes les années depuis l’ouverture de la période de transition en Guinée en décembre 2008, voilà que l’année 2012 aussi vient de baisser les rideaux. C’est mon rôle de mettre en lumière ce qui s’est déroulé au cours de l’année 2012 et d’éclairer sur ce qu’il faut attendre de la nouvelle année 2013.

 

Cependant, pour voire la logique et bien comprendre ce qui s’est passé en 2012 et ce qui pourrait se passer en 2013, naturellement, il faut s’avoir d’où nous venons. Donc, il faut bien se rappeler que :

 

·         Entre décembre 2008 et décembre 2010, malgré l’appel persistant au bon sens et à la raison de la LDRG, malgré tout les acteurs politiques guinéens ont établi les nouveaux fondements de la vie sociopolitique et démocratique guinéenne en dictant et décrétant une constitution oppressive et asservissante contre un peuple meurtri par 50 années de répressions et de misères;

 

·         Puis, durant l’année 2011, alors qu’au nom de la LDRG j’arrivais au bout des 26 long jours de jeûne et des 208 km de la marche pénible du marathon pour la nouvelle république pour réclamer la tenue d’un référendum populaire sur une Constitution contenant suffisamment de garde-fous pour mettre un terme aux abus de pouvoir en Guinée, déjà durant l’année 2011 nous avions commencé à avoir les premières récoltes de ce qu’ils ont semé au cours des deux années de transition en Guinée.

 

Mesdames et messieurs,

Voilà donc que l’année 2012 vient à son tour de baisser les rideaux et que s’annonce l’année 2013. Vous l’aurez bien compris, l’objet de ce message d’aujourd’hui consiste pour moi, non seulement à mettre en lumière les deuxièmes récoltes de ce qu’ils ont semé lors de la période de transition, mais aussi et surtout, à vous prendre en témoin et à prévenir sur ce qui pourrait arriver en 2013 si les choses continuent telles quelles se présentent actuellement.

 

I-Les deuxièmes récoltes de ce qu’ils ont semé au cours des 2 années de transition 

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

Pour celles et ceux d’entre nous qui savent observer, à bien des égards, l’année 2012 fut une année de vérité. Une année de vérité sur les divers plans socioéconomique, démocratique et politique.

 

1-Sur le plan socioéconomique : Alpha Condé et son gouvernement ont dès le début de leur mandat fixé les priorités. Il s’agit de : « la révision du code minier, la politique agricole, la lutte contre la corruption, et la réforme de l’armée ». Je ne vais donc faire aucun procès d’intention ici. Nous allons tout simplement voire les faits tels qu’ils se sont présentés en 2012 et chacun de nous pourra par la suite en faire son propre jugement.

 

a-concernant la politique agricole : l’objectif de Alpha Condé, qu’il a affirmé et réaffirmé à plusieurs reprises, est d’assurer l’autosuffisance alimentaire des populations guinéennes en 3 années. C’est d’ailleurs le même objectif qui a été repris dans le discours de politique général de son premier ministre. Au cours de l’année 2012, il faut quand même reconnaître le volontarisme de Alpha Condé sur la politique agricole. Des progrès ont été observé sur ce plan, et comme il a lui-même souligné dans son discours de la fête de l’indépendance : « aujourd’hui il y a du riz guinéen sur le marché à Conakry ». Sur le plan de la politique agricole, Alpha Condé et son gouvernement sont donc à encourager.

 

Cela dit, il y a cependant plusieurs critiques à apporter sur la méthode et la vision stratégique à moyen et long terme du gouvernement sur la politique agricole.

 

·         Pour ce qui est de la méthode : le moins qu’on puisse dire est qu’il est totalement déplacé que le gouvernement puisse piloter la politique agricole à partir de Conakry. La politique agricole peut être définie à Conakry, mais pour une question d’efficacité, elle ne peut être réalisée qu’au niveau local car l’agriculture est d’abord et avant tout une question locale. Donc à ce niveau il y a lieu d’affirmer que tant que le volontarisme observé sur le plan de la politique agricole n’est pas accompagnée d’une réelle politique de décentralisation efficace, non seulement les minces progrès observés seront très vite réversibles, mais de plus, c’est toute la politique agricole de Alpha Condé qui sera en risque;

 

·         Pour ce qui est de la vision stratégique : Alpha Condé ne fait qu’offrir une politique agricole conjoncturelle à la Guinée. Sa politique agricole est une politique qui se fait d’année en année. Il n’y a aucune vision et aucune perspective à moyen et long terme. Par exemple, est-ce que la Guinée est entrain d’investir suffisamment sur des semences diversifiées et de qualités? Est-ce que la Guinée est entrain d’investir suffisamment sur la recherche agronomique et sur la formation d’ingénieurs agronomes? Tout cela n’est pas du tout évident. Pourtant sont là en réalités les seuls facteurs susceptibles de donner à moyen terme à la Guinée un avantage compétitif sur un créneau particulier dans la sous-région ouest-africaine.

