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hazare.jpgLe septuagénaire à l'origine de manifestations anticorruption sans précédent en Inde a accepté de sortir de prison. Anna Hazare est parvenu à un accord avec les autorités, qui l'ont autorisé à entreprendre une grève de la faim de 15 jours.

Le militant quittera sa cellule vendredi et pourra observer son jeûne sur une esplanade située dans le nord de Delhi, qui peut accueillir 25 000 personnes, et qui est habituellement utilisée pour des rassemblements politiques ou des festivals.

L'incarcération mardi dernier d'Anna Hazare, qui refusait d'observer une grève de la faim de seulement trois jours, a entraîné une vague de manifestations partout au pays. Mercredi, des milliers de manifestants ont défilé dans plusieurs villes de l'Inde pour soutenir le militant et demander au gouvernement de prendre des mesures fortes contre la corruption.

« La police a proposé sept jours, il voulait un mois, alors au fil des négociations, nous sommes tombés d'accord sur 15 jours », a déclaré Aswathi Muralidharan, une porte-parole du Mouvement de l'Inde contre la corruption lancé par Anna Hazare. « Il n'y a aucune condition posée par la police concernant le nombre de personnes pouvant venir [sur l'esplanade] Ramlila Maidan », a-t-elle ajouté.

Le gouvernement avait ordonné mercredi sa libération, mais Anna Hazare avait refusé de quitter la prison tant qu'il ne serait pas autorisé à jeûner un certain temps. Selon ses proches, le vieil homme, qui ne s'alimente plus depuis mardi, serait en bonne santé.

Des ouvriers s'affairaient jeudi après-midi à nettoyer la place Ramlila Maidan. Des tentes y ont été installées pour protéger les partisans de M. Hazare des pluies diluviennes qui tombent sur Delhi en cette période de l'année.

Les origines de la crise

La croisade d'Anna Hazare a commencé en avril. Le septuagénaire avait entrepris une grève de la faim afin de forcer le gouvernement à adopter une loi permettant de lutter efficacement contre la corruption. Il y a mis un terme après quatre jours de jeûne, lorsque le gouvernement a promis de déposer un projet de loi créant un ombudsman anticorruption.
Le dépôt du projet de loi, début août, a mis le feu aux poudres. Anna Hazare et d'autres activistes anticorruption l'ont dénoncé, parce qu'il place le premier ministre et les juges à l'abri de toute enquête. M. Hazare a alors établi un plan pour une nouvelle grève de la faim.

L'Inde accuse à demi-mot les États-Unis

Mercredi, le premier ministre indien Manmohan Singh a accusé le septuagénaire de chercher à court-circuiter la démocratie en faisant pression sur le gouvernement pour le contraindre à accepter sa version d'une loi anticorruption. Le PM indien a également suggéré l'existence d'une ingérence étrangère : « De nombreuses forces ne veulent pas voir l'Inde se hisser à sa vraie place au sein de la communauté internationale. On ne doit pas se laisser manipuler », avait-il affirmé.

Jeudi, un porte-parole du parti du Congrès, à la tête de la coalition gouvernementale au pouvoir en Inde, a laissé entendre que les États-Unis pouvaient être impliqués dans la vague de manifestations anticorruption mettant le gouvernement à rude épreuve. Rashid Alvi a en effet rapporté des propos tenus la semaine dernière par le département d'État selon lesquels Washington comptait sur l'Inde « pour faire preuve d'une retenue démocratique appropriée » en cas de manifestations.

Actuellement en visite en Inde, le sénateur américain John McCain a rejeté ces accusations. Il y a répondu en disant que « les États-Unis ne sont pas impliqués dans ce qui se passe dans la plus grande démocratie du monde et elles n'ont pas l'intention de l'être ».

Un juge reconnu coupable de détournements de fonds

Pour la première fois jeudi, la chambre haute du Parlement a d'ailleurs reconnu un magistrat d'une haute cour du pays coupable de détournement de fonds. Si la chambre basse en fait de même, il deviendrait le premier juge de haut rang à être démis pour de tels faits. Le juge Soumitra Sen, 53 ans, a été reconnu coupable d'avoir « détourné » de fortes sommes de fonds publics en profitant de sa position de juge à la haute cour de Calcutta.

Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/08/18/008-inde-liberation-militant-corruption.shtml

 

Tag(s) : #Asie et Pacifique