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mariano-rajoy_espagne.jpgSans surprise et par une majorité écrasante, le Parti populaire (PP) du conservateur Mariano Rajoy a remporté dimanche les élections législatives anticipées en Espagne.

Avec 44,56 % des suffrages, les conservateurs obtiennent la majorité absolue au sein du Congrès et gagnent 186 des 350 sièges de la chambre basse du Parlement, soit 10 de plus que le nombre nécessaire.

Les socialistes, qui étaient au pouvoir depuis 2004, recueillent de leur côté 28,67 % des voix et obtiennent 110 députés, alors qu'ils en possédaient 169 à la dissolution de la chambre. Ils enregistrent ainsi leur plus mauvais résultat depuis les années 70.

Les bureaux de vote ont fermé à 19 h GMT en Espagne, où 36 millions d'électeurs étaient attendus aux urnes pour décider de la composition du prochain Parlement. Le taux de participation a oscillé autour de 70 %, soit quatre points de pourcentage de moins qu'en 2008, selon la porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Elena Valenciano.

La Chambre des députés sera formée de la façon suivante :

  • Parti populaire (PP) : 186 sièges (44,56 %)
  • Parti socialiste (PSOE) : 110 sièges (28,67 %)
  • CiU (nationaliste catalan) : 16 sièges (4,20 %)
  • Gauche unie (IU) : 11 sièges (6,94 %)
  • Amaiur (indépendantiste basque) : 7 sièges (1,41 %)
  • Union, progrès et démocratie : 5 sièges (4,74 %)
  • Parti nationaliste basque (PNV) : 5 sièges (1,37 %)
  • ERC (gauche catalane) : 3 sièges (1,06 %)
  • Bloc nationaliste galicien (BNG) : 2 sièges (0,69 %)
  • Coalition des Canaries (CC) : 2 sièges (0,55 %)
  • Compromis-Equo (écologiste) : 1 siège (0,53 %)
  • Foro : 1 siège (0,41%)
  • GBAI : 1 siège (0,18%)

La crise économique sur toutes les lèvres

Ayant profité de la colère de la population envers le gouvernement socialiste pour sa gestion de la crise économique, Mariano Rajoy succédera donc à José Luis Rodriguez Zapatero à la tête du pays. Il ne devrait pas prêter serment avant le mois de décembre, mais il entend tout de même dévoiler les mesures qu'il compte mettre sur pied pour réduire le déficit public d'ici là.

La crise économique, l'austérité et les 5 millions de chômeurs espagnols ont d'ailleurs été au coeur des discussions dimanche, tant chez les électeurs que les politiciens.

« Demain commencera une nouvelle étape au cours de laquelle notre seul objectif sera de vaincre la crise et le chômage », a déclaré la chef de la campagne du PP, Ana Mato.

Les socialistes espagnols auront donc été incapables de résister à cette crise financière mondiale qui a éclaté à l'automne 2008, qui a fait de 21 % de chômeurs dans le pays. Les Espagnols leur reprochent justement d'avoir tardé à réagir pour redresser l'économie.

Le chef conservateur Mariano Rajoy, 56 ans, aura pu compter sur la colère des électeurs envers le parti socialiste, qui n'a pu venir à bout de la crise de la dette qui a déjà balayé les gouvernements grec et italien.

Mais, contrairement à la Grèce et à l'Italie où les manifestations antiaustérité ont provoqué une crise politique et ont fait chuter les gouvernements, les Espagnols semblent prêts à se serrer la ceinture.

Avec une très forte majorité parlementaire, le Parti populaire aura tout le loisir d'appliquer son plan de réduction des dépenses publiques.

Depuis mai 2010, les Espagnols ont déjà subi une gamme de compression : baisse de 5 % du salaire des fonctionnaires, gel des retraites et recul de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, sans compter les coupes budgétaires dans plusieurs régions autonomes gouvernées par la droite, dont Madrid et la Catalogne.

Toutes ces mesures n'auront pas résolu les difficultés économiques du pays, alors que la pauvreté continue de gagner du terrain.

« Avec la politique à venir du Parti populaire, nous pouvons prévoir une augmentation des manifestations, qu'elles soient d'origine "indignées", syndicales ou corporatistes. Il y aura des mobilisations très fortes, qu'elles soient ou non sous l'étiquette "indignés" », estime Antonio Alaminos, professeur de sociologie à l'université d'Alicante.

Beaucoup d'électeurs se sont donc rendus voter plus désabusés que motivés, en espérant seulement que la situation n'empirera pas trop.

« On peut choisir à quelle sauce on va être mangé, mais on va être mangé de toute façon. » — Jose Vasquez, 45 ans, électeur

En résumé, « la situation est grave, inquiétante, pour tous les Espagnols, les gens normaux, les étudiants, les travailleurs. Tout le monde le vit très mal », a déclaré à l'AFP, Federico Cres, un Madrilène de 43 ans employé chez Iberia.

Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/11/20/001-espagne-elections-dimanche.shtml

Tag(s) : #Europe