 

Il faudrait finalement rappeler à Alpha Condé que voilà déjà deux années qu’il est au pouvoir. Il a pris l’engagement personnel que la Guinée sera un pays auto-suffisant sur le plan alimentaire en 3 années. Nous, au sein de la LDRG, nous souhaitons vivement qu’il atteigne cet objectif. Il a encore une année pour corriger le tir sur la méthode et sur la vision stratégique afin de pouvoir laisser une trace durable sur le plan agricole durant son mandat.

 

b-concernant la révision du code minier : Alpha Condé avait pris l’engagement de réviser tous les contrats miniers, de rendre l’octroi de permis plus difficile pour les compagnies minières, d’annuler les doits d’exploitation inactifs, et de doubler la contribution de la Guinée dans la participation aux projets miniers. À ce niveau aussi, même si cela tend à s’estomper avec l’usure du pouvoir, il faut quand même souligner un certain volontarisme de Alpha Condé et de son gouvernement. Mais les guinéens se rendent bien compte qu’il ne suffit pas de réviser les contrats miniers pour que l’argent coule à nouveau dans les caisses de l’État. Jusqu’à présent, il n’y aucune trace dans le budget de l’État des $700 millions de dollars versé par la compagnie Rio Tinto en Avril 2011 à l’État guinéen. Où est passé ce montant? De plus, l’instabilité politique et les multiples affaires de corruptions qui entourent l’octroi des contrats miniers en Guinée font que des géants miniers qui ont la capacité d’investir durablement en Guinée, notamment la compagnie BHP Billiton, jettent l’éponge au profit de petites compagnies qui n’ont aucune capacité d’investissement et qui sont spécialisées dans la spéculation et la revente de contrats. Aujourd’hui, même la compagnie Rio Tinto qui promet des milliards de dollars d’investissement en Guinée met ses principaux projets en suspens parce que le gouvernement guinéen est incapable de remplir sa part du contrat. Finalement, lorsque le gouvernement guinéen envoi les 3 et 4 août 2012 une expédition militaire pour massacrer les populations de la zone minière de Zogota qui réclamaient légitimement leur part dans l’exploitation des richesses minières de leur localité, alors il y a de sérieux doutes à se faire sur la volonté réelle de Alpha Condé et de son gouvernement concernant la politique minière guinéenne. Le moins qu’on puisse dire est que cette politique minière est partie sur de très mauvaises bases et que, pour le moment, seuls Alpha Condé, sa famille et ses proches profitent de sa réforme minière.

 

c-concernant la réforme de l’armée : dans son discours à la nation le 2 octobre 2012 à Boké, Alpha Condé à affirmé avec beaucoup d’assurance que « … l’armée s’est réformée au service de la sécurité républicaine… ». Je pense que Alpha Condé est le seul qui a compris ce qu’il a voulu dire par là. En fait, il a suffit à Alpha Condé d’aider 4000 soldats en âge de retraite de prendre leur retraite pour dire que la sécurité et de la défense nationale ont été réformé. Ceci est tout simplement ridicule! L’armée guinéenne est aujourd’hui totalement désorganisée. Toutes les ressources destinées à l’armée nationale ont été redirigées et concentrées au niveau de la sécurité présidentielle. La sécurité présidentielle comprend encore en son sein des éléments accusés de crimes contre l’humanité par l’ONU et la CPI. Comme à tous les niveaux de l’administration publique, au lieu de reposer sur le mérite, la nomination et la promotion des cadres de l’armée est plus que jamais devenue une affaire strictement familiale et ethnocentriste. Le budget de l’armée nationale et de la sécurité présidentielle sont encore des dossiers secrets qui ne sont connus ni des citoyens, ni des acteurs publics, même pas des membres du gouvernement, a plus forte raison d’un Parlement qui n’existe pas. Non seulement l’armée est encore composée d’éléments indisciplinés et impunis, mais de plus, c’est encore une armée incontrôlable qui n’a aucune notion de protection civile et de respect des droits humains qui s’impose en Guinée. Les massacres, accompagnés de viols et de cassages, dans les localités de Zogota et de Guékédou en Août et en Décembre 2012 en disent long sur la réforme de l’armée dont Alpha Condé ne cesse de se venter matin et soir. Mais il faudrait aussi qu’il se rappel bien du sage adage qui dit que : « Qui gouverne par l’épée périra par l’épée ». À bon entendeur!

