Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Il est donc question de l’avenir de la Guinée, à Abuja au Nigeria lors d’une réunion organisée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). La Guinée qui porte encore les blessures de la répression sanglante qui, selon l’ONU, a fait au moins 150 morts, il y a deux semaines. A Abuja, sont présents le Groupe de contact international qui représente notamment l’Union européenne, ainsi que l’Union africaine et l’ONU. Ils doivent recevoir une délégation de la junte et des membres des Forces vives pour examiner la situation. Les représentants des organisations régionales se sont montrés particulièrement critiques envers les militaires guinéens, tandis qu’une journée « ville morte » était observée à Conakry.

A l’ouverture de la réunion, lundi matin, il y avait, d’un côté, les Forces vives guinéennes, avec les principaux leaders de l’opposition et de la société civile, et, de l’autre, une délégation de la junte militaire et du gouvernement conduite par Mathurin Bangoura, ministre de la Communication et membre du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigé par le capitaine Dadis Camara.

Le président de la Commission de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), Mohamed Ibn Chambas, après avoir observé une minute de silence pour les victimes du 28 septembre dernier, a eu, ensuite, des mots très durs à l’endroit de la junte. « La situation en Guinée, a dit Chambas, s’est aggravée par l’arbitraire et l’oppression contre les opposants et une population civile sans armes. Ces populations se tournent vers l’Union africaine, la CEDEAO et la communauté internationale pour ne plus qu’on tire sur elles. La CEDEAO appelle à la création d’une commission d’enquête internationale sur les événements du 28 septembre ».

Les attentes de la communauté internationale

L’enjeu de cette réunion, c’est d’abord de clarifier les rôles du Groupe de contact international et de Blaise Compaoré, le président burkinabé désigné facilitateur par la CEDEAO. Ensuite, cette réunion se tient à quelques jours de l’expiration du délai d’un mois fixé par l’Union africaine (UA) pour que la junte clarifie par écrit ses intentions, de prendre part ou de ne pas participer aux élections. « Et nous attendons ici des indications de la délégation du CNDD et du gouvernement », a déclaré Ibrahima Fall, co-président du groupe au titre de l’Union africaine.

La réunion prépare aussi un sommet du Conseil de sécurité des pairs de l’Union africaine, prévu la semaine prochaine. Maintenant, les Forces vives attendent de cette réunion que le groupe de contact international, ou du moins la CEDEAO, disqualifie le capitaine Dadis Camara comme chef d’Etat de Guinée, qu’il soit disqualifié également comme celui pouvant conduire la transition. Et puis, que la communauté internationale déploie une force neutre en Guinée pour protéger la population et les opposants.

Conakry « ville morte »

Pendant ce temps-là à Conakry, c'était la journée « ville morte ». Les habitants de la capitale ont répondu à l'appel des syndicats qui ont demandé aux Guinéens d'observer deux journées de deuil et des prières. La junte a fait savoir que les rassemblements étaient interdits. Pour le syndicaliste Ousman Oura Diallo, il s'agit aussi de montrer la détermination de la société guinéenne, au moment où les diplomates de la CEDEAO se réunissent à Abuja.

Source: http://www.rfi.fr/actufr/articles/118/article_85579.asp

Tag(s) : #Transition-Guinée