Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

_5184.jpgGuinéennes et guinéens,

Très cher(e)s compatriotes,

 

Il y a moins d’une année, notre pays la Guinée était encore en pleine période d’une transition censée conduire notre nation vers une nouvelle ère démocratique longtemps souhaitée par le Peuple de Guinée. Cette nouvelle ère démocratique est celle pour laquelle des jeunes de ma génération sacrifieront leur vie en juin 2006, janvier 2007 et septembre 2009. Alors qu’au début tous les espoirs de connaître l’avènement de cette nouvelle ère démocratique sur nos terres de Guinée étaient permis, cependant, tout au long de la transition nous assisterons à une véritable opération de détournement de la volonté de libération du Peuple de Guinée de toute forme de régime répressif, oppressif et dictatorial.

 

En effet, alors qu’il était question de se pencher sur le véritable enjeu de la transition démocratique, c’est-à-dire la réforme constitutionnelle, deux logiques ce sont diamétralement opposées tout au long de la transition : d’une part, la logique électoraliste, celle qui a cru que la transition devait tout simplement se résumer à l’organisation des élections, et que la réforme constitutionnelle n’était pas nécessaire; et d’autre part, la logique réformiste, celle pour laquelle l’objet principal de la transition devait d’abord être de doter la Guinée d’une Constitution qui, non seulement nous permettrait de ne plus reproduire à l’avenir les mêmes erreurs que par le passé, mais surtout, qui répondrait aux aspirations démocratiques de cette génération martyre de Guinée.

 

La LDRG faisant naturellement partie de cette deuxième catégorie, au moment de la réforme constitutionnelle, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons déployé des efforts considérables pour inviter nos compatriotes vivant aux quatre coins de la planète à donner leur avis sur la Guinée de demain, celle dont ils ont longtemps rêvé. À cet effet, la participation fut sans précédent. Ils furent plus d’un millier de guinéennes et guinéens, chacun proposant ce qu’il estime être le meilleur pour la Guinée. Face à l’embarras des propositions, nous avons soumis au sondage les propositions les plus pertinentes pour retenir et intégrer celles qui bénéficient des choix majoritaires des participants. C’est la compilation de l’ensemble de ces propositions que nous avons appelé le Projet Nouvelle République : la « terre promise » de toute une génération de guinéennes et guinéens. Après la publication du Projet Nouvelle République le 3 avril 2010, non seulement nous l’avons soumis comme contribution citoyenne de toute une Génération au Conseil National de Transition (CNT), mais de plus, pour rappeler aux autorités de la transition à quel point notre Génération aspire fortement à l’avènement de cette nouvelle ère démocratique sur nos terres de Guinée, la LDRG a déclenché simultanément une campagne de jeûne et un marathon, et mis en ligne une pétition.

 

Guinéennes et guinéens,

Très cher(e)s compatriotes,

 

Malgré le millier de participants au Projet Nouvelle République, malgré les 12 longues journées de jeûne pour la nouvelle république, malgré les 104 km de la marche pénible du marathon pour la nouvelle république, et malgré les 330 signataires à ce jour de la pétition pour la nouvelle république; malgré tout cela, non seulement le CNT ne tiendra pas compte de la contribution citoyenne de toute une Génération, mais de plus, le CNT adoptera une constitution dans le contenu est totalement inconnu du Peuple et soumettra cette constitution pour promulgation par décret. C’est ainsi que, le 7 mai 2010, les autorités de la transition décréteront à nouveau contre nous, nous le Peuple de Guinée qui avons enduré durant 50 années les sévices des régimes totalitaires et dictatoriaux, ils décréteront à nouveau contre nous une constitution hyper permissive, dictatoriale et oppressive. C’est une constitution au sein de la quelle le faible n’aura jamais raison du fort; une constitution au sein de laquelle les politiquement, économiquement et militairement forts sont au-dessus des lois; une constitution au sein de laquelle les gouvernants n’ont de comptes à rendre à personne; une constitution qui encourage l’impunité et la dilapidation de nos richesses; et enfin, une constitution qui favorise la division de notre nation.

 

Guinéennes et guinéens,

Très cher(e)s compatriotes,

 

La question est toute posée : « face à cette situation qu’allons-nous faire à présent? » De toute façon, comme lors du référendum du 28 septembre 1958, il n’y à pas dix milles choix possibles. Nous ne sommes confrontés qu’à deux possibilités de choix : dire OUI à l’asservissement, ou dire NON à l’asservissement.