 

d-concernant la lutte contre la corruption : il n’est même plus la peine de faire des schémas pour démontrer les intentions de Alpha Condé et son gouvernement. Non seulement dès le début de son mandat il s’est entouré des cadres les plus corrompus que le régime de Lansana Conté a pu fabriquer au cours des 25 dernières années, mais de plus, d’année en année depuis son investiture la Guinée ne cesse de renforcer son image de pays très corrompu. Au cours de l’année 2012, non seulement les systèmes mafieux ont procédé à l’assassinat de la directrice national du trésor public, mais de plus, l’organisation Transparency Internationale est allé jusqu’à affirmer que la Guinée est le pays le plus corrompu de l’Afrique de l’Ouest. Pourtant, dans sa promesse de changement, Alpha Condé avait bien promis de faire le ménage. Il me semble qu’il est désormais évident que, non seulement il n’est pas celui qui fera ce ménage, mais de plus, le système mafieux et tribaliste qu’il est entrain d’instaurer en Guinée fera sans doute partie des ordures à balayer lorsque l’heure du ménage arrivera.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

La révision du code minier, la politique agricole, la lutte contre la corruption, et la réforme de l’armée, ce sont là les priorités énoncées par Alpha Condé en début de mandat. Et nous venons de voire ce qu’il en a été au cours de l’année 2012.

 

Cependant, il est vrai, sur le plan socioéconomique, ce n’est pas tout. Au cours de l’année 2012, la Guinée a bénéficiée de l’effacement de la grande majorité de sa dette publique extérieure. Ceci est un acquis incontestable qu’il faut mettre au crédit de Alpha Condé et de son gouvernement, plus particulièrement du ministre de l’économie et des finances. En temps normal, l’effacement de cette grosse dette publique devait être une bouffée d’oxygène pour l’économie guinéenne, car ce sont là des sommes qui devaient d’abord être réinvesties dans les programmes sociaux que sont l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, la sécurité  et les infrastructures de base. Mais Alpha Condé et son gouvernement en ont décidé autrement et ils ont fait d’autres choix : « l’effacement de la dette publique guinéenne va d’abord servir à augmenter de 50% le salaire des fonctionnaires ».

 

Soyons bien d’accord, nul n’est contre l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires de l’État. Mais lorsqu’on sait que, déjà avant l’effacement de la dette publique, chaque année l’État guinéen s’endettait pour financier plus de 50% des salaires d’une administration publique guinéenne hypertrophique qui a vocation à s’auto-entretenir au détriment de la fourniture d’un service public de qualité aux populations guinéennes, lorsqu’on est avertit de cela, alors il faut dire que c’est un total manque de « sens du devoir politique » et une « très grande irresponsabilité publique » de penser encore à augmenter, sans aucune contrepartie, les salaires des fonctionnaires. Et pire encore, lorsqu’on sait que malgré l’effacement de cette grosse dette publique extérieure, sur le plan budgétaire, contrairement à ce que Alpha Condé et son gouvernement peuvent laisser croire, l’État guinéen enregistre encore un budget public déficitaire. C’est-à-dire que, malgré l’effacement de la dette publique, la Guinée doit encore s’endetter pour boucler son budget public. Il faut le dire haut et fort : « la Guinée est un pays en profonde crise budgétaire et économique ». C’est parce que cette situation de crise a tellement perdurée que cela semble devenir une situation normale pour les populations, pour les politiciens véreux et les acteurs publics guinéens.

 

Pour sortir de cette grave situation de crise socioéconomique et espérer la prospérité pour tous en Guinée, l’augmentation du salaire des fonctionnaires sans aucune contrepartie d’amélioration du service public et de recettes publiques nettes n’est pas du tout le genre de décisions dont nous avons besoin. Pour une quelconque augmentation du salaire des fonctionnaires, il faut non seulement couper dans d’autres dépenses publiques, mais aussi et surtout, il faut véritablement lutter contre la corruption et absolument réformer l’administration publique guinéenne pour faire d’elle une structure moderne, efficace et efficiente au service du citoyen. Mais, hélas, pour lutter contre la corruption et réformer l’administration publique guinéenne, il faut aussi du courage politique. Et Alpha Condé a fortement manqué de courage sur ce coup. Cela coûtera très cher à la Guinée au cours des prochaines années. Dans cette lancée, non seulement en deux années la dette publique guinéenne reviendra à son niveau initial, mais de plus, Alpha Condé endettera la Guinée beaucoup plus qu’elle ne l’était au moment où il a pris le pouvoir. Le ministre de l’économie et des finances devrait aider Alpha Condé à bien comprendre cela.

