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enfant_soldat.jpg7 juin 2010 – Le gouvernement du Tchad, soutenu par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), organise du 7 au 9 juin à N'Djamena une conférence régionale pour mettre un terme au recrutement et à l'utilisation des enfants dans les conflits armés en Afrique centrale, une région déchirée par les conflits dans lesquels les enfants sont impliqués à la fois dans les milices et les armées nationales.

« Il y a des milliers d'enfants soldats dans les conflits au Tchad, en République centrafricaine et au Soudan », a souligné le Représentant de l'UNICEF au Tchad, Marzio Babille. « Les enfants n'ont pas leur place dans les conflits et il faut mettre un terme à cette tragédie », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que « toute personne de moins de 18 ans ne doit pas être recrutée ni associée à un groupe ou à une force armée dans des fonctions de combat ou dans toute autre fonction, et tout groupe qui recrute des enfants peut être poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) ».

Lors de la Conférence, quatre anciens enfants soldats viendront partager leurs expériences, notamment Ishmael Beah, Défenseur des enfants affectés par les conflits de l'UNICEF, et Emmanuel Jal, aujourd'hui artiste hip-hop.

Des spécialistes de toutes les questions liées au recrutement des enfants, y compris leur réinsertion psychosociale et les violences sexuelles, évoqueront les moyens d'améliorer la coopération transfrontalière, la justice internationale et les mesures techniques et politiques à prendre.

Les délégations gouvernementales du Tchad, du Soudan, de la République centrafricaine, du Nigeria, du Niger et du Cameroun travailleront à la signature de la « Déclaration de N'Djamena », qui vise à obtenir un engagement renouvelé des gouvernements à mettre fin au recrutement d'enfants dans les forces armés et les milices.

Par cette Déclaration, les pays de la région s'engageraient en outre à offrir de meilleures opportunités en matière d'éducation et d'emploi aux enfants démobilisés, ainsi qu'à soutenir financièrement leur réinsertion sociale.

« L'essentiel est invisible pour les yeux. Aujourd'hui, j'invite les gouvernements à regarder les enfants démobilisés de groupes armés dans les yeux », a déclaré Marzio Babille.

« La plupart des pays de la région ont signé des accords internationaux et doivent maintenant franchir une étape supplémentaire et faire preuve d'un engagement plus poussé en ratifiant les protocoles à la Convention sur les Droits de l'Enfant », a-t-il ajouté.

Le Tchad et le Soudan ont signé et ratifié le Protocole facultatif de la Convention sur l'implication des enfants dans les conflits armés. En revanche, le Cameroun et le Nigeria l'ont signé mais ne l'ont pas encore ratifié, alors que la République centrafricaine et le Niger ne l'ont ni signé, ni ratifié.

L'UNICEF souligne que les enfants réfugiés dans ces pays africains où les conflits ont largement débordé des frontières nationales risquent également d'être enrôlés dans des groupes armés.

« Echouer à protéger les enfants du recrutement et de l'utilisation par des forces et des groupes armés entravera la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement », a rappelé le Représentant de l'UNICEF au Tchad, notamment l'OMD 2 sur l'éducation, puisque les enfants recrutés ne sont pas scolarisés, et l'OMD 6 sur la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies, puisqu'ils sont victimes de violences sexuelles, d'abus et d'exploitation.

La Conférence de N'Djamena intervient après le lancement d'une campagne mondiale, le 25 mai, pour le dixième anniversaire de l'adoption par l'Assemblée générale de deux Protocoles facultatifs à la Convention des Droits de l'Enfant sur l'implication des enfants dans les conflits armés, et sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants, et la pornographie mettant en scène des enfants.

A cette occasion, le Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake, a souligné que ces Protocoles facultatifs « représentent une promesse faite aux enfants les plus vulnérables au monde, ceux nés dans la pauvreté extrême et le désespoir, dans des pays déchirés par les conflits et forcés de vivre dans des conditions d'asservissement inimaginables imposées par des adultes qui les considèrent comme des marchandises ».

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a lui appelé à l'adoption et à la ratification universelle de ces Protocoles à l'horizon 2012.

A ce jour, le Protocole facultatif sur l'implication des enfants dans les conflits armés a été ratifié par 132 pays ; 25 pays l'ont signé mais pas ratifié et 36 ne l'ont ni signé ni ratifié. Celui relatif à l'implication des enfants dans les conflits armés et la vente d'enfants, la prostitution des enfants, et la pornographie mettant en scène des enfants a été ratifié par 137 pays ; 27 l'ont signé mais ne l'ont pas ratifié et 29 ne l'ont ni signé, ni ratifié.

Source: http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=22108&Cr=enfant&Cr1

Tag(s) : #Afrique de l'Ouest