Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

M.Mamadou Oury Diallo, Président de la LDRG

Ce mardi 2 avril 2024, nous avons pris connaissance de la déclaration incendiaire d’une coalition d’acteurs politiques se faisant appeler les « Forces Vives de Guinée ». Avant de nous intéresser au contenu de cette déclaration incendiaire, il est utile de rappeler à nos concitoyens qui sont les acteurs qui se cachent derrière les Forces Vives de Guinée. En effet, il s’agit de l’ensemble des acteurs politiques :


1.Qui étaient tellement pressés d’aller aux élections lors de la transition de 2008 qu’ils avaient provoqué les crimes contre l’humanité de septembre 2009 que le CNRD est en train de faire juger aujourd’hui en Guinée;

 

2.Qui étaient tellement pressés d’aller aux élections lors de la transition de 2008 qu’ils avaient rédigé à huis-clos et fait décréter contre le peuple en mai 2010 une constitution incohérente, oppressive et inconnue du peuple (ceci est de la haute trahison envers la nation);

 

3.Qui, tout au long de la gestion du régime précédent, avaient comploté pour violer la constitution qu’ils avaient eux-mêmes rédigé et fait décréter contre le peuple;

 

4.Qui, tout au long de la gestion du régime précédent, avaient privilégié la violence (près de 400 morts), la division ethnique et la corruption phénoménale ayant mis le pays à genoux;

 

5.Qui, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir le 5 septembre 2021, ont refusé la main tendue par les autorités de la transition pour accompagner la mise en œuvre du chronogramme en 10 points de la transition;

 

6.Qui, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, parce qu’ils refusent de faire face à la justice de leur pays pour répondre de leur gestion, ne cessent d’inciter les populations à la violence afin de faire dérailler et faire échouer cette transition de la dernière chance pour la Guinée.


Ainsi, avant de nous intéresser au contenu de la déclaration incendiaire des Forces Vives de Guinée, il était important de souligner les six points précédents afin que chacun sache de qui nous parlons.


Dans leur déclaration du 2 avril 2024, comme à leur habitude, les Forces Vives promettent de mettre la Guinée à feu et à sang si leurs revendications ne sont pas honorées d’ici le 31 décembre 2024. Les Forces Vives réclament :


1) De ramener la constitution de 2010, de la soumettre au référendum et de l’appliquer : c’est-à-dire que les mêmes acteurs qui avaient rédigé à huis-clos et fait décréter la constitution incohérente et bancale de 2010 ont aujourd’hui un cas de conscience. Ils ont compris qu’on ne peut pas décréter une constitution inconnue contre un peuple. Ils ont compris le crime qu’ils ont commis en 2010, mais ils veulent malgré tout nous ramener 14 années en arrière. Nous sommes en 2024, ils veulent qu’on applique la constitution bancales, incohérente et oppressive de 2010. Que Dieu nous en garde! 


La réforme constitutionnelle était absolument nécessaire en Guinée. Le CNT a effectué un travail remarquable de consultation à l’échelle nationale. Il y a eu des débats d’orientation constitutionnelle. Le président de la transition a annoncé la tenue du référendum sur la nouvelle constitution au cours de l’année 2024. Le président du CNT a annoncé la publication prochaine de l’avant-projet de constitution. Donc, contrairement à ce que nous avions connu durant la transition de 2008, tout se déroule comme il se doit dans la transparence et dans le respect de la dignité du peuple de Guinée. Au nom de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG), j’invite donc les populations guinéennes à l’apaisement et à se focaliser durant les prochains mois à connaître, comprendre et s’approprier le contenu de la nouvelle constitution. Mais aussi, lors du référendum, à sortir massivement voter, Oui ou Non, à la nouvelle constitution qui sera notre nouveau pacte national. Nous ne pouvons pas commettre les mêmes erreurs que celles de la transition de 2010. Et nous n’allons plus remettre notre destin aux mains d’acteurs politiques qui refusent de rendre compte de leur gestion.


2) Ils demandent également d’abandonner la réforme du processus électorale : ils veulent qu’on fasse comme avant. C’est-à-dire, fixer la date des élections; ensuite, battre campagne dans la haine ethnique et la division; puis, subir des fraudes massives; et finalement, terminer encore avec des morts et des résultats contestés. Nous connaissons tous cette histoire triste et désolante pour notre nation. D’ailleurs chacun de ces acteurs politiques a sa propre commission électorale prête à proclamer son candidat vainqueur des élections. Encore une fois, que Dieu nous en garde de ce retour en arrière!