 

Finalement, sur le plan socioéconomique, l’année 2012 fut aussi marquée par la honteuse apparition de l’épidémie de choléra qui a entraîné plus d’une centaine de morts sur toute l’étendue du territoire national. L’appariation de cette épidémie de choléra dénote bien de la totale défaillance du système de santé public et de la saleté dont s’accommodent sans gène des acteurs politiques qui sont incapables de gérer même le ramassage d’ordures dans le pays. Par ailleurs, l’année 2012 fut également marquée par la forte recrudescence de l’insécurité en Guinée et la paupérisation de la jeunesse guinéenne dans le chômage et le manque de perspective. Toutes ces misères ont naturellement provoqué au cours de l’année 2012 des soulèvements populaires à l’intérieur du pays, notamment à Kindia, Fria, Kamsar, Labé, Zogoto, Siguiri, Guékédou, et même à Conakry, pour revendiquer des besoins de bases tels que l’eau potable, l’électricité, l’éducation, l’emploi, ou des retombées de l’exploitation des richesses locales.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

Voilà tout éclairé ce que fut la vie socioéconomique guinéenne tout au long de l’année 2012. Quant à la question à savoir « Que sont devenues les promesses de changement de Alpha Condé? » ou à la question à savoir « Est-ce que Alpha Condé est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs qu’il s’est fixé en début de mandat? », chacun de nous en jugera en fonction des faits que je viens d’éclairer.

 

2-Sur le plan de la gouvernance démocratique : il faut commencer par dire que les différents acteurs de la transition, notamment celles et ceux qui ont préféré résumer les deux années de transition à de simples questions électorales, celles et ceux qui ont préféré dicter et décréter contre un peuple innocent une constitution oppressive et asservissante, ceux-là doivent enfin avoir le courage de reconnaître publiquement qu’ils ont échoué et que le blocage institutionnel et démocratique auquel la Guinée est confronté aujourd’hui n’est que le résultat de leurs œuvres. Tout au long de l’année 2012, le vide et le blocage institutionnel n’ont pas cessé de se manifester en Guinée.

 

        ·         D’abord, deux années après la constitution qu’ils ont dicté et décrété, encore aujourd’hui la Guinée est le seul pays au monde qui n’a un Parlement élu. Quant au pouvoir judiciaire, nos magistrats n’ont même pas encore de locaux pour s’installer et travailler. S’il existe une institution qu’on peut encore qualifier de légitime en Guinée, c’est seulement le pouvoir exécutif. Voilà pourquoi encore en 2012 Alpha Condé a gouverné comme bon lui semble. Grâce à nos acteurs politiques et au CNT, ni lui ni son gouvernement ne sont redevables devant aucune institution en Guinée. Qu’est-ce qu’on peut souhaiter de plus? Absolument rien! Et lorsque vous voyez le CNT voter et adopter des lois, on se demande de qui ils ont tiré ce mandat et de qui se moque-t-on. C’est totalement ridicule. Le CNT n’est qu’une couverture démocratique pour le pouvoir exécutif. En réalité la Guinée est aujourd’hui gouvernée par décret. Cette histoire de CNT est un véritable théâtre. C’est un véritable simulacre de démocratie et tout le monde le sait, mais personne ne parle parce qu’ils savent qu’ils sont tous coupables. Et quel plus terrible sors que celui qui est réservé à ceux qui s’obstinent dans le faux et le mensonge!

