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tunisie.jpgDans une allocution diffusée par la télévision tunisienne, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi a annoncé vendredi 14 janvier 2011 au soir assurer l'intérim de la présidence, en remplacement de Zine el-Abidine Ben Ali qui a déjà quitté le pays.

« Conformément à l'article 56 de la Constitution, j'assume à partir de cet instant la charge de président par intérim », a annoncé Mohammed Ghannouchi, 69 ans. Le président par intérim s'exprimait depuis le palais présidentiel de Carthage, entouré par le président de la chambre des députés, Fouad Mebazaa et celui de la chambre des conseillers (équivalent du Sénat), Abdallah Kallal.

Un peu plus tôt dans la journée, alors que plusieurs milliers de manifestants étaient violemment dispersés dans le quartier du ministère de l'Intérieur, devant lequel les blindés de l'armée prenaient place, le président Ben Ali limogeait le gouvernement et décrétait l'état d'urgence dans l'ensemble du pays. L'armée prenait alors le contrôle de Tunis et l'espace aérien était fermé.

C'est ensuite que l'on a appris la fuite du président Ben Ali, confirmée de source gouvernementale. Deux questions peuvent maintenant être posées : la première consiste à savoir où se trouve le président Ben Ali, et la seconde tient à vérifier si ce départ va ou non calmer la colère du peuple tunisien.

ANALYSE

Triste fin pour Zine el-Abidine Ben Ali quand on se souvient du Printemps de Tunis, il y a 23 ans, quand l’officier de police Ben Ali avait renversé le vieux lion Habib Bourguiba, le père de l’indépendance, devenu autocrate sur ses vieux jours. Tout le monde avait alors salué ce vent de liberté. 

Mais après quelques années de répit, le régime s’est durci, notamment dans la lutte contre les islamistes d’Ennahda. L’ancien chef de la police a mis toute la société tunisienne sous surveillance. Bien sûr, Zine el-Abidine Ben Ali a développé le pays et la Tunisie est enviée partout sur le continent africain pour la qualité de ses hôpitaux et de ses universités, mais le pays n’a pas su laisser à ses habitants une soupape de liberté, à la télévision, la radio, ou sur internet.

Pire, avec l’épouse du président, Leïla Trabelsi et son clan de femmes et d’hommes d’affaires corrompus, le régime s’est déconsidéré. C’est peut-être la faute de trop pour le président Ben Ali, la raison pour laquelle ce régime qui après tout n’est pas plus répressif que ses deux voisins, l’Algérie et la Lybie, vient de tomber.

Certes, il y a eu la crise économique de ces dernières années, les « diplômés-chômeurs », mais la corruption des élites est peut-être la raison pour laquelle le régime s’est effondré si vite, en quelques jours, comme un château de cartes. Un tremblement de terre qui pourrait bien créer une onde de choc en Afrique et dans le monde arabe.

Source: http://www.rfi.fr/afrique/20110114-tunisie-ben-ali-quitte-le-pays-le-premier-ministre-assure-interim

Tag(s) : #Afrique de l'Ouest