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Nairobi/Bruxelles, le 30 juillet 2009: Le processus de paix a fait d'énormes progrès au Burundi au cours des derniers mois, mais la poursuite de sa consolidation est nécessaire pour une réussite des élections présidentielles en 2010 et pour mettre définitivement fin à la menace d'un retour au conflit armé.

Burundi: réussir l’intégration des FNL*, le dernier briefing de l’International Crisis Group, examine l’état du processus de paix et ce qui pourrait encore le menacer. Celui-ci a connu depuis huit mois des développements encourageants. En effet, depuis décembre dernier, les ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL) se sont conformés à la loi, en supprimant la référence à l’ethnie "hutu" de leur nom. Ils ont aussi intégré certains de leurs combattants dans les forces de sécurité, en ont démobilisé d’autres et ont fait enregistrer leur mouvement comme parti politique.

Il n’en demeure pas moins qu’il subsiste des motifs de préoccupation quant à l’aboutissement de leur processus d’intégration. Le Burundi n'est pas encore exempt de violence. Les anciens rebelles n’ont pas rendu toutes leurs armes, et de même que le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ils semblent prêts à utiliser tous les moyens, y compris la violence, pour gagner les élections de 2010. Le gouvernement accuse les FNL d'intimider la population, tandis que les anciens rebelles reprochent aux autorités de les soumettre à des persécutions policières et à des arrestations abusives.

« Les FNL et le gouvernement doivent renoncer à la violence et respecter les droits individuels et politiques des autres afin d’assurer l’avancée du processus de paix et le succès des élections en 2010. », affirme François Grignon, directeur du programme Afrique à l’International Crisis Group. « De plus, ils doivent respecter les règles du jeu ou en subir les conséquences »

Dans l’esprit du processus de paix, les FNL devraient cesser immédiatement de percevoir toutes taxes illégales, de maltraiter certains membres de la population et d’utiliser la violence contre les fonctionnaires locaux. Pour leur part, les autorités devraient mettre fin aux arrestations arbitraires, aux détentions prolongées et aux traitements injustes auxquels les sympathisants des FNL sont soumis.

Les progrès récents du processus de paix sont en partie imputables à l’implication des États régionaux et occidentaux et au Partenariat pour la paix au Burundi, un nouveau mécanisme international présidé par l'Afrique du Sud et comprenant les Nations unies, l'Union africaine, l'Ouganda et la Tanzanie. Celui-ci doit jouer un rôle clé dans l’avancement du processus de paix. Le Partenariat devrait par exemple proposer des sanctions ou d’autres mesures correctives contre les acteurs burundais impliqués dans la violence, si cela s’avèrait nécessaire.

« Le Partenariat est un mécanisme adéquat pour jouer un rôle central dans l’effort international d’assistance aux partis burundais et la consolidation des progrès déjà réalisés», déclare James Yellin, directeur du projet Afrique centrale de l’International Crisis Group. « Mais ce sont les Burundais eux-mêmes qui portent la responsabilité première des progrès qui reste à faire, de la résolution des problèmes existants, et de la consolidation pérenne du processus de paix. »

Tag(s) : #International