 

Dire OUI à l’asservissement, c’est le choix le plus facile. C’est celui qui ne réclame aucun effort particulier de chacun nous. Il suffit que chacun de nous se préoccupe de sa petite vie et laisse la dictature continuer tranquillement à siphonner ce qui reste de nos richesses, de nos ressources, de notre environnement, de notre avenir et même de notre unité nationale. Ce choix consiste pour notre Génération, comme nos aînés ont bien su le faire, à fuir nos responsabilités et à rejeter sur nos enfants et les prochaines générations la mission qui nous est dévolue. Encore une fois, j’aime souvent le rappeler, la mission de notre Génération n’est pas de fuir le pays et profiter des grands boulevards illuminés de l’extérieur. À un moment donné il va bien falloir qu’une Génération accepte de « payer le prix » afin permettre aux prochaines générations de pouvoir fonder une famille chez eux et profiter de grands boulevards illuminés chez eux. En refusant d’assumer notre mission, en continuant à fuir nos responsabilités, en disant OUI à l’asservissement, nous volons à nos enfants et aux prochaines générations leur avenir et leur dû.

 

Mes cher(e)s compatriotes, vous l’aurez sans doute compris, le choix du OUI est celui auquel l’establishment guinéen souhaite naturellement contraindre notre Génération. Lorsque je parle de l’establishment guinéen, non seulement je fais allusion au régime dictatorial guinéen incarné par des apprentis sorciers hors des temps, mais de plus, je fais aussi allusion à la classe politique guinéenne. Alors que durant toute la transition de près de deux ans ils n’ont jamais cessé d’affirmer que la réforme constitutionnelle n’était pas nécessaire, et que la solution au problème de la Guinée était l’organisation des élections, aujourd’hui encore, plus de trois mois après les élections, non seulement ils ont réussi à diviser notre nation, mais de plus, notre pays est au plus mal. La misère de nos populations est sans précédant et les discours de haine se multiplient. Encore aujourd’hui, plus de trois mois après les élections, la classe politique guinéenne et le régime dictatorial se querellent, non pas pour libérer notre Peuple de la dictature, de la misère et de la famine, mais plutôt pour savoir c’est au tour de qui de jouer le rôle de « maître esclave ». Pour les prochaines élections législatives, ils se sont promis d’aller au bout de leurs besognes : c'est-à-dire, déchirer complètement ce qui reste de notre unité nationale. Ils préfèrent voire notre Peuple divisé, enchaîné et asservi. Je vous le dis en toute Vérité mes cher(e)s compatriotes, l’UFDG, le RPG et toutes les formations politiques guinéennes sont dans le même camp. Ils sont tous dans le camp des oppresseurs du Peuple de Guinée. S’ils étaient dans le camp du Peuple, après 50 années de régimes totalitaires et dictatoriaux, ils n’auraient jamais accepté une constitution qui « enchaîne et asservi » notre Peuple. S’ils étaient dans le camp du Peuple, la LDRG n’aurait jamais été seul durant ces 12 longues journées de jeûne et durant ces 104 km de marche pénible du marathon pour la Nouvelle République.

 

Dire OUI à l’asservissement, c’est donc accepter la constitution dictatoriale et oppressive décrété contre notre Peuple. C’est s’en remettre aux « maîtres esclaves ». C’est renoncer à notre liberté, à notre qualité d’homme. C’est être égoïste vis-à-vis de nos enfants et des prochaines générations. C’est prendre le risque du déchirement total de notre formidable nation. C’est le choix le plus facile qui s’offre à notre Génération aujourd’hui.

 

Cependant, mes cher(e)s compatriotes, dire NON à l’asservissement est aussi un choix qui s’offre à nous. C’est le choix qui sollicite de notre Génération un effort commun. C’est le choix de la responsabilité, non seulement vis-à-vis de nos enfants et des prochaines générations, mais aussi, vis-à-vis de l’histoire. Dire NON à l’asservissement, c’est le choix de la générosité et de la liberté. Lors du référendum du 28 septembre 1958, le Peuple de 1958 avait quant à lui choisi de dire NON à l’asservissement. Pourtant l’enjeu était encore plus grand et le prix à payer plus terrible que celui qui est demandé à notre Génération aujourd’hui. Malgré tout, le Peuple de 1958, indépendamment de toute appartenance ethnique, à choisi de dire NON à l’asservissement. Il a choisi la Liberté et a accepté de « payer très chère le prix ». Le Peuple de 1958 fut un grand Peuple. Ce fut la meilleure génération de guinéennes et guinéens que notre pays n’ai jamais connu.