 

        ·        Puis, et c’est cela la plus grande hypocrisie aujourd’hui en Guinée, d’abord ils rédigent, dictent et décrètent une constitution dictatoriale et oppressive contre tout un peuple, et lorsque Alpha Condé applique les lois qu’ils ont dicté et décrété, ensuite les politiciens guinéens l’accusent de dictateurs. Mais voyons, cela ne fait aucun sens. C’est l’hypocrisie la plus totale. Où est-ce qu’ils étaient lorsque ces lois étaient dictées et décrétées contre nous? Où est-ce qu’ils étaient lorsque j’effectuais ces 26 longs jours de jeûnes et ces 208 km de la marche pénible du marathon pour la nouvelle république pour réclamer la tenue d’un Référendum populaire sur une Constitution suffisamment forte pour mettre un terme aux abus de pouvoir en Guinée? Où est-ce qu’ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient? Et vous les voyez aujourd’hui organiser des manifestations par-ci et par-là pour dénoncer les lois qu’eux-mêmes ont dicté et décrété. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Ils vont beau organiser leurs manifestations, mais tant qu’ils n’auront pas renié publiquement les lois oppressives qu’ils ont dicté et décrété contre nous, nous le Peuple de Guinée, tant qu’ils n’auront pas repris le chemin du bons sens qui consiste à doter d’abord la Guinée d’une Constitution contenant suffisamment de garde-fous avant d’aller à une quelconque élection, alors toutes ces manifestations ne seront que vaines.

 

3-Sur le plan strictement politique : en 2012 s’il y a une chose que les différents acteurs politiques guinéens ont réussi à bien faire, et en premier lieu Alpha Condé,  c’est bien de diviser encore plus les populations guinéennes selon l’ethnicité. Nous continuons encore à voire des acteurs politiques se coaliser, non pas selon leur appartenance idéologique, ou selon leurs propositions, ou même selon leurs projets de société, mais plutôt selon leur appartenance ethnique. Cela, ils savent le faire. Et ils peuvent être fiers d’eux. Mais tout le monde le comprend désormais, parce qu’ils n’ont aucun projet et aucune vision à offrir à la nation, alors c’est de cette division ethnique qu’ils tirent tout leur pouvoir. Mais le Peuple commence à être fatigué de ce jeu et moi je le sens, je le vois. Ils périront tous par ce jeu de division ethnique.

 

Rappelez-vous encore, durant la période de transition, alors qu’au nom de la LDRG je n’ai jamais cessé de les appeler au bon sens, ils ne cessaient tout le temps d’affirmer que « tout le problème de la Guinée c’est l’organisation des élections présidentielles, et qu’après cela tout ira bien en Guinée ». C’est ainsi qu’ils sont parvenu à résumer deux années de transition à de simples questions électorales. Cependant chacun connait et voit bien pour la deuxième année consécutive les récoltes de leurs élections présidentielles. Tout au long de l’année 2012, alors qu’au nom de la LDRG je n’ai jamais cessé de les appeler au bon sens en faisant signer la Pétition qui réclame la tenue, avant toute élection, d’un Référendum populaire sur une Constitution contenant suffisamment de garde-fous pour mettre un terme aux abus de pouvoir,  comme des sourds aveugles insensés, malgré tout ils reprennent encore la même chanson : ils disent « le problème de la Guinée c’est l’organisation d’élections législatives, après cela tout ira bien en Guinée ». Voyez-vous mes cher(e)s compatriotes, tout en s’obstinent dans l’égarement, ils refusent d’entendre et de comprendre le Message. Quel plus horrible sors que celui qui est réservé aux dénégateurs et aux égarés!

 

II-Que nous réserve l’année 2013 en Guinée?

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Alors que je viens de mettre en lumière sur les divers plans socioéconomique, démocratique et politique le comportement de la Guinée au cours de l’année 2012, je sais cependant que la question qui est au cœur de chacun de nous aujourd’hui est celle de savoir « Que nous réserve la nouvelle année 2013? ».

 

A moins qu’il soit procédé avant les prochaines élections législatives à un Référendum populaire sur une Constitution garantissant au peuple de Guinée les 8 garde-fous suivants :

 

        1.    La création d’un organe Anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques;

        2.    L’indépendance organisationnelle et fonctionnelle de notre Banque centrale;

        3.    L’indépendance effective de notre système judiciaire;

        4.    L’exploitation rationnelle des nos ressources naturelles et la redistribution équitable des richesses nationales;

        5.    L’obligation pour les gouvernants de rendre des comptes devant un Parlement fort;

        6.    La neutralité politique d’administration publique et des forces de défense et de sécurité;

        7.    Le rétablissement de l’équilibre ethnique au sein des forces de sécurité et de défense ainsi qu’à tous les niveaux de l’administration publique; et enfin

        8.    Le partage du pouvoir de manière à garantir l’unité nationale.

 

A moins qu’il soit procédé à un Référendum populaire sur une Constitution garantissant au Peuple de Guinée ces 8 garde-fous que je viens de citer, alors il doit être évident pour chacun de nous que ce que l’année 2013 nous réserve ne peut être que la suite logique de ce que nous avons connu en Guinée en 2011 et 2012.