La réforme du processus électorale est également en cours dans notre pays. Cette réforme consiste à doter enfin notre pays d’un fichier électorale propre et incontestable. Grâce à l’appuis de nos partenaires techniques et financiers, cette réforme va bientôt entamer sa phase de terrain. Durant cette phase de terrain, le rôle de chaque acteur politique doit être de sensibiliser l’ensemble de ses militants et des populations à aller se faire recenser car, non seulement le fichier électoral sera prélevé de ce recensement, mais de plus, tous les services sociaux dont bénéficieront nos populations à l’avenir seront basés sur les résultats de ce recensement. Un citoyen absent de ce recensement sera invisible vis-à-vis de l’État. Donc l’État ne pourra pas lui venir en aide. Il est donc extrêmement important qu’on réussisse ce recensement administratif à vocation d’État civil (RAVEC) d’ici la fin de la transition afin, non seulement de doter enfin notre État d’un recensement fiable, mais aussi, qu’on en finisse avec les violences et les fraudes électorales dont les acteurs des Forces Vives sont devenus maîtres. C’est la raison pour laquelle, au nom de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG), j’invite les autorités de la transition à mettre suffisamment de moyens au service de cette réforme afin d’accélérer sa mise en œuvre. Mais nous ne pouvons en aucun cas nous permettre un retour en arrière.


3) Ils réclament également l’abandon des poursuites judiciaires contre eux : il y a ici deux visions diamétralement opposées. Eux ils estiment que des acteurs politiques qui ont gouverné le pays, qui se sont enrichis dans la corruption, qui ont du sang dans les mains; eux ils estiment que ces acteurs politiques-là doivent être au-dessus des lois. Voilà pourquoi ils exigent à ce qu’on annule la poursuite judiciaire contre eux. Ils veulent que les lois du pays ne s’appliquent qu’aux citoyens qui sont pauvres et qui ne sont pas populaires. N’est-ce pas que ceci s’apparente à du gangstérisme politicien?


Quant à la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG), nous croyons en un État de droit fort et inébranlable : tous les citoyens, riches ou pauvres, populaires ou anonymes, doivent être égaux devant la loi. Voilà pourquoi je soutiens fermement la réforme du système judiciaire encours dans notre pays depuis l’avènement du CNRD au pouvoir. Et voilà pourquoi, sans intention de chercher à l’influencer, j’exhorte la justice guinéenne à être intransigeante dans la lecture du droit. J’exhorte de la même manière l’État guinéen à faire scrupuleusement respecter la loi, surtout envers les acteurs politiques qui sont supposés être des exemples pour notre société.


En conclusion, sachant qui sont ces acteurs qui se cachent derrière l’étendard de « Forces Vives de Guinée » pour inciter les populations à la sédition et à la violence, au regard de leurs réclamations réactionnaires qui compromettent la mission réformatrice de la transition telle que définie au Titre I et Chapitre II de la Charte de la Transition, au nom de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG), j’appelle les populations guinéennes à la bonne diligence, au discernement et surtout à l’apaisement. Nous avons déjà parcouru le plus long chemin au cours de cette transition. Le chemin qui reste à parcourir est désormais très court. Nous ne devons aucunement accepter que les réformes indispensables de la constitution, du système judiciaire, et du processus électoral soient remises en cause. Nous devons coûte-que-coûte refuser à ce qu’on nous ramène 14 années en arrière. Nous ne voulons plus connaître cette haine ethnique, cette violence et cette instabilité que les acteurs des Forces Vives veulent ramener dans notre pays. Tournons définitivement la page!


De le même manière, j’invite le Gouvernement de la transition à poursuivre l’exercice de concertation, de consultation et de dialogue avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques qui sont préoccupés de l’avenir heureux du pays afin de pouvoir définir une gestion participative indispensable à la réussite des prochaines grandes réformes : Constitution, RAVEC, et processus électoral. 


« Bâtir dans l’apaisement »


M. Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG

Tag(s) : #Africa, #Afrique, #Afrique de l'Ouest, #Guinée, #Transition-Guinée