 

Guinéennes et guinéens,

Très cher(e)s compatriotes,

 

Face à ces deux choix qui s’imposent à nous, vous le savez déjà, comme le Peuple de 1958, la LDRG a déjà choisi de « briser les chaînes de l’asservissement ». Malgré que le monde entier ait approuvé la constitution dictée et décrétée contre notre Peuple au cours de la transition, la LDRG refuse catégoriquement de reconnaître le régime dictatorial, oppressif et répressif guinéen. Après l’échec avéré de la transition, à l’occasion de l’an 1 de la publication du Projet Nouvelle République, je réitère à nouveau que la LDRG ne reconnaît pas le régime dictatorial, oppressif et répressif guinéen.

 

Notre mission est très claire : libérer le Peuple de Guinée de toute forme de régime oppressif et dictatorial. Le prix à payé est aussi connu : lutter de toutes nos forces et assumer pleinement la vie de lutte. Nous n’existons pas à cette époque précise de la vie de notre nation pour simplement profiter des grands boulevards illuminés de l’extérieur. Tant que mon Peuple est « enchaîné et asservi », jamais au plus grand jamais je ne cesserais cette lutte. Que cela soi claire pour tous et pour chacun! C’est d’ailleurs le lieu pour moi, à l’occasion de l’an 1 de la publication du Projet Nouvelle République, d’annoncer très naturellement la reprise de la campagne de jeûne pour la nouvelle république.

 

J’annonce le déclanchement de 5 jours de jeûne personnel à partir du lundi 4 avril 2011. Ces 5 jours de jeûnes complèteront à 17 le nombre de jours de jeûnes pour la nouvelle république.

 

1-Cette campagne de jeûne s’adresse d’abord au régime dictatorial guinéen. Au nom du Peuple opprimé de Guinée, nous réclamons l’organisation d’un référendum populaire sur une Constitution qui garantie, telle que prévu au sein du Projet Nouvelle République :  

 

  1. la création d’un organe Anti-corruption indépendant des pouvoirs politiques ;
  2. l’exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et une répartition équitable des richesses nationales ;
  3. l’indépendance de notre Banque centrale ;
  4. l’indépendance de notre système judiciaire ;
  5. la neutralité politique de nos forces sécurité et de l’administration publique;
  6. le rétablissement de l’équilibre ethnique au sein de nos forces de sécurité et à tous les niveaux de l’administration publique;
  7. la séparation et le partage du pouvoir de manière à garantir l’unité de notre nation ;

Si au bout du 17ème jour de jeûne pour la Nouvelle République nous n’obtenons pas gain de cause, alors j’annoncerai naturellement la phase suivante de cette lutte. Cette lutte sera permanemment ainsi tant qu’il ne sera pas procédé à un référendum populaire sur une Constitution qui garanti ces quelques garde-fous que je viens de citer. Que nul ne se trompe. Nous ne nous fatiguerons jamais dans cette lutte. La vie de lutte est entièrement assumée au sein de la LDRG. Et nul, je dis bien nul ne pourra nous arrêter dans cette lutte.

 

2-Cette campagne de jeûne s’adresse également aux forces armées guinéennes. À elles seules, les répressions de juin 2006, janvier 2007 et septembre 2009 ont enregistré plus de 500 morts, des milliers de blessés et des violes massifs. Toutes ces victimes sont des jeunes de ma Génération qui n’ont eu pour simple tors que d’avoir réclamé de meilleures conditions de vie, la liberté et la démocratie. Vous avez tiré à bout portant sur le peuple. Vous avez tiré sur le peuple, mais au sein de la LDRG, nous savons que ce ne sont pas les soldats de Guinée qui ont réprimé nos compatriotes. Nos soldats ne font qu’obéir à des ordres et ce sont les donneurs d’ordre qui ont réprimé le peuple. Les politiciens et les groupes mafieux qui souhaitent voire notre peuple « enchaîné et asservi » donnent des ordres à nos soldats afin qu’ils répriment le peuple.

 

Cette campagne de jeûne s’adresse donc aussi à l’armée guinéenne. La Guinée est un pays suffisamment riche pour que toutes ses filles et tous ces fils vivent ensemble dans un bien-être commun. Nul n’a besoin de tirer sur son frère, sur sa sœur et sur ses parents. Nul n’a besoin de violer nos filles, nos sœurs, nos femmes et nos mères. Nous pouvons vivre ensemble dans un pays où chacun à sa place et où nul ne sera laissé pour compte. La LDRG est clairement engagé aux côtés du peuple opprimé de Guinée dans une lutte contre les oppresseurs. J’invite les soldats de la Guinée, les officiers et les officiers supérieurs à se ranger à leur tour aux côtés du peuple du Peuple opprimé de Guinée.