 

1-Sur le plan économique : du fait de l’allègement de la dette publique, au cours des 6 premiers mois de l’année 2013, l’inflation sera maîtrisée. Les prix sur le marché vont se stabiliser durant cette période. Cependant, parce qu’aucune mesure ambitieuse de lutte contre la corruption et de réforme de l’administration publique n’est envisagée, alors au cours de la même période la Guinée connaîtra une stagnation économique. Cette stagnation économique sera en plus entretenue, non seulement par le haut taux de chômage chez les jeunes, mais surtout par les déséquilibres dans les investissements publics et la situation amorphe du secteur privé. Au cours des 6 derniers mois de l’année 2013, sauf pour le secteur agricole qui connaîtra une légère croissance, la situation économique dans son ensemble se dégradera progressivement en Guinée. Cette dégradation sera provoquée, non seulement par la forte pression des charges non productives sur le budget de l’État au détriment des investissements publics, mais aussi par l’incertitude de la situation politique de la Guinée. Alors le taux d’inflation repartira à la hausse et l’économie ralentira progressivement jusqu’à frôler la récession en fin d’année 2013.  

 

2-Sur le plan social: malheureusement, comme en 2011 et 2012, les récoltes seront maigres au cours de l’année 2013. Les récoltes seront maigres non pas par le manque d’efforts de Alpha Condé et son gouvernement, mais tout simplement par la nature de l’exercice du pouvoir. L’État guinéen est dans un tel état de désintégration qu’il faut, parallèlement à une réforme centrale de l’administration publique, développer des politiques conjoncturelles qui partent du niveau local pour pouvoir faire bénéficier aux populations à la base des quelques bénéfices sociaux possibles. Alpha Condé n’a pas encore compris cela et il continu tout au contraire à centraliser le pouvoir dans son palais. De ce fait, en plus du climat d’insécurité et du chômage des jeunes qui va s’installer durablement en 2013 en Guinée, la situation de l’éducation, de la santé publique, de la fourniture en eau potable et des infrastructures de base vont continuellement se dégrader en 2013. C’est seulement sur le plan de la fourniture en électricité, du transport public et du maintient des infrastructures routières que la situation va légèrement s’améliorer. Cette situation de précarité sociale renforcera considérablement le désespoir de la jeunesse guinéenne. Cependant, en dépit de ce grand désespoir, je ne vois que très peu de manifestations populaires pour des raisons de précarité socioéconomique au cours de l’année 2013 en Guinée. Encore une fois, pour des raisons de précarité socioéconomique, il y aura beaucoup moins de manifestations populaires en 2013 qu’il y en a eu en 2012.

 

3-Sur le plan de la gouvernance démocratique : comme en 2011 et 2012, le vide institutionnel et le manque de légitimité des institutions existantes vont naturellement entraîner le pouvoir exécutif, le seul qu’on peut encore qualifier de légitime aujourd’hui en Guinée, à occuper tout l’espace institutionnel. Donc le caractère dictatorial du régime de Alpha Condé va s’exprimer de plus en plus fortement au cours de l’année 2013. Le gouvernement et les gouvernants agiront sans aucune conscience de devoir rendre des comptes. Les divergences politiques n’auront d’autres espaces pour s’exprimer que dans la rue. La justice n’existera que pour les plus forts et l’impunité caractérisera l’année 2013 en Guinée.

 

4-Sur le plan politique : l’heure de vérité est proche. Repoussée à plusieurs reprises, la date de 12 mai 2013 a été proposée pour la tenue des élections législatives en Guinée. Il est vrai qu’il y a toutes les chances que ce délai soit à nouveau reporté. Mais comme ils ne peuvent pas le prolonger indéfiniment, alors tout laisse croire que 2013 s’annonce être une année électorale en Guinée.

 

Sur le plan strictement politique, le stratagème de Alpha Condé qui consistait à diviser la nation et à retarder l’organisation des élections législatives, le temps de délivrer quelques promesses électorales et d’installer profondément son parti, ce pari est sur le point d’être perdu. Non seulement sur le plan socioéconomique il n’a pas encore pu délivrer grand-chose, mais de plus, son jeu de division n’a fait que coaliser ses opposants politiques qui n’ont rien en commun aujourd’hui si ce n’est la volonté de battre Alpha Condé dans les urnes. De plus, certes Alpha Condé arrive à s’acheter le soutien des fonctionnaires en leur promettant 50% de hausse de salaire au cours de l’année 2013, mais l’implantation de son parti se fait apparemment dans la douleur à l’intérieur du pays comme le prouve les récentes répressions militaires dans la ville de Guékédou où un préfet de la république acquis au parti de Alpha Condé à voulu forcer contre leur gré les populations de Guékédou à adhérer au parti de Alpha Condé.

