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Les Ivoiriens se sont rendus aux urnes dimanche 11 décembre pour choisir leurs députés, lors des premières élections depuis la crise postélectorale. Suite à l’appel au boycott du parti de Laurent Gbagbo, le scrutin a été marqué par une faible participation, mais peu d’incidents ont été déplorés.

« La participation est très faible, mais ce n'est pas une affaire de boycott. Les gens sont déçus car on leur dit d'aller voter et après il y a des bagarres ». C’est le sentiment exprimé par un électeur dans le quartier du plateau lors des élections législatives ivoiriennes qui se sont tenues le dimanche 11 décembre.

Après une affluence record lors de la présidentielle de 2010, qui avait engendré une grave crise postélectorale, le scrutin pour élire les députés n’a visiblement pas mobilisé les foules. « De façon générale, l'élection des députés à l'Assemblée nationale n'a jamais autant mobilisé que (...) les présidentielles. Nous tournons généralement autour de 35% », analyse Youssouf Bakayoko, le président de la commission électorale.

Le chef de la mission de l'ONU (Onuci), Bert Koenders, a quant à lui évoqué une participation « relative » au premier scrutin après l’élection du président Ouattara en 2010. Bert Koenders a cependant déploré plusieurs « incidents sécuritaires », notamment à Bonon (dans le centre), « où des individus armés ont dérobé du matériel électoral, dont des urnes ». Pourtant, quelque 25 000 membres des forces de l'ordre ivoiriennes, épaulés par 7 000 éléments de l'Onuci, avaient été déployés dans le pays. Condamnant ces « actes de violence et d'intimidation », le président a tout de même jugé que « dans l'ensemble, la journée s'est passée dans le calme ».

Ignorer les appels au boycott

Quelque 5,7 millions d'inscrits étaient appelés aux urnes pour ce vote à un seul tour. Alassane Ouattara avait appelé dimanche « tous ses compatriotes » à se rendre aux urnes. Il avait demandé à ses citoyens d’ignorer les appels au boycott des partisans de son ancien adversaire Laurent Gbagbo, actuellement retenu prisonnier à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), avait fustigé les conditions d’organisation du scrutin, le qualifiant de non-équitable, et appelé ses partisans à ne pas se rendre aux urnes. Parmi les revendications du FPI figurait la libération de ses principaux dirigeants, notamment de son chef. « Se réconcilier sans Laurent Gbagbo va être difficile », avait argumenté le porte-parole du parti Laurent Akoun.

Étape vers la paix

Dès 17 heures, les bureaux de vote (ouverts le matin dès 7h), ont progressivement fermé, et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté. L’issue du scrutin, dont les résultats seront connus dans la semaine, ne devrait pas réserver trop de surprises. La coalition présidentielle est assurée d'obtenir la majorité des 255 sièges de la nouvelle Assemblée, faute d'adversaires de poids. Mais le score de ses deux principales composantes déterminera le rapport de forces au sein du nouveau pouvoir. « Le Parlement sera véritablement consensuel, démocratique et contribuera au renforcement de la démocratie », a déclaré le président Ouattara.

Pour la majorité des ivoiriens, le scrutin devait constituer une étape essentielle vers la paix et la stabilité du pays. « C'est pour tourner une page sombre de notre pays, on est trop fatigués, il faut aller de l'avant », s’est expliqué Sangaré Sanissi, un électeur, arrivé dès l’aube à son bureau de vote d'Adjamé, à Abidjan.


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Tag(s) : #Afrique de l'Ouest