 

Le Peuple de Guinée marchera à nouveau bientôt de manière très pacifique contre ses oppresseurs. Ce jour, je vous invite à refuser tout ordre de tirer sur le peuple. Ce jour, je vous invite à rejoindre le camp du peuple pour libérer ensemble notre nation.

 

3-Cette campagne de jeûne s’adresse enfin à l’ensemble de mes compatriotes. Tout d’abord je tiens à souligner le fait que les démocrates réformistes que nous sommes ne sont pas des guinéens meilleurs que les autres. Tout au contraire, nous sommes des guinéens au même pied d’égalité que chacun de vous. Nous ne nous sommes pas engagés dans cette lutte pour jouer les supermans ou les super héros, encore moins pour des raisons politiques. Cette lutte est une lutte de l’heure. C’est une lutte qui doit être menée. C’est la lutte de notre Génération. Il n’y a plus aucune place pour le fatalisme. Il est temps de nous libérer des régimes dictatoriaux et oppressifs. Tout ce qui peut nous empêcher de vaincre les oppresseurs, c’est la division. Cela, les oppresseurs le savent mieux que quiconque et c’est la raison pour laquelle ils divisent notre nation. Grâce à leur obstination pour les élections, aujourd’hui en Guinée ou vous êtes malinkés ou vous êtes peulhs ou vous êtes soussous ou vous êtes forestiers. Aujourd’hui en Guinée ou vous êtes du RPG ou vous êtes de l’UFDG. L’oppresseur nous divise pour continuer à nous asservir. Les prochaines élections législatives sont leur plan final pour parvenir à la totale division de notre nation.

 

Cette campagne de jeûne c’est donc pour aussi inviter les guinéennes et les guinéens à se parler, à se respecter et à s’aimer. Je vous invite à refuser la division ethnique. Lorsque forestiers, soussous, peulhs et malinkés s’aiment et se parlent, l’oppresseur est terrifié. Surmontons le défi de la division ethnique et soyons plus fort que l’oppresseur. Libérez-vous des mots d’ordre des partis politiques, libérez-vous des mots d’ordre des « maîtres esclaves », et défendons ensemble le Projet Nouvelle République. Ce Projet est une « terre promise » à notre Génération. Je ne vous invite pas à faire de longues journées de jeûne, mais je vous exhorte à « signer et faire signer » la pétition pour la nouvelle république. La pétition pour la Nouvelle République compte à ce jour 330 signataires, tous et toutes des guinéennes et guinéens repartis aux quatre coins de la planète et qui n’ont qu’une seule aspiration : fouler la « terre promise ». Au point où se trouve notre pays aujourd’hui, il n’y a plus de petits gestes : chaque signature est une victoire contre les oppresseurs. Le jour où les signatures afflueront pour cette pétition, alors je vous assure que ça sera le jour de la libération pour notre Peuple.

 

Guinéennes et guinéens,

Très cher(e)s compatriotes,

En ce début d’année 2011, nous sommes tous témoins de l’histoire en marche dans le Maghreb où des jeunes africains ont préféré dire à haute voix NON à l’asservissement. Voilà une histoire qui parle à chacun de nous et à tous les peuples opprimés d’Afrique. Voilà une histoire qui invite individuellement chacun de nous à se remettre profondément en cause et à donner un sens à son existence en cette époque précise de la vie de notre nation. Au sein de la LDRG, ces révolutions africaines du Maghreb, aussi nobles, aussi dignes et aussi historiques soient-elles, elles ne nous ont aucunement inspiré. Bien avant les révolutions africaines du Maghreb, la LDRG avait déjà entamé sa marche dans le sens de l’histoire. Ces révolutions africaines viennent tout simplement nous encourager dans la lutte que nous avons engagée. Avec l’aide de Dieu, quelque soi la force de l’ennemi oppresseur, qu’il soi grand dictateur comme Ben Ali, qu’il soi Pharaon comme Moubarak, ou qu’il soi tyran comme Kadhafi, avec l’aide de Dieu nous vaincrons!

 

Honneur à la Nouvelle Génération! Vive le Peuple du 28 septembre 1958!

Vive la LDRG! Pour que Vive la Rép. de Guinée.

Tag(s) : #Politique-Guinée