 

À la veille des élections législatives, il se trouve donc que Alpha Condé et son parti sont réellement impopulaires en Guinée. De ce fait, logiquement il n’y a que deux issues qui se présentent pour Alpha Condé et son parti lors des prochaines élections législatives : « soit frauder et gagner la majorité des sièges au parlement; ou alors accepter la défaite et le statut de parti minoritaire au sein du Parlement ».

 

Même si tel que conçu dans la constitution dictée et décrétée lors de la transition le Parlement n’aura aucun réel pouvoir pour influencer les actions du gouvernement, cependant, les velléités totalitaires de Alpha Condé, de son parti et de son régime cachent à peine sa volonté de s’offrir à tout prix la majorité parlementaire. De ce fait, la question n’est plus de savoir s’il y aura des fraudes, mais plutôt : Quelles seront la nature et l’ampleur des fraudes électorales? Et surtout, vu qu’aucune institution n’est légitime et qu’aucun acteur politique ne fait confiance aux institutions du pays, quel autre recours les opposants à Alpha Condé emploieront-ils en cas de fraudes massives constatées? De même, ces élections seront-elles reconnues par la communauté internationale? Au sein de la communauté internationale, quels sont ceux qui reconnaîtront, ceux qui auront des réserves, et ceux qui ne reconnaîtront pas les résultats de ces élections?

 

En réalité se sont là les véritables questions qui se posent au cours de l’année 2013 sur le plan strictement politique en Guinée. Par rapport à toutes ces questions, voici ce qui se révèle à moi :

 

        ·         D’abord, les élections auront lieu dans un climat de violence entretenu par le positionnement des différents  acteurs politiques;

        ·         Puis, il y aura des fraudes électorales évidentes en faveur du parti de Alpha Condé;

        ·         Les opposants à Alpha Condé ne reconnaîtront pas la grande majorité des résultats des élections;

        ·         Les recours légaux et institutionnels ne pourront pas calmer les ardeurs des politiciens et de leurs militants;

·         Il y aura des manifestations politiques violentes par endroit et pacifiques par endroits;

        ·         Alpha Condé déchaînera encore une fois ses milices et les forces armées pour réprimer les manifestations et imposer la victoire de son parti;

        ·         Grâce à la force, le régime de Alpha Condé imposera une chape de plomb en Guinée;

        ·         À partir de ce moment, s’il arrive à tenir le pays, alors Alpha Condé n’aura plus le choix que de continuer à gouverner par la force et la violence jusqu’à la fin de son mandat;

        ·         Après ces élections, les divisions ethniques et politiques seront encore plus marquées en Guinée;

        ·         La grande majorité de la communauté internationale reconnaîtra les résultats des élections. Mais il y aura quand même un petit nombre d’acteurs internationaux qui aura des réserves face à ces résultats. Une chose reste cependant certaine, c’est à partir des résultats de ces élections législatives que l’état de grâce internationale de Alpha Condé et de son régime se terminera. Alors que jusque là la communauté internationale lui faisait le crédit de l’opposant historique à la tête d’un pays vers une véritable transition démocratique, à partir de ce moment, Alpha Condé et son régime endosseront définitivement le statut de dictature rétrograde à la tête d’un pays à libérer.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

Sur le plan strictement politique, si nous ne procédons pas avant toute élection à la tenue d’un Référendum populaire sur une Constitution contenant les 8 garde-fous que j’ai cité précédemment, voici ce que je vois pour l’année 2013. C’est aux lendemains de ces élections que la voix de la LDRG sera encore mieux entendue et comprise. En ce moment, les véritables opposants progressistes, après un examen de conscience profond et sincère, n’auront d’autres choix que d’endosser le Message de la LDRG et de se ranger définitivement de nôtre côté dans la lutte pour la refondation de notre république et de notre nation. En ce moment, il n’y aura plus qu’un seul appel d’ordre : « l’ouverture d’une nouvelle période de transition en Guinée dont le point focal sera la rédaction participative et le vote sur une nouvelle Constitution inclusive, juste, équitable et sans abus de pouvoir ».

 

Il n’est pas non plus exclu que, si les violences électorales et postélectorales débordent, que l’armée intervienne pour mettre un terme au régime de Alpha Condé et annoncer l’ouverture d’une nouvelle période de transition. C’est une option très peu probable parce que Alpha Condé a pris tout son temps pour se constituer un appareil répressif solide. Mais si cette option intervient, de toutes les façons la LDRG, au nom des 530 signataires à ce jours de la Pétition pour la Nouvelle République, sera encore prête et plus forte pour porter son Message et prendre toute la place qui lui revient dans l’organisation de la transition en Guinée.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

En tenant compte de ce qui s’est passé en Guinée depuis l’ouverture de la période de transition en décembre 2008, voilà tout éclairé dans les détails ce que l’année 2013 réserve pour la Guinée sur les multiples plans économique, social, démocratique et politique. En conjuguant toutes ces tendances ensemble, alors que partout ailleurs en Afrique des pays s’émancipent des dictatures, progressent vers la démocratie et se libèrent de la pauvreté, il apparaît donc de manière très objective que 2013 sera une autre année de division ethnique, de retard socioéconomique et de régression démocratique pour la Guinée.

 

III - Conclusion

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

C’est dans cet abîme très obscure que je vous rappel aujourd’hui encore l’histoire d’un des votre qui, depuis les premières heures de la transition en décembre 2008, n’a jamais cessé d’appeler la nation à la raison et à prévenir sur les risques de résumer une transition de deux années à de simples questions électorales. À ce jour, j’ai réalisé 26 long jours de jeûne, 208 km de marche pénible, et j’ai récolté 530 signataires, tous des guinéennes et guinéens repartis aux quatre coins de la planète, pour la refondation urgente de notre république et de notre nation. Ce sacrifice, je le porte dans mon âme et dans ma chère. Ce sacrifice, jamais je ne le regretterai de ma vie. Je n’ai pas consenti ce sacrifice pour avoir des promotions politiques ou électorales. Je n’ai pas consenti ce sacrifice pour jouer au super héro ou parce que je n’ai rien à faire. J’ai consenti ce sacrifice parce que le Message que je porte est un message de Vérité pour notre peuple, le Chemin que je dévoile est le chemin de la réussite, de l’union et du progrès pour notre Nation. Tout au long de l’année 2013, vous pouvez à nouveau compter sur la LDRG. Non seulement nous refusons encore de reconnaître la constitution dictée et décrétée contre nous, nous le peuple de Guinée, mais de plus, jamais je n’arrêterai la lutte tant que le peuple de Guinée ne votera pas sur une Constitution contenant les 8 garde-fous que j’ai cité précédemment dans cette adresse. J’invite tous ceux et toutes celles qui croient en la lutte que nous menons au sein de la LDRG à sortir de l’anonymat pour apporter leur soutient au mouvement. L’Heure de vérité approche et nous devons être prêts à prendre toute notre place dans la marche vers l’avenir de notre pays et de notre nation.g1

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

En cette nouvelle année 2013, mes pensées vont d’abord vers les braves femmes guinéennes qui travaillent dur pour déposer chaque jour la dépense familiale sur la table ou pour mettre la marmite au feu pour leurs enfants; Je pense à cette jeunesse guinéenne pétrie de talents, de courage et de volonté qui est depuis trop longtemps abandonné sans aucune perspective; Je pense aux enseignants dans nos écoles qui éduquent nos enfants dans des conditions trop précaires; Je pense enfin à nos populations rurales qui sont les gardiens de ce que notre nation à de plus beau en matière de valeurs traditionnelles et culturelles; Je pense à cette formidable nation guinéenne et je dis « NON » : nous ne sommes pas obligé de continuer dans cette aventure de médiocrité, de haine, de division et de pauvreté. Il est temps de mettre un terme à cette histoire lugubre. La Guinée mérite mieux! Nous sommes capables de travailler ensemble pour le bonheur de tous. Et chaque jour que j’existerai je me battrai sans relâche pour convaincre chacun de mes parents Malinkés, chacun de mes parents Soussous, chacun de mes parents Forestiers et chacun de mes parents Peuls de cette Vérité. Vous me connaissez désormais bien : vous pouvez me faire confiance!

 

Sur ce, mesdames et messieurs, encore une fois, à l’occasion de ce nouvel an 2013, mon épouse se joint à moi pour je vous souhaiter, à vous, vos proches et votre famille, nos meilleurs vœux de nouvel an 2013!

 

!! Santé – Prospérité – Bonheur- Amour - Réussite !!

 

Je vous vous remercie de votre aimable attention.